Chien de berger des Pyrénées à face rase

Standard FCI Nº 138

Origine
France
Groupe
Groupe 1 Chiens de berger et de bouvier (sauf chiens de bouvier suisse)
Section
Section 1 Chiens de berger
Epreuve
Avec épreuve de travail
Reconnaissance à titre définitif par la FCI
mercredi 26 janvier 1955
Publication du standard officiel en vigueur
mardi 13 mars 2001
Dernière mise à jour
lundi 02 avril 2001
In English, this breed is said
Pyrenean sheepdog smooth faced
Auf Deutsch, heißt diese Rasse
Pyrenäen schäferhund mit kurzhaarigem gesicht
En español, esta raza se dice
Pastor de los Pirineos de cara rasa
In het Nederlands, wordt dit ras gezegd
Pyreneese herdershond vlak gezicht

Utilisation

Chien de berger.

Bref aperçu historique

Cette variété du berger des Pyrénées se trouvait essentiellement dans le piémont pyrénéen ou elle était « très appréciée des maquignons et des toucheurs de bestiaux » selon M. Bernard SÉNAC-LAGRANGE (annuaire de 1927). Ses particularités par rapport aux autres types de bergers des Pyrénées lui ont valu une annexe au standard de la race dès les années 1920.

Aspect général

Dans l'ensemble, le chien de berger des Pyrénées à face rase possède les mêmes caractéristiques que le berger pyrénéen à poil long.

Proportions importantes

• Le crâne est à peu près aussi large que long.
• Le museau est un peu plus court que le crâne, mais plus long que celui du poil long ou mi-long.
• La longueur du corps est presque égale à sa hauteur.
• La distance du coude au sol est supérieure à la moitié de la taille au garrot.

Comportement / caractère

Ce chien est vif, malléable, parfois méfiant envers les étrangers.

Tête

Région crânienne

Tête
Elle est garnie de poils courts et fins ( d'où la dénomination « face rase »).

Région faciale

Museau
Le museau est un peu plus long que celui du berger des Pyrénées à poil long ou mi-long.

Corps

Généralité
Il est un peu plus court que celui du berger des Pyrénées à poil long, il se rapproche du format inscriptible dans un carré.

Membres

Membres antérieurs

Généralités
Ils portent un poil ras avec une légère frange de poil aux antérieurs et une culotte aux postérieurs.

Membres postérieurs

Généralités
Ils portent un poil ras avec une légère frange de poil aux antérieurs et une culotte aux postérieurs.

Pieds

Le pied est à la fois plus serré et plus cambré que celui du berger à poil long. Les angulations sont plus ouvertes dans cette variété.

Allures

Aux allures, le berger des Pyrénées à face rase à une prise de terrain moindre que celle du poil long.

Robe

Qualité du poil
Sur le corps, le poil est mi-long ou moins que mi-long. Il atteint sa plus grande longueur sur le cou et au garrot (6-7 cm), et sur la ligne médiane du dos (4-5 cm).

Taille et poids

Hauteur au garrot
De 40 à 54 cm pour les mâles et de 40 à 52 cm pour les femelles.

Défauts

• Tout écart par rapport à ce qui précède doit être considéré comme un défaut qui sera pénalisé en fonction de sa gravité et de ses conséquences sur la santé et le bien-être du chien et sa capacité à accomplir son travail traditionnel.
• Les défauts doivent être listés en fonction de leur gravité.

Important

Les défauts et défauts éliminatoires sont les mêmes que ceux indiqués pour la variété à poil long, sauf en ce qui concerne le poil et les proportions.

NB :

• Tout chien présentant de façon évidente des anomalies d'ordre physique ou comportemental sera disqualifié.
• Les défauts mentionnés ci-dessus, lorsqu'ils surviennent à un degré très marqué ou fréquent, sont éliminatoires.
• Les mâles doivent avoir deux testicules d'aspect normal complètement descendus dans le scrotum.
• Seuls les chiens sains et capables d’accomplir les fonctions pour lesquelles ils ont été sélectionnés, et dont la morphologie est typique de la race, peuvent être utilisés pour la reproduction.

Bibliographie

http://www.fci.be/

Historique détaillé

Destin paradoxal que celui du Berger des Pyrénées, puisque ce chien, pourtant fort ancien, a été l'une des races bergères françaises les plus tardivement reconnues, bien après le Briard ou le Beauceron notamment, alors même que son aspect, contrairement à celui de ses rivaux, avait fort peu changé au cours des siècles.

Selon les études les plus récentes, les Bergers des Pyrénées actuels auraient en effet pour aïeux des petits chiens de troupeau, eux-mêmes issus des Terriers du Tibet qui, aux côtés de chiens plus gros descendant du Dogue du Tibet, avaient accompagné les hordes asiatiques lors des grandes invasions du IVe siècle. A mesure de la progression vers l'ouest des armées d'Attila et de Gengis Khan, Dogues et Terriers du Tibet auraient été croisés à des souches indigènes pour donner naissance, d'une part, aux ancêtres des Nizinny, des Bergers des Tatras et autres molosses à robe blanche et, d'autre part, à ceux des Bergers Catalans (Gos d'Atura) et des Bergers des Pyrénées.

Cette thèse, sans conteste la plus convaincante qui ait été émise sur la question, anéantit du même coup bon nombre de théories soutenues naguère par certains spécialistes pour qui le Berger des Pyrénées serait un descendant du Berger de Brie. Si ces races ont à l'évidence un certain nombre de points communs, ne serait-ce que parce qu'elles sont toutes deux bergères, il est fort peu probable qu'elles aient eu jamais l'occasion de se croiser à des époques où les moyens de communication pas très développés faisaient de chaque province, surtout lorsqu'elle était montagneuse, une véritable « île continentale ».

Et en admettant même que de telles « infusions » génétiques aient pu se produire entre un chien connu seulement dans le quart sud-ouest de la France et un autre répandu surtout dans les plaines du nord du pays, on voit mal comment le Briard aurait pu donner naissance au petit Pyrénéen, alors que ce dernier est, selon la tradition orale de son terroir d'origine, bien antérieur à son ancêtre présumé.

Pour couronner le tout et achever de jeter le trouble dans l'esprit du public, certains cynologues de la fin du XlXe siècle sont même allés jusqu'à prétendre que Berger des Pyrénées et Chien de Montagne des Pyrénées ne formaient qu'une seule et même race, alors que tout distingue notre athlète léger de son compère, digne représentant d'un autre groupe, lui aussi très ancien, celui des molossoïdes. L'origine de ces confusions successives se trouve probablement dans les errements d'auteurs anciens, habituellement mieux inspirés, dont les travaux sur le Berger des Pyrénées, menés souvent à partir d'informations non recoupées ou vérifiées sur le terrain, procédaient davantage de l'œuvre d'imagination que de l'observation scientifique. Ainsi, des sommités aussi renommées que Brehm en Allemagne, Reul en Belgique, le comte de Bylandt aux Pays-Bas évoquèrent dans leurs ouvrages respectifs un Berger des Pyrénées à la limite de la fantaisie, bien différent en tout cas du sujet réel. Témoin cet avant-projet de standard que proposait en 1897 le comte de Bylandt dans son livre Les Races de chiens, et qui décrivait un chien au poil broussailleux et demi-long, au crâne peu bombé, au museau long, aux oreilles petites, aux yeux parfois vairons et au corps assez long, ou cette citation de l'Allemand Brehm, qui évoque un chien au poil presque dur, frisé lorsqu'il est jeune, blanc taché de larges plaques noires, de haute taille, court et musclé, avec les doigts largement palmés, la tête large et développée, les oreilles assez pointues et tombantes, le museau long, carré, et de grands yeux bleus saillants soulignant l'intelligence, la douceur, l'intrépidité.

Plus proche du sujet et visiblement mieux renseigné, Pierre Mégnin, pour sa part, brossait ainsi le portrait du Berger des Pyrénées : « C'est un Griffon dont la tête est peu chargée de poils; à peine a-t-il quelques poils longs sur les sourcils, mais il n'a ni moustache ni barbiche prononcées. C'est au train arrière que s'est accumulé le poil. Là, il a de fortes culottes et, sur les cuisses, un épais matelas. Les membres sont presque ras. Les pieds sont très étalés et rappellent la patte de l'ours. Les oreilles aussi sont droites au lieu d'être couchées. Quant à la couleur, ce n'est pas blanc avec de larges plaques noires, mais gris argenté avec lesdites taches noires, avec ou sans feu aux pattes, couleur que l'on appelle vulgairement danoisé. Les yeux sont fréquemment vairons, c'est-à-dire à iris bleu clair. »

Malgré l'intérêt que les cynophiles français et étrangers commençaient à porter au Berger des Pyrénées, il fallut attendre la Première Guerre mondiale pour que ce chien sorte véritablement de l'ombre. En 1916, le sous-lieutenant Paul Mégnin, le commandant Malric et le vétérinaire Hérout, qui avait sous sa responsabilité le Service des chiens de guerre, suggérèrent à l'état-major français d'utiliser le Berger des Pyrénées comme chien de liaison et accompagnateur de patrouilles. L'idée fut aussitôt retenue par les responsables militaires, et le Service des chiens de guerre envoya dans la région pyrénéenne Théodore Dretzen, fin connaisseur de la race, pour qu'il y recrute le plus grand nombre de sujets possible. Plus fins de nez que beaucoup d'autres races bergères, les petits Pyrénéens allaient bientôt devenir de précieux auxiliaires pour les fantassins alliés. Témoin cette appréciation de J. Dhers publiée plus tard dans les colonnes de L'Eleveur, journal dont il était entre-temps devenu collaborateur : « En ma qualité d'ancien officier dresseur du Service des chiens de guerre, il est de mon devoir de proclamer hautement que c'est la race du petit Berger des Pyrénées qui a fourni à l'armée les chiens de liaison les plus intelligents, les plus roublards, les plus rapides et les plus habiles. »

Ces états de service éloquents devaient contribuer à la renommée du Berger des Pyrénées dans l'immédiat après-guerre, et aboutir à la création en 1923 ; sous la houlette de Bernard Senac-Lagrange, à qui nous devons une étude exhaustive de ses caractères raciaux, et de quelques cynophiles pyrénéens ; de la Réunion des amateurs de chiens pyrénéens. Ce club ayant rédigé un standard, rien ne s'opposait désormais à la reconnaissance du Berger des Pyrénées par la Société centrale canine et par le ministère de l'Agriculture, reconnaissance qui intervint en 1926. Ce chien pouvait dès lors participer, au même titre que les autres races bergères telles que le Beauceron et le Briard, au Concours central général agricole.

Fait rare dans les annales de la cynophilie, les rédacteurs du standard avaient eu soin de distinguer deux variétés de Bergers des Pyrénées: l'une dont la tête, dans sa forme générale, rappelle celle de l'ours brun, avec le museau en forme de coin, l'autre à face rase et au poil un peu plus court sur le corps; ils avaient en outre admis une différence de dix centimètres dans la taille des sujets. Nombre d'amateurs s'en sont étonnés, notamment J. Dhers, à la fin du siècle dernier, qui expliquait cette particularité par l'insularité continentale évoquée plus haut, et qui écrivait : « Bien que la race soit très nettement fixée et définie, on constate dans nos montagnes que les types varient quelque peu de vallée à vallée. Le standard reste le même, mais certains petits détails n'échappent pas aux cynophiles montagnards. C'est ainsi que le chien d'Arbazzie serait le type modèle du standard. Le petit chien de Saint-Béat est costaud, a la tête ronde. On dirait un Bobtail miniature. Le Berger d'Azun, toujours noir, semble un diminutif du Groenendael ».

Ces différences morphologiques s'expliquent en effet essentiellement par des raisons géographiques, et notamment par les difficultés de communication entre les pôles d'habitat en altitude, qui favorisaient la fixation de certains types locaux hautement consanguins.

A l'inverse, le type à face rase proprement dit est, selon les spécialistes, issu de croisements entre le Berger des Pyrénées dit « classique » et des chiens des régions subpyrénéennes. Charles Duconte, juge de la SCC et fin connaisseur de la race, écrivait d'ailleurs à ce sujet : « Il existe dans la région sous-pyrénéenne, et particulièrement dans le Béarn, la Bigorre et le bassin de l'Adour, un grand nombre de chiens .de berger. Leur proximité d'habitat, la transhumance de certains troupeaux qu'accompagnaient les chiens font qu'il y a eu forcément des unions entre eux et leurs frères montagnards. Il en est résulté en général un chien plus haut sur jambes, à poil demi-long sur le corps, ras sur la tête et sur les membres, dont la boîte crânienne, un peu plus développée, rappelle cependant par sa forme celle du pur montagnard. Ces chiens sont, d'ailleurs, très appréciés des maquignons et "toucheurs de bestiaux" qui courent les foires dans la région. »

Très estimé pour ses aptitudes à la conduite de moutons et de chevaux, loué par les militaires pour les services qu'il avait rendus en temps de guerre, le Berger des Pyrénées avait acquis des titres de noblesse qui lui permirent d'entamer une irrésistible ascension. Dès 1927, Dutrey de Rabastens lui consacrait une remarquable thèse de doctorat vétérinaire intitulée Le Berceau d'une race canine: le chien de berger des Pyrénées ; cette thèse inspirera plus tard Duconte et Sabouraud pour leur ouvrage Les Chiens pyrénéens. Le petit Pyrénéen était donc désormais au cœur des préoccupations des cynologues distingués.

Après la Seconde Guerre mondiale, le développement du tourisme, qui permit à des milliers de citadins de se familiariser avec ce petit chien, accrut encore sa popularité, qui devint dès lors internationale. Le Berger des Pyrénées était peut-être la dernière race bergère que le monde de la cynophilie découvrît, mais sa notoriété ne devait plus jamais être remise en cause. A telle enseigne qu'il est aujourd'hui un chien de compagnie fort apprécié. On pourrait dire du Berger des Pyrénées qu'il jouit d'une réputation inversement proportionnelle à son gabarit. La race est en effet unanimement louée, et par les professionnels qui ont choisi de la faire travailler et par les particuliers qui l'ont adoptée comme chien de compagnie. C'est avant tout un chien remarquablement adapté à l'altitude. Son corps s'inscrit dans un rectangle, et son centre de gravité, près de terre, lui assure une stabilité maximale dans les pentes accentuées. Il a le pied sec et la sole maigre, et tient fort bien le rocher. Légèrement tournés vers l'extérieur, ses membres postérieurs lui facilitent en outre la marche en montagne. Ses besoins alimentaires raisonnables et sa petite taille, qui lui évitait de renverser un mouton en le bousculant, en faisaient autrefois l'auxiliaire idéal des bergers.

Au travail, son comportement reflète parfaitement ses deux qualités essentielles : vigilance et vivacité. Très rapide, il pousse les traînards d'un coup de museau, fait rentrer dans le rang les isolés, fonce en tête du troupeau pour indiquer aux moutons ou aux brebis la direction à suivre. Mais, quand il le faut, il sait également mettre un frein à sa fougue. Dans les passages dangereux, adroitement, il dirigera les bêtes une par une d'une manière vigilante pour les mettre en lieu sûr.

S'il est un domaine où le Berger des Pyrénées surpasse le berger lui-même, c'est bien dans la recherche d'une bête égarée. Un mouton manque à l'appel. Précédant le berger, le petit Pyrénéen entame ses recherches, fouille les recoins les plus difficiles d'accès, explore la moindre faille. Un sens du devoir que nous décrit ainsi un berger: « Durant l'hiver, pour l'engraissement des jeunes, j'avais l'habitude de conduire les agneaux dans un box spécial pour leur donner une ration supplémentaire. Les agneaux comprenaient très vite le but de la manœuvre et me rendaient ainsi la tâche plus facile. Willy, un Berger des Pyrénées, assistait régulièrement à l'opération, assis près de la porte. On aurait juré qu'il comptait les agneaux au passage. Un jour, alors que les agneaux avaient fini de manger et avaient quitté le box, le chien partit, comme il le faisait habituellement, visiter le lieu d'où venaient les petits et, affolé, revint aussitôt vers ma femme, essayant de lui faire comprendre qu'il fallait y aller voir. Devant son indifférence, il tira le bas de son tablier. Ma femme décida enfin de se rendre compte sur place et trouva un agneau coincé derrière un râtelier, à bout de souffle à force de s'être débattu. Willy lécha pendant plus de cinq minutes la tête du petit animal pour le réconforter et l'accompagna auprès de sa mère. »

Un autre berger, Philippe Defrance, évoque à son tour les qualités du petit Pyrénéen : « Les réflexes du Berger Pyrénéen sont incomparables et supérieurs à ceux de toutes les autres races bergères. Son obéissance et sa fidélité sont remarquables. Son initiative, son jugement et sa mémoire ne font jamais défaut dès qu'il est mis à l'épreuve. Son courage résulte de son endurcissement à la souffrance. Les lices n'en sont pas moins excellentes laitières quand elles trouvent dans leurs rations les matières nutritives nécessaires. »

Assez exclusif, le Berger des Pyrénées a tendance à ne connaître qu'un seul maître, auquel il restera passionnément attaché, supportant tout de lui s'il sent qu'il est utile. Sa vigilance au travail n'a d'égale que sa méfiance à la maison. Sa bravoure est, elle aussi, légendaire. On dit même que jadis il n'hésitait pas à s'attaquer aux ours qui se seraient un peu trop approchés du troupeau de son maître. Assez batailleur, le Berger des Pyrénées est souvent à l'origine de bagarres avec d'autres chiens. Dans ces moments-là, il fait preuve de souplesse, de rapidité, n'offrant que peu de prise à son adversaire, et, par une succession d'esquives adroites et d'attaques imprévues, il place quelques coups de dents bien sentis. C'est un athlète léger, un lutteur sans faiblesse, caractéristiques que l'on a parfois tendance à oublier lorsque ce chien vit en ville.

Pour préserver les qualités du Berger Pyrénéen, les éleveurs et les responsables du club La Réunion des amateurs de chiens pyrénéens ont repris à leur compte, depuis quelques années le credo de tous les « bergérophiles » : hors du travail, point de salut. Ce qui veut dire, d'une manière plus explicite: on ne peut retirer au chien de berger les fonctions de chien de travail qu'il remplit depuis de nombreux siècles sans courir à la dégénérescence du type. A cette fin, le Berger des Pyrénées, qui, pour des raisons économiques évidentes, n'avait plus d'avenir dans la conduite des moutons, s'est reconverti dans de nouvelles tâches, reconversion que sa polyvalence lui a permis de réussir pleinement.

N'hésitant pas à mordre si nécessaire, le petit Pyrénéen s'est ainsi initié au rôle de chien de défense et de police. Si sa taille l'empêche de sauter aussi haut que certains autres, sa détente n'en force pas moins l'admiration. On a même vu un mâle blessé à une patte antérieure franchir un mur de pierre de 1,70 mètre et une clôture surmontée de barbelés. Doté de telles possibilités, le Berger des Pyrénées était donc tout naturellement appelé à devenir un gardien d'enfants, d'autant qu'il sait se montrer calme en présence d'un plus faible, lui qui est d'ordinaire si exubérant.

Très sportif, il supporte assez mal d'être confiné dans un appartement, et même dans un jardin s'il n'a pas la possibilité de courir sur de plus grands espaces. Dans son milieu naturel, il peut parcourir de 15 à 40 kilomètres par jour. Il a grand besoin de la présence de son maître ; s'il doit rester seul trop souvent, et surtout s'il se sent inutile, il peut devenir maussade, voire agressif. Hormis ce cas, il ne pose pas de problèmes particuliers, et, à la condition que son éducation ait été ferme mais juste et dispensée entre deux et six mois, il peut être emmené partout.

Laissé seul à la maison ou dans une voiture, le Berger des Pyrénées aura tendance à aboyer. Quelquefois gênante, cette propension à faire entendre sa voix fait partie de sa personnalité, qu'il n'est jamais bon de contrarier systématiquement. Animal de compagnie depuis qu'il n'a plus à se dépenser sur les versants pyrénéens, ce chien n'en reste pas moins héréditairement marqué par la vie de ses ancêtres. Même si son domaine est de plus en plus celui des grandes villes, il a besoin de mener une vie qui lui permettra, quotidiennement, d'exprimer sa vitalité et son intelligence.

Tous ; ou presque tous les propriétaires de Bergers des Pyrénées sont certains et fiers d'avoir un chien qui n'est pas « comme les autres ». Ils n'ont pas forcément tort. Appelé dans sa région originelle « le chien qui a vu Dieu » en raison de son regard expressif qui dénote l'intelligence et parfois même l'exaltation, ce montagnard dans l'âme a montré depuis longtemps qu'il savait s'adapter à d'autres lieux, urbains ou ruraux.