Kerry Blue Terrier

Standard FCI Nº 3

Origine
Irlande
Traduction
Prof. R. Triquet
Groupe
Groupe 3 Terriers
Section
Section 1 Terriers de grande et de moyenne taille
Epreuve
Sans épreuve de travail
Reconnaissance à titre définitif par la FCI
mardi 02 avril 1963
Publication du standard officiel en vigueur
mardi 19 avril 2005
Dernière mise à jour
mercredi 11 mai 2005
In English, this breed is said
Kerry Blue Terrier
Auf Deutsch, heißt diese Rasse
Kerry Blue Terrier
En español, esta raza se dice
Kerry Blue Terrier
In het Nederlands, wordt dit ras gezegd
Kerry Blue Terrier

Utilisation

Utilisé pour l’attaque de la loutre en eau profonde, ce qui n'est pas un travail facile ; pour celle du blaireau sous terre et pour la chasse des nuisibles. C’est un bon chien de garde et un compagnon fidèle.

Bref aperçu historique

Comme pour les autres races de terriers irlandais on présume que le Kerry Blue vit en Irlande depuis des siècles, mais, à cause de ses humbles origines de ratier et de chien de ferme à tout faire, il y a peu de références concernant cette race - si même il y en a - avant le 20ème siècle. Il est probable que la première référence au Kerry Blue dans la littérature date de 1847 : L'auteur décrit un chien bleuâtre, couleur d'ardoise, marqué de taches et de plages plus sombres, et souvent avec des marques feu aux membres et au museau. On suppose que ce terrier irlandais bleu-noirâtre était très répandu dans le Kerry, mais il s'est développé également dans d'autres comtés. Le Kerry Blue n'apparut pas en exposition avant 1913 et le club du terrier bleu fut créé à Dublin en 1920. Le Kerry Blue devint rapidement si populaire, en tant que mascotte des patriotes irlandais, que pendant un court laps de temps il y eut en vérité quatre clubs pour défendre ses intérêts et entre 1922 et 1924, ces clubs patronnèrent pas moins de six expositions et six field trials.
Vers 1928, ce terrier harmonieux et impressionnant par son beau poil doux de couleur bleue devint populaire dans le monde entier et sa réputation d’excellent chien de travail et de compagnie concordait avec l’estimation selon laquelle la race était « bien près de la perfection ».

Aspect général

Le Kerry Blue doit être bien planté, bien soudé et bien proportionné et présenter un corps musclé bien développé, tout à fait dans le style et le caractère terrier.

Comportement / caractère

Caractère terrier de la tête aux pieds. L'expression - qui est de la plus haute importance - est ardente et éveillée.

Tête

Région crânienne

Tête
Porte un poil abondant. Les mâles doivent avoir la tête plus forte et être plus musclés que les femelles.
Crâne
Fort et bien proportionné. 
Stop
Léger.

Région faciale

Truffe
Noire. Narines grandes et larges.
Museau
Doit être de longueur moyenne.
Mâchoires et dents
Mâchoires : Fortes et musclées ( dites mâchoires redoutables).
Dents : Fortes et blanches, présentant un articulé régulier, en ciseaux (bout à bout acceptable).
Bouche : Gencives et palais de couleur foncée.
Yeux
Foncés ou de couleur noisette foncé, de dimensions moyennes et bien placés. Expression vive.
Oreilles
Minces; elles ne sont pas grandes. Elles sont portées en avant ou contre les côtés de la tête, dirigées vers l'avant pour donner l'expression ardente et très éveillée du terrier.

Cou

Bien proportionné; bien greffé sur les épaules, de longueur modérée.

Corps

Dos
De longueur moyenne, horizontal.
Rein
De longueur moyenne.
Poitrine
Bien descendue et de largeur modérée.
Côtes
Côtes bien cintrées.

Queue

Mince, bien placée, portée dressée et gaie.

Membres

Membres antérieurs

Epaules
Fines, obliques et bien attachées.
Avant-bras
Droits vus de devant ; bonne ossature.

Membres postérieurs

Généralités
Bien disposés sous le corps.
Cuisses
Musclées, bien développées.
Jarret
Solides.

Pieds

Compacts; coussinets forts et arrondis; ongles noirs.

Allures

Bonne coordination des mouvements, les membres étant parallèles, avec une bonne extension des antérieurs et une poussée puissante des postérieurs. En action, la ligne du dessus doit rester horizontale et tête et queue doivent être portées haut.

Robe

Qualité du poil
Doux, abondant et ondulé.
Couleur du poil
Tout ton de bleu, avec ou sans extrémités noires. Le noir n'est admis que jusqu’à l’âge de 18 mois, de même qu’un ton fauve.

Taille et poids

Hauteur au garrot
De 18 à 19,5 pouces chez le mâle (45,5 à 49,5 cm) et de 17,5 à 19 pouces chez la femelle (44,5 à 48 cm).
Poids
De 33 à 40 livres anglaises chez le mâle (de 15 à 18 kg) ; le poids de la femelle est proportionnellement moindre.

Défauts

• Tout écart par rapport à ce qui précède doit être considéré comme un défaut qui sera pénalisé en fonction de sa gravité et de ses conséquences sur la santé et le bien-être du chien et sa capacité à accomplir son travail traditionnel.
• Les défauts doivent être listés en fonction de leur gravité.

Défauts généraux

 Bouche : gencives couleur chair.
 Yeux : Jaunes ou clairs.
 Dos : Voussé ou ensellé.
 Poitrine : Etroite.
 Coudes sortis.
 Mâchoires : Prognathisme inférieur ou supérieur.
 Ongles blancs ou ivoire.
 Présence d'ergots aux membres postérieurs ou traces de leur ablation.
 Mouvement : Serré à l'arrière, jarrets de vache, démarche guindée.
 Les chiens dont les exposants ou les présentateurs maintiennent la tête ou la queue doivent être pénalisés.
 Poil : Dur, « fil de fer » ou hérissé.
 Couleur : Toute couleur autre que bleu à l'exception de ce qui est dit plus haut.

Défauts entrainant l’exclusion

 Agressif ou peureux.

NB :

• Tout chien présentant de façon évidente des anomalies d'ordre physique ou comportemental sera disqualifié.
• Les défauts mentionnés ci-dessus, lorsqu'ils surviennent à un degré très marqué ou fréquent, sont éliminatoires.
• Les mâles doivent avoir deux testicules d'aspect normal complètement descendus dans le scrotum.
• Seuls les chiens sains et capables d’accomplir les fonctions pour lesquelles ils ont été sélectionnés, et dont la morphologie est typique de la race, peuvent être utilisés pour la reproduction.

Bibliographie

http://www.fci.be/

Compléments apportés par les visiteurs

Originally known as the Irish Blue Terrier, this lively worker was developed by poachers and shepherds in the 1700's in the Kerry County of south-western Ireland. Contrary to popular belief, this is not a blue-coated strain of the Irish Red Terrier. The origins of the Kerry Blue are uncertain and there are many theories in existance, naming a variety of breeds as its ancestors, from the Irish Wolfhound, Bedlington Terrier, Bullterrier, Harlequin Terrier, Scottish Blue Paul, Spanish Water Dog, Poodle, Otterhound, Soft-Coated Wheaten Terrier, Bearded Collie, Portuguese Water Spaniel and local and imported sheepdogs and hounds to the famous stories of the Russian Terrier from a shipwreck in the Tralee Bay. Whatever its true ancestry may be, the mighty Kerry Blue Terrier was a succesful working dog, used for hunting badgers, otters, rabbits and foxes, as well as for water retrieving duties. This hardy breed was also a valued vermin killer and occasional fighting dog, but Kerry Blue's most surprising achievement was its stellar performance as a herder and livestock guardian.
The breed Standard was written in 1922 by Mrs. Hewitt, a respected Kerry Blue breeder. International recognition was granted the same year, introducing this feisty breed to dog lovers worldwide. The rugged and resilient Kerry Blue Terrier is a versatile worker, making an excellent property watchdog and even a capable Police dog. This is a very intelligent and alert breed, loyal and loving of its master, a good choice for a family companion. Stubborn, but trainable, the Kerry Blue enjoys lots of excercise and an active lifestyle, although it can do well in urban environments. Even though it isn't nearly as aggressive as it was in the past, the Kerry Blue Terrier is still quite confrontational with other dogs, requiring early socialization and responsible handling.
Squarely built, muscular and agile, this powerful breed is a very fast runner and an impressive swimmer. The most famous distinctive feature of the Kerry Blue Terrier is its silky curly coat, soft to the touch and greyish-blue in colour. The puppies are born black, but after approximately 9 months of age, their coat starts to appear reddish-brown in colour, before turning to the breed's trademark blue shades. The coat needs regular grooming, but most working Kerry Blue Terriers are left in their natural state. Average height is around 19 inches.

Historique détaillé

Sombre, épaisse, telle apparaît la robe du Kerry Blue Terrier à quiconque l'observe ou peigne régulièrement sa toison. Mais comment qualifier, alors, les ténèbres qui recouvrent le passé de ce chien ?

Toute personne qui s'intéresse de près à l'histoire des races de chiens a généralement bien du mal à démêler le vrai, ou du moins le vraisemblable, de ce qui est fantaisie concernant l'ascendance des Terriers, mais, si elle s'avise d'élucider les origines de l’« Irish Blue », elle se trouve en effet devant un mystère impénétrable. Pour s'en convaincre, il suffit, par exemple, de lire ce qu'un auteur notait, au début du siècle: « Bien que les archives authentiques prouvant la présence du Kerry Blue dans l'Arche de Noé manquent, il existe des personnes encore en vie de nos jours pour prouver que cette race existait il y a cent ans ».

L'historien poursuivra sérieusement ses recherches, cependant, essayant de combler cette lacune sur ce qui a pu se passer entre l'époque du Déluge et le XIXe siècle; mais il n’est pas sûr que des éclaircissements lui viennent de cette légende irlandaise selon laquelle, voilà bientôt trois mille ans, un roi celte épousa la fille d’un pharaon et ramena dans son Erin natale des chiens qui sont à l'origine des Terriers irlandais et de l'Irish Water Spaniel. Et, probablement, il ne donnera pas plus de crédit à l'histoire du naufrage qui, il y a fort longtemps, se produisit sur la côte du comté de Kerry et dont le seul survivant fut un chien bleu.

Mais pourquoi le Kerry Blue ne serait-il pas un véritable autochtone de l'Irlande? Ce pays occupe la première place mondiale, devant la France, pour le nombre de chiens par foyer qui s'y trouvent. Ce serait bien extraordinaire si, parmi cette foultitude bigarrée, il ne s'était pas trouvé tous les ingrédients dont le dosage allait aboutir au Kerry Blue, notamment à sa couleur et à la texture de son poil.

Ainsi, d'aucuns font intervenir l'Irish Wolfhound (de petits spécimens, précise-t-on). Ce Lévrier fort haut et long, au poil rêche, semble pourtant passablement éloigné du Kerry Blue, dont la morphologie est carrée et musclée et dont le poil est soyeux. On parle aussi du Bedlington Terrier, à la fois pour la teinte et pour la nature de son poil, voire du Bull Terrier, à cause de son développement musculaire et de son tempérament combatif. Certes, Bedlington et Bull Terrier étaient beaucoup plus proches du Kerry Blue dans le passé, mais est-il bien nécessaire d'envisager ces apports étrangers pour s'expliquer l'apparition du Terrier irlandais bleu ?

Le Kerry Blue a en effet de nombreux points communs avec les trois autres races (aujourd'hui reconnues) de Terriers d'Irlande. L'Irish Terrier, à ses débuts, n'était pas exclusivement couleur froment, puisqu'on en connaissait aussi des gris et des noir et feu. Il est vrai que c'est un chien à poil dur, mais Killiney Boy, un des patriarches de la race, ne présentait pas, dit-on, un poil typiquement « fil de fer ».

Quant au Soft Coated Weaten Terrier, ou Terrier à poil doux couleur des blés, il est doté d'un poil doux, fourni et long, ce qui plaide en faveur de sa parenté avec le Kerry Blue, d'autant que, comme lui, il a dans son patrimoine héréditaire un facteur qui dilue progressivement la couleur: chez le Kerry, la robe noire à la naissance devient bleue à l'âge adulte (il faut parfois attendre l'âge de dix-huit mois) et, chez le Soft Coated, elle passe du fauve foncé au beige.

Le rare Glen of Imaal Terrier, le moins connu des Terriers d'Irlande, a également des caractéristiques qui le rapprochent du Kerry Blue: son poil doux et fourni (quoique bien moins long) et une teinte qui peut, outre le froment, être bleue ou bleu et feu. On connaît l'existence de sujets Kerry Blues, autrefois (et encore aujourd'hui), présentant des marques feu.

On voit donc que tous ces chiens ont (ou que certains de leurs ancêtres ont eu) un poil doux et fourni et/ou des coloris allant du froment (c'est-à-dire un fauve dilué) au bleu (un noir dilué) ou au bleu et feu. La question de savoir si l'une de ces races est plus ancienne que les autres, voire si elle peut en revendiquer la paternité, est incontestablement un faux problème. En fait, elles proviennent toutes de la même population - certainement fort antique -, mais leur sélection s'est faite à des moments différents. L'Irish Terrier a bénéficié le premier des faveurs des cynophiles, et sans doute a-t-il profité alors du sillage tracé par le déjà fameux Fox Terrier. Que le Kerry Blue ait dû patienter quelques décennies supplémentaires s'explique aisément: tant qu'il a gardé sa toison entière, plus ou moins mal peignée, de chien de travail, il n'a pas pu intéresser les amateurs de beaux chiens; de toute façon, l'habitude de toiletter les Terriers, qui aurait permis de le mettre en valeur, ne s'est imposée que peu avant la Première Guerre mondiale, et il a même fallu attendre le début des années vingt pour que cette pratique se généralise et devienne populaire. Or, coïncidence, ou plutôt résultat d'une action particulièrement clairvoyante, c'est justement à ce moment - en 1922 - que le Kerry Blue fait son entrée sur la scène, bien entendu cynophile !

De toute évidence, le Kerry Blue était originaire du montueux et sauvage comté de Kerry, au sud-ouest de l'Irlande, et c'est effectivement dans le Kerry, et plus précisément à Tralee, qu'habitait Mrs. Casey Hewitt, qui fit connaître la race en Grande-Bretagne. Et pourtant, il n'est pas sûr que ce soit là le terroir originel, ou tout du moins exclusif, du Kerry Blue. D'ailleurs, les premiers spécimens n'étaient-ils pas nommés Irish Blue Terriers, tout simplement ?

On peut noter que, lors d'une des premières expositions organisées en Eire, en 1887 à Limerick, il y avait cinq Terriers bleu ardoise. En 1902, on en comptait quatorze - engagés dans une classe de travail qui leur était réservée - à l'exposition de Killarney. A Cork, en 1913, figurait une classe de cinq sujets, tous bleu ardoise et de taille relativement modeste. En 1916, ils étaient vingt lors d'une nouvelle édition de l'exposition de Killarney. Les progrès de ce chien (dès lors appelé Kerry Blue) furent tels qu'ils justifièrent la formation d'un club spécial irlandais en 1920.

C'est ici que prennent une importance capitale les efforts de Mrs. Casey Hewitt, qui comprit que le développement de sa race préférée passait par son introduction en Grande-Bretagne - ce qui n'allait pas de soi. Dans son pays, les amateurs du Kerry Blue privilégiaient les qualités de leurs chiens de travail sans s'attarder outre mesure à leur aspect, lequel laissait à désirer, il faut l'avouer: non seulement leur toison, laissée en l'état, n'avait pas grand-chose à voir avec celle, impeccablement dessinée, des autres Terriers, mais l'homogénéité des sujets, tant du point de vue des couleurs que des tailles et des conformations, n'était pas parfaite. De plus, ces chiens sélectionnés pour combattre le redoutable blaireau et détruire rats et autres nuisibles montraient un caractère plus qu'énergique, aussi les bagarres entre chiens n'étaient pas un phénomène rare, même dans les rings. On comprend donc que les juges et amateurs anglais aient montré d'abord quelque réticence à admettre ces nouveaux venus, certes pétris de qualités, mais dont le fréquent laisser-aller n'était guère de mise dans leurs manifestations canines de grande tenue.

Mrs. Casey Hewitt réussit donc un indéniable tour de force ! Elle s'était attachée, il est vrai, à orienter la sélection dans le sens de l'élégance et de la gentillesse. Cependant, il restait encore du chemin à parcourir, ainsi qu'en témoigne l'arrivée des Kerry Blues à Cruft, telle qu'elle est relatée dans une étude très documentée de N. Bazillon-Biémont, spécialiste française de la race: « Ces joyeux lurons échevelés étaient juchés dans et sur un cab plein à déborder, aboyant à qui mieux mieux. Mrs. Hewitt devait loger dans un couvent, mais point question de loger les Kerries l Aussi, la Mère supérieure, qui adorait les chiens et possédait un Bull Terrier, fit appel à J. Seunders. Il avait déjà trente Bulls et l'hébergement de Kerries lui posa un fameux problème ! Il y avait des chiots et des adultes de toutes formes et de toutes tailles. On ne pouvait pas dire que c'était une fascinante collection: certains étaient bleus, d'autres bleu et tan. »

L'acceptation des dix Kerry Blue de Mrs. Hewitt à l'exposition de Cruft en février 1922 fut vraiment ce qui donna son élan à la race: le Kerry Blue Terrier Club of Great Britain se forma à cette occasion, et il reconnut immédiatement la nécessité de donner un toilettage soigné au Kerry Blue, qui pourrait ainsi supporter la comparaison avec les autres Terriers ayant tous une apparence chic, et d'obtenir un comportement plus docile.

Les résultats ne se firent pas attendre: quelques mois après Cruft, le Kennel Club admit officiellement le Kerry Blue, et, le 23 janvier 1923, au National Terrier Show (exposition très importante où concourent toutes les races de Terriers), c'est un Kerry Blue, Martell's Sapphire Beauty, qui obtint la suprême récompense, devenant ainsi le premier champion de la race. Mrs. Violet Handy, éleveuse anglaise de grande réputation, mit ensuite définitivement au point le toilettage spécifique aux Kerries, et voici ces joyeux Irlandais, aussi indisciplinés que rustiques, transformés en élégants aristocrates parfaitement civilisés !

Bien évidemment, les Américains ne furent pas insensibles au potentiel de qualités du Kerry Blue. Dès 1922, avec juste un léger retard sur ceux qui débarquèrent en Angleterre, les premiers spécimens traversèrent l'Atlantique; l'American Kennel Club reconnut la race en 1924, et le Club américain du Kerry Blue vit le jour en 1926.

L'élevage américain a d'ailleurs fait de tels progrès qu'il tend aujourd'hui à surpasser le britannique. C'est ainsi que le champion Callaghan of Leander, qui est devenu « Best in show » à Cruft en 1979 (l'ultime consécration pour une race dans la cynophilie anglo-saxonne), est d'origine américaine.

Et dans son pays, que devenait le Kerry Blue, pendant ce temps ? Les spécialistes irlandais n'étaient pas tout à fait d'accord avec l'orientation que prenait la race. Tenant avant tout à conserver les éminentes qualités de travail de leur chien, ils en vinrent, en 1926, à exiger la réussite préalable à une épreuve de travail pour autoriser un sujet à briguer un titre de champion irlandais. Ainsi, dans le Teastas Mor, le chien devait affronter le blaireau, et, dans le Teastas Bag, il s'agissait pour lui de faire étalage d'un vrai tempérament de chasseur contre un rat et un lapin.

En Irlande, les premiers amateurs ne voulaient pas non plus entendre parler d'un toilettage sophistiqué, mais la prééminence de la cynophilie britannique était telle qu'ils ne purent lui imposer leur point de vue. Il faut d'ailleurs noter que ces divergences n'étaient pas si inconciliables puisqu'elles n'empêcheront pas des chiens d'origine purement irlandaise d'obtenir des titres de champion en Angleterre. Ainsi, la carrière excessivement brillante du Kerry Blue comme sujet d'expositions n'a pas effacé ses dispositions ataviques d'animal utilitaire, et peut-être même a-t-elle contribué à les révéler hors de sa terre natale !

Importé en France dès l'entre-deux-guerres, le Kerry Blue n'y est pas devenu très populaire. Il est certain que, dans l'Hexagone, les vrais amateurs de Terriers sont potentiellement beaucoup moins nombreux que dans les pays anglo-saxons et que le grand public admet encore difficilement la nécessité d'un toilettage régulier autant que soigné pour les chiens (à part pour le Caniche, et encore !). De ce côté-ci de la Manche, il se trouve donc peu de toiletteurs à même de soigner les Terriers selon les règles de l'art.