Berger de Brie

Standard FCI Nº 113

Origine
France
Groupe
Groupe 1 Chiens de berger et de bouvier (sauf chiens de bouvier suisse)
Section
Section 1 Chiens de berger
Epreuve
Avec épreuve de travail
Reconnaissance à titre définitif par la FCI
mardi 14 décembre 1954
Publication du standard officiel en vigueur
mardi 04 novembre 2008
Dernière mise à jour
vendredi 23 janvier 2009
In English, this breed is said
Briard
Auf Deutsch, heißt diese Rasse
Berger de Brie
En español, esta raza se dice
Pastor de Brie
In het Nederlands, wordt dit ras gezegd
Briard

Utilisation

Chien de berger et de garde.

Bref aperçu historique

Très longtemps connu sous l'appellation de Chiens de Berger français de Plaine. C’est en 1809, dans le "Cours complet d'agriculture" de l'abbé Rozier, que nous voyons apparaître pour la première fois le nom de chien de Brie. Il a été élevé et sélectionné pour ses aptitudes à conduire et à garder les troupeaux. Il a également été utilisé par l'armée française pendant les deux guerres mondiales, il fut entre autre sentinelle et chien ambulancier recherchant les blessés sur les champs de bataille.

Aspect général

Le Briard est un chien rustique, souple, musclé et bien proportionné, vif et éveillé.

Proportions importantes

Le Berger de Brie est un chien médioligne. La longueur du corps, de la pointe de l'épaule à la pointe de la fesse doit être légèrement supérieure à la hauteur au garrot. La tête est longue : 2/5 de la hauteur au garrot. La largeur du crâne est légèrement inférieure à la moitié de la longueur de la tête. Le crâne et le chanfrein sont de même longueur.

Comportement / caractère

Le Berger de Brie a un caractère équilibré, ni agressif, ni peureux. Le caractère du Berger de Brie doit être sage et hardi.

Tête

Région crânienne

Tête
Forte, longue, garnie de poils formant barbe, moustache, sourcils voilant légèrement les yeux. Vue de profil, les lignes du crâne et du chanfrein sont parallèles.
Crâne
Fort, très légèrement arrondi vu de profil. 
Stop
Marqué, à égale distance de l'occiput et de l'extrémité du nez.

Région faciale

Truffe
La truffe est forte. Les narines sont bien ouvertes. La truffe est toujours noire sauf chez les chiens bleus qui ont la truffe bleue ou bleuâtre.
Museau
Le bout de museau est plutôt carré. Le museau est fort, suffisamment large et jamais pointu.
Lèvres
Jointives.
Chanfrein
Droit.
Mâchoires et dents
Mâchoires fortes ; dents blanches. Articulé en ciseaux.
Yeux
Ovales. Horizontaux, bien ouverts, plutôt grands, de couleur foncée. Chez les sujets bleus, les yeux légèrement plus clairs sont admis.
Oreilles
Attachées haut, non plaquées et plutôt courtes si elles sont laissées naturelles. La longueur du cartilage de l'oreille non coupée doit être égale ou légèrement inférieure à la moitié de la longueur de la tête. Les oreilles sont toujours plates et couvertes de poils longs. Si elles sont coupées, dans les pays où cette pratique n’est pas interdite, elles doivent être portées droites, ni divergentes, ni convergentes.

Cou

Cou musclé et dégagé des épaules.

Corps

Dos
Le dos est droit.
Rein
Le rein est court et ferme.
Croupe
Peu inclinée, de forme légèrement arrondie.
Poitrine
Large et longue, bien descendue jusqu’aux coudes.
Côtes
Côtes bien cintrées.

Queue

Entière, portée bas, elle descend au moins jusqu'à la pointe du jarret, sans déviation, formant un léger crochet en forme de J. En action, la queue peut être portée au plus haut dans le prolongement de la ligne du dessus.

Membres

Membres antérieurs

Généralités
Bien musclés avec forte ossature et aplombs réguliers.
Epaules
Obliques, bien angulées, moyennement longues, bien appliquées contre la paroi thoracique.
Coudes
Dans l’axe du corps.
Avant-bras
Droits et musclés.
Métacarpe
Légèrement inclinés, vus de profil.
Pieds antérieurs
Forts, ronds et bien dans l’axe du corps. Les ongles sont toujours noirs (sauf chez les chiens bleus) et les coussinets sont durs. Les doigts doivent être serrés et bien cambrés.

Membres postérieurs

Généralités
Bien musclés avec forte ossature et aplombs réguliers.
Cuisses
Musclées.
Jarret
Pas trop près de terre et bien coudés.
Métatarse
Parfaitement verticaux, vus de derrière.
Pieds postérieurs
Forts, ronds. Les ongles sont toujours noirs (sauf chez les chiens bleus) et les coussinets sont durs. Les doigts doivent être serrés. Ergots : Par tradition, les bergers ont tenu à conserver le double ergot. Les ergots forment des pouces bien séparés avec ongles, assez près du pied.

Allures

Régulières, souples, harmonieuses, de façon à ce que le chien effectue ses déplacements et son travail avec le minimum d’efforts et de fatigue. Le Berger de Brie doit avoir un trot allongé avec une bonne amplitude du mouvement et une bonne poussée de l’arrière.

Robe

Qualité du poil
Flexueux, long, sec (genre poil de chèvre) avec un léger sous-poil.
Couleur du poil
La robe est noire, fauve, fauve charbonné (légèrement à moyennement) souvent masquée, grise ou bleue. La robe d’un fauve chaud peut présenter un éclaircissement ton sur ton aux extrémités et sur les parties déclives (fauve marqué de sable). La robe noire, la robe grise et la robe bleue peuvent présenter de même des parties plus claires ton sur ton. Toutes les robes peuvent plus ou moins grisonner.

Taille et poids

Hauteur au garrot
Mâle de 62 cm à 68 cm, femelle de 56 cm à 64 cm.

Défauts

• Tout écart par rapport à ce qui précède doit être considéré comme un défaut qui sera pénalisé en fonction de sa gravité et de ses conséquences sur la santé et le bien-être du chien et sa capacité à accomplir son travail traditionnel.
• Les défauts doivent être listés en fonction de leur gravité.

Défauts graves

 Défauts graves d’aplombs.
 Ensemble de la robe trop claire.
 Robe : poil de longueur insuffisante (moins de 7 cm), poil mou ou laineux.

Défauts entrainant l’exclusion

 Chien agressif ou peureux.
 Stop effacé.
 Truffe d’une autre couleur que noir ou bleu ; présence de ladre.
 Prognathisme inférieur ou supérieur avec perte de contact des incisives ; absence de 2 PM4 inférieures ou absence de 3 dents et plus quelles qu’elles soient (les PM1 ne sont pas prises en compte).
 Oeil trop clair (jaune), vairon.
 Oreilles papillotées, attachées trop bas en dessous de la ligne de l’œil, couvertes de poil ras, droites naturellement.
 Queue portée sur le dos en cor de chasse ou dressée verticalement.
 Ergot simple ou absence totale d'ergots aux membres postérieurs.
 Robe : Couleur blanche, marron, acajou ; robe de deux couleurs distinctes; liste blanche, poils blancs à l’extrémité des membres, robe fauve à manteau, robe fauve à manteau charbonné.
 Taille en dehors des limites indiquées avec tolérance de 2 cm en plus et 1 cm en moins.
 Modification frauduleuse du chien ou trace de telles pratiques par l’emploi de substances ou par la chirurgie.

NB :

• Tout chien présentant de façon évidente des anomalies d'ordre physique ou comportemental sera disqualifié.
• Les défauts mentionnés ci-dessus, lorsqu'ils surviennent à un degré très marqué ou fréquent, sont éliminatoires.
• Les mâles doivent avoir deux testicules d'aspect normal complètement descendus dans le scrotum.
• Seuls les chiens sains et capables d’accomplir les fonctions pour lesquelles ils ont été sélectionnés, et dont la morphologie est typique de la race, peuvent être utilisés pour la reproduction.

Bibliographie

http://www.fci.be/

Historique détaillé

Comme son proche cousin le Beauceron, le Berger de Brie, ou Briard, ne tire vraisemblablement pas son nom de sa provenance géographique, et l'on ne peut d'ailleurs affirmer avec certitude que cette race fort ancienne, peut-être issue du chien des tourbières connu dès la préhistoire, a vu le jour dans telle ou telle province.

Quoique certains lui prêtent une origine plus lointaine, liée à la légende du chien de Montargis, l'appellation de Berger de Brie apparaît pour la première fois en 1809 dans le Cours d'agriculture de l’abbé Rozier, qui différencie ainsi les deux grandes familles de Bergers alors présentes sur notre territoire: « Dans les pays de plaine, de coteaux découverts et dans les promenades de jour des bêtes à laine, le chien de Brie est celui qui est employé. Ce chien a les oreilles courtes et la queue dirigée horizontalement ou recourbée en haut ou quelquefois pendante, son poil est long sur tout le corps, le noir est la couleur dominante. Ce n'est pas sa beauté qui fait son mérite, ses perfections naissent de son obéissance, de son activité, de son industrie. On ne voit pas sur quoi est fondé l'usage de lui couper la queue et les oreilles, mais on conçoit pourquoi il est prudent de lui couper les crochets à six mois s'il annonce de devenir trop ardent. Sa charge est de faire obéir les bêtes à laine par sa voix et ses mouvements combinés et non par ses morsures. Pour les pays de bois et de montagnes accidentés ou parsemés d'épais buissons ou pour la garde de nuit, enfin pour tous les lieux qui favorisent la voracité des loups, les bergers devront joindre au chien de Brie des défenseurs plus robustes, des mâtins de forte race. »

Au Berger de Brie, donc, le rôle de conducteur de troupeaux, à l'ancêtre du Beauceron, puisque c'est de lui qu'il s'agit, la garde.des bêtes contre leurs prédateurs'. Si la description de l'abbé Rozier évoque bien par certains points le Briard tel que nous le connaissons aujourd'hui, elle révèle aussi l'assez grande hétérogénéité qui régnait à l'époque au sein du même groupe de chiens. Il n'y a là rien qui doive surprendre si l'on considère, d'une part, que jusqu'à la fin du XlXe siècle l'évolution des races d'animaux participait plus de l'auto sélection naturelle que de l'élevage rationnel et, d'autre part, comme le montre bien le texte cité, que l'esthétique de l'animal était alors tout à fait négligeable auprès de ses qualités de travail.

Le premier document moderne dont nous disposions est une photographie prise en 1863 par Léon Crémière dans le cadre de la première exposition canine de Paris, manifestation dont il a immortalisé tous les lauréats. Elle montre une chienne répondant au nom de Charmante qui, classée première parmi les chiens de berger, présente des similitudes certaines avec notre Briard d'aujourd'hui.

En 1888, dans son journal L'Éleveur, le vétérinaire militaire Pierre Mégnin revient sur la distinction entre le Berger à poil long dit « de Brie » et celui à poil court qu'il suggérera de baptiser « de Beauce » pour mieux le différencier du Briard: « Le chien de Brie, écrit-il, est le résultat du croisement du Barbet avec le Beauceron. Il a les mêmes proportions, comme lui il a les oreilles courtes et droites, mais il en diffère par son pelage long et laineux, généralement ardoisé, foncé ou noir mal teint. On lui rogne très souvent la queue. Il a les mêmes qualités que l'ancien chien de berger français. » Et, pour compléter sa description, Pierre Mégnin publie un dessin d'un chien de ce type, baptisé Sans Gêne, premier prix et médaille d'or du ministre de l'Agriculture.

Il faudra malgré tout attendre cinq ans encore pour que ces deux catégories de chiens soient véritablement reconnues, car, comme l'écrivit plus tard ce même Pierre Mégnin, « Jusqu'en 1893, même dans les expositions canines, on ne distinguait aucune race ; les diverses appellations: chiens de Brie, de Beauce, des Pyrénées, Picard, de la Crau, du Languedoc, des Ardennes, etc., n'avaient trait qu'à leur pays d'origine ».

C'est finalement en janvier 1896 qu'une commission, composée de personnalités compétentes réunies pour la circonstance dans la grande salle du marché de la Villette sous la présidence d'Emmanuel Boulet, devait jeter les bases des premiers standards et susciter la création du Club français du Chien de Berger, qui, patronné et subventionné par le ministère de l'Agriculture, se réunira pour la première fois l'année suivante. Ses statuts, tels que publiés peu après au Journal officiel, lui assignent des objectifs précis, que résume ainsi le vétérinaire, juge et expert cynologique international Maurice Luquet dans son ouvrage Les Chiens de Berger français : « Encourager, par tous les moyens possibles, l'amélioration, l'élevage et le dressage de nos races si utiles de Bergers français, en organisant des concours de chiens de berger au travail et des expositions, en vulgarisant par la gravure les beaux types et en y ajoutant la description de chaque variété afin de faciliter le choix des reproducteurs et de renseigner les éleveurs, en invitant les adhérents à faire inscrire leurs élèves bien typés au Livre des origines français (LOF), afin de faire connaître aux amateurs les chiens de la race suivie ».Pendant quelque temps, le standard du Berger de Brie distingua deux variétés de chiens, l'une à poil laineux, l'autre à poil de chèvre, mais seule cette dernière perdura car le poil laineux présentait trop d'inconvénients, notamment une tendance importante au feutrage. Grâce à la fondation, en 1909, à l'initiative de M. Lamarque, du club « Les Amis du Briard », grâce aussi aux efforts des éleveurs et des exposants, le Berger de Brie n'allait pas tarder à connaître un très grand succès dans son pays d'origine d'abord, puis à l'étranger, tout en évoluant progressivement vers le type que nous connaissons à l'heure actuelle.

Sous le pseudonyme de Sédir, Yvon Le Loup publia en 1926 une étude sur le Briard intitulée Le Berger de Brie, chien de France, dans laquelle il écrivait notamment : « D'une façon générale, je pense que les chiens à poil long semblent être plus intelligents que ceux à poil court. Ils comprennent mieux ce que leur maître leur demande, et apprennent plus vite. Ils ont une douceur, une loyauté, une fidélité supérieure à la moyenne. Le chien de Brie possède ces qualités au plus haut degré. » Si la thèse de Sédir est loin, et pour cause, de faire l'unanimité chez les cynophiles, il n'est pas, en revanche, un amateur de Briard qui ne partage son enthousiasme pour les qualités morales d'un chien dont Gaby Morlay disait avec un sens consommé de la formule: « C'est un cœur avec du poil autour. » Un vrai Briard séduit en effet dès le premier abord par son équilibre, son calme, par sa délicatesse également, étonnante chez un athlète aussi puissant, et par l'amour ; le mot n'est pour une fois pas trop fort ; qu'il voue à son maître et à sa famille. Un amour qui se lit dans ses grands yeux sombres et qui, né du respect mutuel, se nourrit de la compréhension instinctive ; certains disent même de la divination ; de ce qui peut contenter son entourage.

Il n'est que d'observer un Briard dans son cercle familial pour mesurer son sens inné de l'adaptation aux situations et aux gens : grosse peluche débonnaire pour les tout-petits sur lesquels il veille, sans en avoir l'air, avec un soin jaloux, complice des jeux et des espiègleries des plus grands, partenaire infatigable des adultes en promenade, au ski ou sur la plage, il sait aussi tempérer son exubérance naturelle en présence des plus faibles ou des personnes âgées, et même, vertu suprême chez ce grand sensible toujours en quête d'affection, se faire oublier au restaurant ou en voyage. Mais, que l'on ne s'y trompe pas. Ce formidable chien de compagnie, ce gros costaud ébouriffé qui se montre si doux avec les enfants est resté chien de berger dans l'âme, et malheur à qui menacerait ses proches ou leur biens. Car, sous ses dehors de gros nounours aimable, le Briard est également un gardien-né, héritier d'une longue tradition de dévouement et de courage, qui défendra jusqu'au bout ceux qu'il aime.

Méfiant par nature avec les étrangers, il n'est pas pour autant agressif, à condition toutefois de ne pas être tenu attaché à une chaîne ou enfermé dans un chenil. Le Briard a en effet besoin d'un contact permanent avec son maître pour s'épanouir et pour développer son intelligence, qui est grande. Avec lui, pas de problème de dressage. Il sait d'instinct ce que l'on attend de lui, et son excellente mémoire lui permet d'assimiler rapidement les notions qui lui sont enseignées. Son éducation sera entreprise dès le plus jeune âge, avec fermeté, certes, mais avant tout avec tendresse. Car, avec lui, la brutalité ne paie vraiment pas : elle constitue au contraire le plus sûr moyen de lui « casser » le caractère, d'en faire un chien craintif ou, pis, vindicatif, qui ne sera jamais un vrai Briard. Et tous les spécialistes le confirment: les meilleurs chiens de garde et de défense ne se recrutent pas parmi les sujets teigneux, mais, au contraire, parmi les chiens équilibrés, sûrs d'eux-mêmes et de leur force.

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