Norwich Terrier

Standard FCI Nº 72

Origine
Grande-Bretagne
Traduction
Valérie Degeeter / Version originale : (EN)
Groupe
Groupe 3 Terriers
Section
Section 2 Terriers de petite taille
Epreuve
Sans épreuve de travail
Reconnaissance à titre définitif par la FCI
samedi 16 octobre 1954
Publication du standard officiel en vigueur
mercredi 13 octobre 2010
Dernière mise à jour
vendredi 15 juin 2012
In English, this breed is said
Norwich Terrier
Auf Deutsch, heißt diese Rasse
Norwich Terrier
En español, esta raza se dice
Norwich Terrier
In het Nederlands, wordt dit ras gezegd
Norwich Terrier

Utilisation

Terrier.

Bref aperçu historique

Comme leurs noms l’indiquent, les Terriers de Norwich et Norfolk portent le nom du comté et de la ville éponymes, bien qu’au début et au milieu des années 1800, il n’existait pas de distinction, ces races étant tout simplement des chiens de ferme. Les Glen of Imaal terriers, Cairn Terriers rouges et Dandie Dinmont terriers sont à la base de ces terriers de la région d’Est-Anglie et la progéniture rouge qui en est résultée a donné naissance aux actuels Norwich et Norfolk Terriers.
Un terrier bas sur pattes typique caractérisé par un corps compact et équilibré. Il était non seulement utilisé pour chasser des renards et blaireaux, mais également en tant que ratier. Il a une nature agréable, il est intrépide mais ne cherche pas à se quereller. Au travail, il fait face aux ennemis féroces souterrains. Le fait que le standard prescrit que ‘les cicatrices glorieuses, inévitables dues au travail’ ne peuvent être pénalisées, donne une bonne idée du type de chien.
Le Norwich Terrier fut repris dans le Registre du Kennel Club en 1932. Les races étaient connues sous les noms ‘drop-eared’ Norwich Terrier (Terrier de Norwich aux oreilles tombantes) – maintenant connu en tant que Terrier de Norfolk – et ‘prick-eared’ Norwich Terrier (Terrier de Norwich aux oreilles droites).
Les races furent séparées en 1964, la variété aux oreilles tombantes étant désormais désignée en tant que Terrier de Norfolk.

Aspect général

L’un des plus petits terriers. Bas sur pattes, chien ardent, ramassé et solide ; il a de la substance et de l’os. Les cicatrices glorieuses, inévitables dues au travail ne doivent pas être injustement pénalisées.

Comportement / caractère

De nature aimable et non querelleur, il est extrêmement actif et rustique de construction. Gai et intrépide.

Tête

Région crânienne

Crâne
Légèrement arrondi, large, de bonne largeur entre les oreilles. 
Stop
Bien marqué.

Région faciale

Museau
Cunéiforme et fort ; la longueur du museau est inférieure d’environ un tiers à la longueur de l’occiput à la partie inférieure du stop.
Lèvres
Bien serrées.
Mâchoires et dents
Les mâchoires sont nettes et fortes. Les dents sont fortes et assez grandes. Elles présentent un articulé en ciseaux parfait, c’est-à-dire que les incisives supérieures recouvrent les inférieures dans un contact étroit et sont implantées bien d’équerre par rapport aux mâchoires.
Yeux
Assez petits, de forme ovale, foncés, très expressifs, brillants et vifs.
Oreilles
Droites, bien écartées à l’attache au sommet du crâne. De taille moyenne et pointues à l’extrémité. Elles se tiennent parfaitement droites quand le chien est attentif. Elles peuvent être couchées en arrière dans le cas contraire.

Cou

Fort, de bonne longueur, en rapport avec un bon équilibre général du corps ; il s’insère harmonieusement dans les épaules bien obliques.

Corps

Généralité
Compact.
Ligne du dessus
Horizontale.
Dos
Court.
Rein
Courts.
Poitrine
La cage thoracique est longue et bien cintrée. Bien descendue.

Queue

Auparavant la caudectomie était facultative.
Queue coupée: Moyennement écourtée, attachée haut, terminant la ligne du dessus parfaitement droite ; elle est portée dressée.
Queue non coupée: Queue de longueur modérée pour l’équilibre général du chien ; épaisse à la naissance et s’amenuisant vers l’extrémité ; aussi droite que possible, d’un port enjoué sans être extrêmement gai, terminant la ligne du dessus parfaitement droite.

Membres

Membres antérieurs

Coudes
Contre le corps.
Avant-bras
Membres courts, puissants et droits.
Métacarpe
Ferme et d’aplomb.

Membres postérieurs

Généralités
Larges, forts et musclés.
Grassets
Bien angulé.
Jarret
Jarrets bien descendus; grande puissance de propulsion.

Pieds

Ronds, pourvus de bons coussinets ; pieds de chat. En station debout comme en action, les pieds sont bien dirigés vers l’avant.

Allures

Les membres antérieurs doivent se porter droit devant ; les postérieurs suivent la piste des antérieurs ; les jarrets sont parallèles ; leur flexion permet de découvrir les coussinets plantaires.

Robe

Qualité du poil
Le poil est dur, « fil de fer » et droit, couché contre le corps ; le sous-poil est épais. Le poil est plus long et plus ébouriffé sur le cou, formant une collerette qui encadre la face. Le poil sur la tête et les oreilles est court et lisse, mis à part les sourcils et les légères moustaches.
Couleur du poil
Tout ton de rouge, froment, noir et feu ou grisonné. Les marques ou plages blanches (panachures) ne sont pas souhaitables.

Taille et poids

Hauteur au garrot
Hauteur idéale au garrot est de 25 cm.

Défauts

• Tout écart par rapport à ce qui précède doit être considéré comme un défaut qui sera pénalisé en fonction de sa gravité et de ses conséquences sur la santé et le bien-être du chien et sa capacité à accomplir son travail traditionnel.
• Les défauts doivent être listés en fonction de leur gravité.

Défauts entrainant l’exclusion

 Chien agressif ou peureux.

NB :

• Tout chien présentant de façon évidente des anomalies d'ordre physique ou comportemental sera disqualifié.
• Les défauts mentionnés ci-dessus, lorsqu'ils surviennent à un degré très marqué ou fréquent, sont éliminatoires.
• Les mâles doivent avoir deux testicules d'aspect normal complètement descendus dans le scrotum.
• Seuls les chiens sains et capables d’accomplir les fonctions pour lesquelles ils ont été sélectionnés, et dont la morphologie est typique de la race, peuvent être utilisés pour la reproduction.

Bibliographie

http://www.fci.be/

Historique détaillé

Un Terrier basset, c'est un Terrier écossais, dira-t-on à première vue. Or, les Terriers de Norfolk et de Norwich, eux, sont typiquement anglais. Mais, au fait, pourquoi distinguer ces deux chiens, qui ne diffèrent vraiment que par leur « coiffure »? Les oreilles du Norfolk sont tombantes alors que celles du Norwich sont dressées, mais cela justifie-t-il la reconnaissance de deux races? Sans doute en trouvera-t-on l'explication dans leur histoire.

A la fin du siècle dernier, dans les districts de Cambridge et de Norwich, dans le comté du Norfolk, existaient de petits Terriers de couleur feu, encore plus petits que la plupart des Terriers, lesquels, d'ordinaire, ne sont pas particulièrement des géants. Ils étaient utilisés pour chasser le renard et le blaireau. Ceux que possédait Fred Law, notamment, avaient acquis quelque réputation dans le pays, à tel point qu'il en céda quelques-uns à des équipages de chiens courant le cerf, notamment aux équipages de Jack Cooke et de Jodrel Hopkins. Cependant, malgré toute l'audace dont ces chiens pouvaient être dotés, il est peu probable qu'on leur demandait d'aider les Staghounds à poursuivre le renard ; ils devaient plutôt avoir pour mission de débarrasser les bâtiments de toute vermine et les environs des « puants ».

Un de ces maîtres d'équipage employait un certain Franck Jones, un sacré lascar, si l'on en juge par son surnom de Roughrider. Un jour, Roughrider Jones quitta son emploi de piqueux, mais il ne manqua pas d'emporter quelques-uns de ces petits Terriers feu auxquels il s'était attaché, entre autres un mâle nommé Rags, qui est considéré comme l’ancêtre des Norwich et Norfolk Terriers.

Pour obtenir Rags et ses semblables, on dit que Jones utilisa les chiens les plus divers : le Bedlington Terrier (qui n'avait pas encore son allure d'agneau mondain) et le Staffordshire Bull Terrier, mais encore un Terrier rouge, une sorte de petit Irish Terrier bas sur pattes, choisi parmi ceux qu'un Mr. « Doggy Lawrence vendait aux étudiants de Cambridge pour améliorer son ordinaire. Ce « cocktail » déjà très varié fut complété par plusieurs sujets provenant de l'élevage du colonel Vaughan of Ballybrick, établi dans le sud de l'Irlande. Le colonel avait peu à peu constitué sa lignée en croisant des Terriers typiquement irlandais, à savoir l'Irish Terrier et le Olen of Imaal Terrier, avec le Cairn (écossais, celui-là). Effectivement, ce qui allait devenir le Norwich-Terrier a une certaine ressemblance avec ce chien.

Jones cherchait les chiens de travail présentant à la fois le maximum d'efficacité et un volume le plus réduit possible, mais, en dehors de cela, l'homogénéité de ces chiens ne le préoccupait pas outre mesure. On peut cependant noter que, parmi tous les chiens qu'il a utilisés ou qu'il est censé avoir mis à contribution, nombreux sont ceux qui présentaient une robe fauve ou rouge, un pelage hirsute, une silhouette quelque peu à ras de terre.

Tels quels, les chiens de Jones devaient être déjà typés, car, dès le début du XXe siècle, on se mit à leur chercher un nom. Pour rendre hommage à l'ancien piqueux, on les appela « Jones Terrier ». Puis, après s'être souvenu que certains de leurs ancêtres fréquentaient l'université de Cambridge, on trouva que « Cantab Terrier » faisait plus original (Cantab est une abréviation de Cambrige, dans le langage universitaire), et, du fait qu'ils étaient alors très répandus dans le quartier de Trumpington, on proposa aussi « Trumpington Terrier ». Beaucoup de Terriers ont un nom qui a une résonance géographique, pourquoi pas celui-là?

La petite taille de ces braves et rustiques chiens était à l'origine de leur renommée de travailleurs, mais elle les rendait également fort intéressants comme chiens de compagnie. Pouvant jouer sur plusieurs registres, ils en profitèrent pour prospérer. Après la Grande Guerre, plusieurs éleveurs entreprirent d'en développer l'élevage, parmi lesquels Mrs. Phyllis Fagan, qui fut la première de la période « moderne » du Norwich (et du Norfolk, bien sûr), et dont tous les chiens descendaient de ceux produits par « Roughrider » Jones.

Ainsi rendus plus « présentables » sans pour autant avoir perdu leur naturel et leur rusticité, ces petits derniers de la famille Terrier se mirent à fréquenter les expositions, et c'est ainsi qu'ils parvinrent à se faire remarquer par le Kennel Club, qui, en 1932, décida de reconnaître la race sous le nom de Norwich-Terrier. À cette époque, le port des oreilles différait selon les sujets: certains les portaient pointues et dressées alors que d'autres les avaient bien tombantes contre les joues, mais les deux étaient admis ; une situation qui n'est pas courante pour une race et qui explique la suite des événements. Bientôt, en effet, une préférence se fit jour parmi les amateurs soit pour les oreilles tombantes, soit pour les oreilles érigées. Et, bien qu'on pût alors croiser des chiens à oreilles droites et à oreilles tombantes, beaucoup d'éleveurs optèrent pour l'un ou l'autre type. Ces chiens furent donc élevés comme deux races distinctes, même si tous se retrouvaient sur les mêmes rings d'exposition. Cette incohérence dura quelques décennies, au bout desquelles un accord intervint pour demander au Kennel Club de scinder la race en deux. Qu'à cela ne tienne, deux races, donc deux fois plus de récompenses, voilà qui ne pouvait faire que des heureux. A la grande exposition de Cruft, en février 1965, on créa des Challenge Certificates pour le tout « nouveau» Norfolk. A vrai dire, seule l'appellation Norfolk était nouvelle, et même pas tout à fait puisqu'elle restait assez voisine de la dénomination Norwich que conservaient les chiens à oreilles dressées. Quoi qu'il en soit, le Norfolk obtint un beau succès.

Le néophyte aura tendance à penser qu'il n'y a là rien d'extraordinaire. Voire. Stanley Dangerfield, un des plus éminents experts en Terriers, dit à propos de cette race, « qui n'existe officiellement que depuis trente ans et qui réussit à se scinder en deux variétés reconnues », qu'il « n'existe pas dans le monde canin d'autre exemple de la sorte » et que « les amateurs de cette race prétendent que le Norwich est sans égal à d'autres égards ».

Il est certain que ce Terrier, venu se joindre tardivement à ses « cousins », avait eu quelque difficulté à se faire une place enviable parmi eux. Cette scission représentait une sorte de coup publicitaire destiné à attirer sur lui l'attention des cynophiles et des spécialistes, et par contrecoup à lui procurer un surplus de popularité, et force est de reconnaître qu'elle a produit son effet : si, avant 1965, le Kennel Club enregistrait 400 naissances annuelles pour la race, dans les années suivantes, le Norfolk et le Norwich sont parvenus ensemble à presque 500 inscriptions, et, aujourd'hui, ce chiffre est de 650.

Si on les compare aux autres Terriers, le Norfolk et le Norwich sont loin des vedettes du groupe (Staffie, Westie, et, dans une moindre mesure, Bull-Terrier et Cairn), mais ils font mieux qu'un grand nombre d'autres bien connus (Bedlington, Irish, Kerry-Blue, Lakeland, Welsh ou Sealyham). Et, quand on remarque que le modeste et rustique Border Terrier enregistre maintenant 1 500 naissances par an, on peut, sans grand risque de se tromper, prédire aux Norfolk et Norwich une belle carrière. Le Norfolk a sans doute plus d'avenir que le Norwich, qui évoque peut-être un peu trop le Cairn (pour le grand public s'entend). Le Norfolk a une apparence plus originale que son frère, grâce à ses oreilles tombantes (et à un poil un tout petit peu moins long). Au surplus, on le dit plus docile.

Quand dame Nature, à la suite d'un moment d'inattention, oublie de donner à un individu une stature avantageuse, elle ne se fait pas faute de compenser ce léger inconvénient en dotant le malchanceux d'un surplus d'énergie. C'est bien ce qui s'est passé pour nos deux inséparables Norfolk et Norwich.

En effet, avec leurs 23 à 25 cm au garrot, les deux compères ne mesurent évidemment guère moins qu’un Cairn, mais, en poids, ils « rendent » au petit Ecossais 4 livres anglaises, soit 1 ,8 kg, différence qui, lorsqu'on prend un chien dans les bras, n'est pas négligeable. Mais attention! ce ne sont en aucun cas des miniatures : il faut savoir, par exemple, qu'ils pèsent le double du Yorkshire Terrier.

Pétulant, pétillant, vif-argent, ainsi peut-on qualifier le tempérament du Norwich et du Norfolk. Le standard de l'un d'entre eux emploie même le terme de « petit démon ». Il est vrai qu'ils se montrent en permanence joyeux et décidés à jouer. Cette personnalité extravertie les prépare à devenir pour les enfants d'excellents partenaires de jeux, qui se prêtent à toutes les facéties et escapades, mais qui ont un caractère suffisamment affirmé pour qu'on ne les prenne pas pour des jouets.

Un point important (surtout quand il s'agit de Terriers), justement souligné par les deux standards, est que leur vivacité ne tend jamais à se confondre en agressivité: ces chiens font preuve de tolérance envers leurs congénères et ne leur cherchent pas querelle. On remarquera aussi que si, assez généralement, leur comportement exubérant et sportif ne prédispose pas les Terriers à devenir citadins, le Norfolk et le Norwich sont de ceux qui peuvent s'adapter à la vie en appartement. Bien sûr, ils ne renonceront pas à leurs exigences d'exercices et de promenades, et, si on leur laissait le choix, ils préféreraient même certainement bénéficier d'un petit bout de jardin. Ils ont par ailleurs d'indéniables aptitudes à la garde de la maison et de la propriété, ne manquant jamais de signaler la venue de visiteurs ou un événement anormal. Quelles que soient leur taille et la nature de leur poil, on peut classer tous les Terriers en deux grandes catégories: les « sophistiqués » et les « naturels »

Le Norwich et le Norfolk appartiennent évidemment, comme le Border et le Cairn, par exemple, à la seconde. Leur silhouette ne doit rien à un quelconque toilettage. Leur robe, imperméable aux intempéries, ne nécessite qu'un bon coup de brosse de temps à autre, ce qui réduit d'autant le budget qu'il faut consacrer à leur entretien. Même en exposition, ils doivent rester « nature ». En Grande-Bretagne, on dit qu'ils doivent être no topping and tailing, c'est-à-dire qu'ils doivent avoir leurs ports de tête et de queue naturels, leur « handler » ne pouvant en aucun cas les assister pour les présenter sous leur meilleur jour. Bien que leur description officielle précise que d'éventuelles « glorieuses cicatrices » ne doivent pas les discréditer auprès des juges, il faut avouer qu'ils n'ont plus guère l'occasion d'exhiber leurs talents à la chasse sur et sous terre. Cependant, ils ont été sélectionnés pour le travail et sont « toujours capables de l'accomplir ». A l'occasion, s'ils peuvent gambader dans un coin de prairie, ils se feront un plaisir de détruire les rongeurs et se passionneront pour la chasse aux taupes et aux mulots.

Peu encombrants, très robustes, ne nécessitant pas d'entretien, accommodants, tolérants, on ne peut pas dire que le Norfolk et le Norwich réclament beaucoup d'attentions et de soins. Ils ne se font pourtant jamais oublier, grâce à leur caractère joyeux et déluré, affectueux et attentif. Vous êtes exigeant au point de rechercher un chien dont la grande présence à vos côtés ne vous cause pas le plus petit souci? Pourquoi ne pensez-vous pas à l'un ou l'autre de ces deux frères Terriers? Il vous faudra vraisemblablement patienter pour acquérir un Norwich (le Norfolk est presque introuvable en France), mais vous n'aurez pas à le regretter.