Lakeland Terrier

Standard FCI Nº 70

Origine
Grande-Bretagne
Traduction
Prof. R. Triquet
Groupe
Groupe 3 Terriers
Section
Section 1 Terriers de grande et de moyenne taille
Epreuve
Sans épreuve de travail
Reconnaissance à titre définitif par la FCI
jeudi 14 octobre 1954
Publication du standard officiel en vigueur
jeudi 26 mars 2009
Dernière mise à jour
mardi 19 mai 2009
In English, this breed is said
Lakeland Terrier
Auf Deutsch, heißt diese Rasse
Lakeland Terrier
En español, esta raza se dice
Lakeland Terrier
In het Nederlands, wordt dit ras gezegd
Lakeland Terrier

Utilisation

Terrier.

Aspect général

Prompt, apte au travail; bien proportionné et compact.

Comportement / caractère

Comportement gai et intrépide ; expression de vivacité ; rapidité de mouvement ; toujours en éveil. Hardi, amical et sûr de lui.

Tête

Région crânienne

Tête
Harmonieuse. La longueur du chanfrein, du stop à l’extrémité du nez, ne doit pas être supérieure à celle du crâne.
Crâne
Plat et bien dessiné. 

Région faciale

Truffe
Noire, sauf chez les sujets à robe marron (foie) dont la truffe est marron.
Museau
Large mais pas trop long.
Mâchoires et dents
Les mâchoires sont puissantes. Les dents sont bien rangées et présentent un articulé en ciseaux parfait et réguliers c'est-à-dire que les incisives supérieures recouvrent les inférieures dans un contact étroit et sont implantées bien d'équerre par rapport aux mâchoires.
Yeux
Les yeux sont de couleur foncée ou noisette. Les yeux disposés obliquement sont un défaut.
Oreilles
Petites mais sans exagération en forme de V. Elles sont portées crânement. Elles ne sont attachées. ni trop haut ni trop bas.

Cou

Encolure bien dégagée, légèrement galbée, exempte de fanon.

Corps

Dos
Fort, modérément court.
Rein
Bien attaché.
Poitrine
Raisonnablement étroite.

Queue

Auparavant la coutume était d’écourter la queue.
Queue coupée : Bien attachée, portée gaiement mais pas sur le dos ni enroulée.
Queue non coupée : Bien attachée, portée gaiement mais pas sur le dos ni enroulée. Elle est proportionnée au reste du corps.

Membres

Membres antérieurs

Généralités
Les antérieurs sont droits, l'ossature est bonne.
Epaules
Bien obliques.

Membres postérieurs

Généralités
Forts et musclés.
Cuisses
Longues et puissantes.
Grassets
Bien angulés.
Jarret
Placés bas.
Métatarse
Droits.

Pieds

Petits, compacts, ronds et pourvus de bons coussinets.

Allures

Les membres antérieurs et postérieurs se portent droits devant et sont parallèles. Les coudes se meuvent dans l'axe du corps, jouant librement sans être serrés contre les côtes. Les grassets ne sont ni en dedans ni en dehors. Une bonne impulsion est produite par la bonne flexion des postérieurs.

Robe

Qualité du poil
Dense et résistant aux intempéries, dur avec un bon sous-poil.
Couleur du poil
Noir et feu, bleu et feu, rouge, froment, rouge grisonné, marron (foie), bleu ou noir, De petites touches de blanc aux pieds et au poitrail sont admises mais non recherchées. L'acajou et le fauve soutenu ne sont pas des couleurs typiques.

Taille et poids

Hauteur au garrot
La taille ne doit pas excéder les 14,5 pouces au garrot (37 cm).
Poids
Le poids moyen des mâles est de 17 livres anglaises (7,7 kg). Chez les femelles, il est de 15 livres anglaises (6,8 kg).

Défauts

• Tout écart par rapport à ce qui précède doit être considéré comme un défaut qui sera pénalisé en fonction de sa gravité et de ses conséquences sur la santé et le bien-être du chien et sa capacité à accomplir son travail traditionnel.
• Les défauts doivent être listés en fonction de leur gravité.

Défauts entrainant l’exclusion

 Chien agressif ou peureux.

NB :

• Tout chien présentant de façon évidente des anomalies d'ordre physique ou comportemental sera disqualifié.
• Les défauts mentionnés ci-dessus, lorsqu'ils surviennent à un degré très marqué ou fréquent, sont éliminatoires.
• Les mâles doivent avoir deux testicules d'aspect normal complètement descendus dans le scrotum.
• Seuls les chiens sains et capables d’accomplir les fonctions pour lesquelles ils ont été sélectionnés, et dont la morphologie est typique de la race, peuvent être utilisés pour la reproduction.

Bibliographie

http://www.fci.be/

Historique détaillé

Pourquoi ce très joli petit Terrier, au tempérament alerte et accommodant, n'est-il pas plus connu en France? Ce vaillant chasseur de renard, venu du nord-ouest de l'Angleterre, en se reconvertissant dans un rôle nettement plus pacifique, a rencontré un succès considérable dans les milieux cynophiles les plus exigeants, Outre-Manche et Outre-Atlantique. Faut-il déplorer que, dans l'Hexagone, il n'y ait quasiment pas de « handlers » professionnels, ou tout au moins pas assez d'amateurs avertis, capables d'apprécier un tel chien, dont le fier caractère met superbement en valeur tous les efforts déployés pour soigner sa toilette?

Le Lakeland Terrier, comme son nom l'indique clairement, est originaire de la région des lacs (Lake District), située près de la frontière écossaise dans les anciens comtés de Cumberland et de Westmorland.

Dans cette région sauvage, parsemée non seulement de lacs, mais aussi de nombreux éboulis rocheux, les renards gris étaient spécialement présents; ils s'attaquaient au gibier, et, surtout, les agriculteurs leur reprochaient d'affoler les troupeaux de brebis, voire d'égorger des agneaux; aussi ils étaient très activement chassés, tout comme les autres « nuisibles » qui pullulaient dans ces contrées frontalières (le Border). C'était donc là le territoire de prédilection de Terriers de types divers qui, après sélection, allaient devenir Bedlington Terrier, Border Terrier, Dandie Dinmont Terrier et Lakeland Terrier.

Sur ces terrains accidentés, il n'était pas question de traquer le renard à cheval, et le Terrier avait un travail particulièrement pénible: tout en étant d'assez petite taille pour pénétrer dans les anfractuosités de rochers les plus étroites et au plus profond des terriers, il ne lui fallait pas moins suivre le train imposé par les hounds, les chiens courants, pouvoir grimper avec agilité et sauter de rocher en rocher. Il devait donc avoir le plus petit gabarit possible, tout en étant de très forte constitution. D'ailleurs, il arrivait assez souvent qu'on perde un chien, et sa grande robustesse permettait alors au Terrier de survivre, le temps que l'on constate sa disparition, que l'on organise sa recherche et que l'on retrouve sa trace.

Avec cela, on exigeait du Terrier un formidable courage, et il devait être pourvu de très solides mâchoires. En effet, si, dans le sud de l'Angleterre où l'espèce s'était beaucoup raréfiée, les chasseurs se préoccupaient surtout de ne pas tuer le renard de façon à avoir une nouvelle occasion de le poursuivre, dans les comtés du Nord, au contraire, l'objectif était bel et bien la destruction de ce « nuisible ». L'existence du Lakeland Terrier est directement issue de ces conditions rigoureuses, de ces exigences impitoyables.

D'un autre point de vue, celui de la généalogie, le Lakeland Terrier apparaît comme un digne descendant du Vieux Terrier Anglais Noir et Feu (Old English Black and Tan Terrier). On sait que, jusqu'au début du XIXe siècle, les Britanniques ne distinguaient vraiment que deux grands types de Terriers locaux : les Terriers Ecossais, bassets, à poil hirsute, de couleurs très variées, et les Terriers Anglais, de structure nettement carrée, plus hauts sur pattes, et communément noir et feu, lesquels pouvaient montrer un poil dur ou lisse.

Puis apparut le souci d'une sélection plus soignée de ces chiens, selon leur emploi et la morphologie désirée, et, avec l'émergence de la cynophilie, ces deux types de base évoluèrent, à partir de variétés locales, en races de plus en plus distinctes. Parmi les variétés propres au nord de l'Angleterre, plusieurs offraient une apparence extrêmement voisine ; tous ces chiens, le Terrier de Westmorland, le Terrier de Cumberland, le Patterdale Terrier, le Fell Terrier, auraient pu être nommés des « Peel-Terriers », tant ils ressemblaient aux chiens favoris d'un fameux chasseur desfells (le nom local des collines), ayant laissé un grand souvenir : John Peel.

Ces ancêtres du Lakeland furent certainement quelque peu croisés avec les ancêtres des Border Terriers et des Bedlington Terriers. Evidemment, il paraît impensable aujourd'hui de marier la silhouette carrée et nette du Lakeland et les courbes du Bedlington, ou bien l'apparence rustique, nature du Border et la sophistication propre au Lakeland. Mais il ne faut pas oublier que, à l'origine, ces chiens étaient proches tant par la géographie que par le travail qu'on leur demandait, et que ce sont les éleveurs britanniques qui se sont attachés, par de savantes sélections, à les différencier le plus nettement possible. A l'appui de l'hypothèse de ces croisements, on peut citer, par exemple, l'observation, dans certaines portées de Lakeland, de chiots présentant un toupet de poils sur le crâne, caractéristique du Bedlington.

L'apport du Dandie Dinmont, évoqué parfois avec un point d'interrogation, paraît quant à lui bien plus aléatoire, du fait que cette race est apparentée aux Terriers bassets, mais .c' est avec plus de vraisemblance, sinon de certitude, que l'on peut supposer le recours au Fox Terrier à poil dur, race établie quelques décennies avant les Terriers du nord de l'Angleterre, et qui a pu contribuer à donner plus d'homogénéité au Lakeland.

A l'aube du XXe siècle, les chiens qui allaient devenir le Lakeland Terrier étaient présentés. dans les comices locaux, en même temps que des animaux de ferme, alors que, parallèlement, se déroulaient des concours de chiens de berger, mais on ne peut pas dire que leur entrée dans le monde cynophile fut fracassante, dès cette époque. En 1912, cependant, quelques amateurs se regroupèrent pour fonder un club de race. Malheureusement, la Grande Guerre vint remettre à plus tard leurs projets.

En 1921, une association durable, la Lakeland Terrier Association, put enfin se constituer. Un de ses premiers soucis fut naturellement d'attribuer un nom officiel unique à une race dotée d'appellations diverses. Celui de « Lakeland Terrier » rallia finalement les suffrages, car il avait l'avantage d'être suffisamment précis tout en ne mécontentant aucun des partisans d'une dénomination plus localisée. Ce fut seulement dans les années 1928 - 1930 que le Lakeland commença à descendre dans le sud de l'Angleterre et à s'y montrer dans les expositions. Bien malin, à ce moment, qui aurait pu prédire à ce modeste chien une brillante carrière.

Dès 1931, pourtant, les engagements en concours devenant suffisamment nombreux, le Kennel Club accorda à la race la possibilité de postuler (et deux sujets en obtinrent effectivement) des Challenges Certificates (CC), ces certificats d'aptitude exigés pour l'attribution des titres de champions.

L'entre deux guerres fut une période faste pour tous les Terriers en Grande-Bretagne. Leur toilettage était parvenu à ce moment à un haut degré de perfection, et les Britanniques raffolaient de ces chiens qui apparaissaient comme « sculptés ». Petit à petit) le Lakeland se fit une place parmi ces chiens, dont certains présentent d'ailleurs avec lui de grandes similitudes : le Fox Terrier, bien sûr, qui jouissait d'une immense popularité, l'Irish Terrier, aussi bouillant que l'indique sa robe flamboyante, le Welsh Terrier, qui lui ressemble tant qu'on les a longtemps confondus.

Le « petit dernier », qui est également le plus petit en taille, devint, après la Seconde Guerre mondiale, la coqueluche des « handlers » professionnels, ces véritables « entraîneurs » dont le travail trouve son suprême aboutissement lorsque leur « poulain » obtient le titre de « Best in Show », meilleur de l'exposition. Pour ce faire, le chien doit être le premier par sa conformation et son apparence, mais surtout, parmi ses concurrents d'autres races, il doit se distinguer par son tempérament, son art de se faire valoir. Or, à ce jeu-là, le Lakeland Terrier était souvent gagnant.

Et voilà qu'un représentant de la race se trouva soudain reproduit dans tous les quotidiens, un certain lundi de février 1967; la télévision retransmit pour des millions de téléspectateurs la cérémonie où l'on voyait, à côté d'une coupe gigantesque aux formes tarabiscotées, un petit Terrier, très fier, une sorte de miniature d'Airedale, ou un genre de Fox, un peu plus petit et d'une couleur aussi inhabituelle que seyante: un Lakeland Terrier avait remporté le titre tant envié de Best in Show à l'exposition de Cruft. Il s'agissait de Stingray of Derryabah, qui n'était certes pas un néophyte, puisque il avait acquis son titre de champion trois ans auparavant. Or, Champion Stingray n'avait pas fini de stupéfier les spécialistes. L'année suivant son succès à Cruft, il gagnait en effet le Best in show de la plus prestigieuse exposition américaine, celle de Westminster (New York). Il s'agissait là d'un doublé historique : aucun chien, avant lui, n'avait réussi à gagner les deux plus importantes expositions du monde. Après des débuts si difficiles et une progression si lente, quelle consécration pour le Lakeland.

Le Lakeland, muni de lettres de créance aussi prestigieuses, n'est pas chien à entrer chez vous par la petite porte, à jouer les figurants dans votre vie. C'est une vedette, naturellement à l'aise partout et qui ne se laisse impressionner par rien ni personne. Ce Terrier plein d'allant, comme tout Terrier digne de ce nom, se plaît aussi bien en ville (s'il peut bénéficier d'un peu de liberté et d’activité, à défaut d'un jardin) qu'à la campagne.

Il a indiscutablement beaucoup de présence mais n'encombre jamais, avec ses 37 centimètres maximum au garrot et ses. 7 kilos. Cependant, il ne faudrait pas le prendre pour un hypernerveux, un fonceur qui, en dépit des remontrances, jugerait en son for intérieur que la terre entière n'est véritablement peuplée que de concurrents potentiels, d'assaillants de toutes tailles et de tout poil, ou de gibier à poursuivre et à traquer toutes occupations cessantes. Une fréquentation assidue des expositions a rendu le Lakeland tout à fait conciliant. Il est devenu un Terrier pondéré, aussi étonnant que cela puisse paraître. Si l'on est capable d'un minimum de fermeté, il se montre un excellent chien de famille, au caractère équilibré et ne suscitant jamais de problèmes. Autre qualité, il sait d'instinct se faire le protecteur de la propriété; aucun événement, aucun passage ne saurait échapper à sa vigilance. Comme bien des Terriers, sous ses airs crânes, il est très attaché à ses maîtres et répugne à s'en éloigner ou à s'en trouver inopinément séparé.

Ce chien est ainsi le compagnon rêvé de ceux qui peuvent l'associer à leur vie, soit parce qu'ils restent chez eux, soit parce qu'ils ont la possibilité de l'emmener partout. Ce petit chien élégant est aussi le compagnon de ceux qui aiment flâner dans la nature, car il est en même temps d'une rare vigueur physique, et les plus longues promenades en forêt ne pourront venir à bout de son endurance. Ses capacités de travail sont peu utilisées actuellement. Pourtant, tous les spécialistes s'accordent à dire que le Lakeland Terrier pourrait faire bonne figure dans ses rôles originels, où sa robuste constitution serait mise à profit. A sa tâche principale de chasseur de renard, Il ne faut pas oublier qu'il a ajouté des compétences contre le blaireau, un bien plus rude adversaire; en outre, il a été parfois utilisé dans la poursuite de la loutre et il a fait un lapinier très apprécié.

On le voit, la carrière de vedette du Lakeland n'a pas gâché sa nature de chien rustique ; au sens propre du mot, fait pour vivre à la campagne. Bien qu'il ne faille pas cacher que son toilettage est l'affaire d'un spécialiste, qui saura conserver à ce chien son allure compacte mais habillée d'un costume chic et bien coupé, le Lakeland correspond tout à fait à notre mode de vie actuel. Ses propriétaires potentiels ne devraient donc pas se recruter seulement parmi les connaisseurs avertis.