Setter Gordon

Standard FCI Nº 6

Origine
Grande-Bretagne
Traduction
Prof. R. Triquet
Groupe
Groupe 7 Chiens d'arrêt
Section
Section 2.2 Chiens d’arrêt britanniques et irlandais, setter
Epreuve
Avec épreuve de travail
Reconnaissance à titre définitif par la FCI
mardi 28 mai 1963
Publication du standard officiel en vigueur
lundi 04 avril 2016
Dernière mise à jour
jeudi 02 juin 2016
In English, this breed is said
Gordon Setter
Auf Deutsch, heißt diese Rasse
Gordon Setter
En español, esta raza se dice
Setter Gordon
In het Nederlands, wordt dit ras gezegd
Gordon Setter

Utilisation

Chien d’arrêt.

Aspect général

C’est un chien qui a de la classe, construit pour le galop, aspect en rapport avec sa construction qui rappelle celle d’un hunter (cheval de chasse), capable de porter du poids. La conformation doit être harmonieuse de toutes parts.

Comportement / caractère

Intelligent, capable, plein de dignité. Hardi, sociable, d’un naturel gentil et calme.

Tête

Région crânienne

Tête
Elle est plus haute que large. La distance de l’occiput au stop est plus grande que celle du stop à la truffe. Les régions situées sous et au-dessus des yeux sont sèches.
Crâne
Légèrement arrondi ; c’est entre les oreilles qu’il est le plus large. Il est plus large que le museau, avec une boîte crânienne bien développée. 
Stop
Nettement marqué.

Région faciale

Truffe
Grosse et large avec des narines bien ouvertes, de couleur noire.
Museau
Long, avec des lignes presque parallèles. Il n’est ni pointu ni en sifflet. La hauteur du museau ne doit pas tout à fait égaler sa longueur.
Lèvres
Pas pendantes ; les bords en sont nettement dessinés.
Mâchoires et dents
Les mâchoires sont fortes et présentent un articulé en ciseaux parfait et complet, c’est-à-dire que les incisives supérieures recouvrent les inférieures dans un contact étroit et sont implantées bien d’équerre par rapport aux mâchoires.
Joues
Aussi peu chargées que le permet la sécheresse de la tête.
Yeux
Ni trop enfoncés, ni proéminents, mais placés suffisamment sous les arcades sus-orbitaires. Ils ont une expression vive et intelligente. Ils sont marron foncé et brillants.
Oreilles
De taille moyenne et minces. Attachées bas et placées contre la tête.

Cou

Long, sec et incurvé (ligne supérieure convexe), sans fanon.

Corps

Généralité
De longueur moyenne.
Rein
Large et légèrement voussé.
Poitrine
Bien descendue, pas trop large.
Côtes
Côtes bien cintrées, bien développées à l’arrière du thorax.

Queue

Droite ou légèrement en cimeterre ; elle ne doit pas dépasser le jarret. Elle est portée horizontalement ou en dessous de la ligne du dos. Epaisse à la naissance, elle va en s’amenuisant en une fine pointe. Les franges (ou bannière) qui partent près de la naissance de la queue sont longues et droites et diminuent de longueur jusqu’à l’extrémité.

Membres

Membres antérieurs

Généralités
Forts, avec des os plats et droits.
Epaules
Omoplates longues et bien inclinées en arrière, plates, larges et rapprochées du garrot. Elles ne sont pas chargées.
Coudes
Bien descendu et bien au corps.
Métacarpe
D’aplomb.
Pieds antérieurs
Ovales, doigts bien serrés et bien cambrés. Il y a beaucoup de poil entre les doigts. Les tubercules des doigts sont bien pleins et les coussinets plantaires sont épais.

Membres postérieurs

Généralités
Les membres postérieurs, de la hanche au jarret, sont longs, larges et musclés ; du jarret au pied forts et courts. Les membres sont droits de l’articulation du jarret au sol. Le bassin tend vers l’horizontale.
Grassets
Bien angulés.
Pieds postérieurs
Ovales, doigts bien serrés et bien cambrés. Il y a beaucoup de poil entre les doigts. Les tubercules des doigts sont bien pleins et les coussinets plantaires sont épais.

Allures

Allures régulières, dégagées et franches, avec beaucoup d’impulsion de l’arrière.

Robe

Qualité du poil
Sur la tête, à la partie antérieure des membres et à l’extrémité des oreilles le poil est court et fin, mais sur toutes les autres parties du corps, il est de longueur moyenne, plat et sans boucles, ni ondulations. Les franges à la partie supérieure des oreilles sont longues et soyeuses. Celles à l’arrière des membres sont longues, fines, plates et droites. Le ventre porte une frange qui peut s’étendre jusqu’au poitrail et à la gorge. Les franges sont autant que possible exemptes de boucles et d’ondulations.
Couleur du poil
Noir de charbon intense et luisant, sans trace de rouille avec des marques feu d’un rouge châtain vif. des coups de crayon noir sont admis sur les doigts, de même que des raies noires sous la mâchoire.
Marques feu : Deux tâches nettes au-dessus des yeux, ne dépassant pas trois quarts de pouce de diamètre (2 cm). De chaque côté du museau, les marques feu ne doivent pas aller plus haut que la base de la truffe. Elles ressemblent à une bande, entourant d’un côté à l’autre le bout du museau, qui est nettement dessiné.
Sur la gorge et sur le poitrail deux grosses tâches nettement délimitées.
Marques sur la partie interne des membres postérieurs et des cuisses, s’étendant jusqu’à la partie antérieure du grasset et s’élargissant pour gagner la face externe des membres postérieurs depuis le jarret jusqu’aux doigts. Sur les antérieurs, la couleur feu monte jusqu’aux coudes par l’arrière et jusqu’aux poignets ou un peu plus haut, devant. Marques autour de l’anus. une très petite tâche blanche est admise au poitrail. Aucune autre couleur n’est admise.

Taille et poids

Hauteur au garrot
Pour les mâles 66 cm et pour les femelles 62 cm.
Poids
Pour les mâles 29,5 kg et pour les femelles 25,5 kg.

Défauts

• Tout écart par rapport à ce qui précède doit être considéré comme un défaut qui sera pénalisé en fonction de sa gravité et de ses conséquences sur la santé et le bien-être du chien et sa capacité à accomplir son travail traditionnel.
• Les défauts doivent être listés en fonction de leur gravité.

Défauts entrainant l’exclusion

 Agressif ou peureux.

NB :

• Tout chien présentant de façon évidente des anomalies d'ordre physique ou comportemental sera disqualifié.
• Les défauts mentionnés ci-dessus, lorsqu'ils surviennent à un degré très marqué ou fréquent, sont éliminatoires.
• Les mâles doivent avoir deux testicules d'aspect normal complètement descendus dans le scrotum.
• Seuls les chiens sains et capables d’accomplir les fonctions pour lesquelles ils ont été sélectionnés, et dont la morphologie est typique de la race, peuvent être utilisés pour la reproduction.

Bibliographie

http://www.fci.be/

Compléments apportés par les visiteurs

Although black-n-tan setters existed all over Europe and Great Britain for centuries, the modern Gordon Setter was developed in the 18th century by the Duke of Richmond and Gordon in Banffshire, Scotland. Using a variety of working dogs, such as old English Spaniels, Bloodhounds, Collies and common setters and mastiffs, the breed's creator succesfully established a reliable scenthound and gundog, bred for endurance and steady temperament, instead of speed and prey-drive. The British Gordon Setter Club was formed in 1927 and today the breed can be found worldwide. Very intelligent and friendly, the Gordon Setter makes a loving companion, but this breed is nowhere near as popular as other setters, which is a shame, because it is by far the calmest and gentlest dog of the group. Quite heavy and slow, the Gordon Setter needs a moderate ammount of excercise. The coat is fairly long, wavy and feathered, always black-n-tan in colour. Average height is around 26 inches.

Historique détaillé

Edward Laverack, grand amateur de Setters et éleveur inspiré de Setters Anglais, disait du Setter qu'il n'était en somme qu'un Epagneul amélioré, appréciation qui, dans sa bouche, n'avait rien de péjoratif pour la race, au contraire.

Mais qui était cet Epagneul d'autrefois ? D'aucuns assurent qu'il s'agirait d'un chien de chasse espagnol, d'où son nom. Gaston Phébus, comte de Foix, cite pour sa part dans son célébrissime Traité de la chasse, le Chien d'Oysel, sorte d'épagneul qui se couchait dès qu'il avait repéré l'oiseau à capturer, ce qui permettait alors aux chasseurs de jeter un filet sur le chien et l'oiseau, d'où le nom dOysel. Il est des plus probables que les Setters descendent de ce chien. D'ailleurs, le mot Setter lui-même vient du verbe anglais to set, qui signifie se mettre en place, en l'occurrence se coucher, ou s'affermir, se figer, c'est-à-dire prendre l'arrêt pour le chien.

Dès les premiers temps de la chasse à tir, ces chiens furent importés, peut-être de France, vers les îles Britanniques et plus particulièrement l'Irlande, où ils connurent un vif succès. Les Setters pouvaient alors présenter des robes différentes: rouge, blanc et orange, tricolore… II semblerait que les chiens qui se développèrent en Ecosse aient fréquemment été noir et feu.

Ainsi, un tableau du XVIIe siècle montre le roi Charles II accompagné de deux chiens, dont l'un est très nettement un Cavalier King Charles et l'autre un Setter, black and tan (noir et feu).

A la fin du XVIIIe siècle, Alexander de Gordon, duc de son état, commença à sélectionner dans ses chenils d'Aberdeen une lignée bien particulière à base de black and tan locaux et de tricolores irlandais. La légende veut qu'une chienne Colley à robe noire, admise dans les chasses du duc grâce à son nez admirable et à sa faculté d'arrêter le gibier, ait été couverte par les étalons du duc de Gordon et qu'elle ait ainsi contribué à créer la race. Alexander de Gordon s'était donné pour but d'obtenir un chien rustique et capable de chasser la grouse, oiseau d'une timidité extrême, très difficile à approcher. On présume que d'autres croisements furent effectués, peut-être avec le Pointer et le Grand Epagneul Continental (donc, à nouveau le Chien d'Oysel), certains parlent même du Saint-Hubert. D'autres, et c'est plus probable, mentionnent un nouvel apport de Setter Irlandais. Le duc de Gordon n'était pas le seul à rechercher un tel chien, et il fut bientôt suivi par d'autres précurseurs, tels que le Major Douglas de Broughty, lord Penmure et Mr. Thompson. Tous travaillèrent fort intelligemment, et leurs chiens furent bientôt très appréciés dans l'ensemble du Royaume-Uni.

Au début du xxe siècle, tous les Setters Gordon étaient noir et feu, mais tous les Setters noir et feu n'étaient pas forcément d'authentiques Gordons. En effet, cette robe s'était développée dans d’autres régions, en dehors des lignées soigneusement surveillées des chenils du duc et de ses émules. Le Setter Gordon actuel serait issu d'un croisement entre ces deux souches, la noble et l'autre.

On ne saurait évoquer l'histoire du Setter Gordon sans parler des réapparitions de la couleur blanche qui se produisaient à l'époque et surviennent encore dans la robe de ces chiens. Des esprits poétiques voient en elles la marque du sang Colley originel. D'autres, plus pragmatiques, l'incombent à l'ascendance Setter Irlandais. En effet, ce Setter était autrefois blanc et rouge et nombreux sont les sujets de cette race qui présentent aujourd'hui des marques blanches. De même, les Gordons sont parfois marqués de blanc au poitrail. En général, les amateurs de beauté tentent d'éliminer ces taches, car ils préfèrent l'esthétique d'une robe plus unie.

Mais l'avenir allait encore apporter d'autres fluctuations dans le destin de ce chien. Le début du XlXe siècle marqua, outre une plus grande diffusion encore du Gordon en Grande-Bretagne, son exportation vers d'autres contrées de chasse. La race arriva en France et en Scandinavie, où elle fut très bien accueillie. On notera que le Scandinavian Gordon Setter Club est devenu la plus importante association d'amateurs de noir et feu de toute l'Europe !

La race prospéra aussi en France et dans les pays voisins. La fin du second Empire représenta l'apogée du Setter Gordon dans l'Hexagone: Napoléon III lui-même l'employait dans ses tirées ! Tout allait donc pour le mieux pour le Gordon en France lorsque survint la défaite de 1870 : ce fut la fin des grandes chasses impériales et l'heure du déclin pour ce chien.

Le Gordon dut effectuer une « traversée du désert » dans les règles jusqu'en 1905, année qui vit la formation du Club national de race. Importé prioritairement par Paul Caillard à cette époque, le Setter Gordon était tombé à pic. Il revenait en effet au moment où l'Epagneul Français, abâtardi par une sélection mal réalisée n’était plus en mesure de donner satisfaction. Les chasseurs se penchèrent alors sur le Setter Gordon, qui moins fougueux que l'Irlandais, plus rustique que l'Anglais, se révélait le remplaçant idéal. Devenu leur favori, le Gordon connut une gloire sans précédent, qui lui permit, contrairement à beaucoup d'autres races, de survivre à la guerre de 1914-1918.

Durant les années 20, la sélection du Setter Gordon conduisit malheureusement à une baisse de sa popularité parmi les chasseurs. En effet, il semble que des chiens très lourds aient été préférés à d'autres, plus sportifs; il en résulta que les Français ne disposèrent plus que de Gordons transformés en bœufs, obèses, incapables de « tenir la distance» sur une longue journée de chasse. La race s'en retrouva vite discréditée, et elle aurait sûrement perdu même ses plus férus amateurs si un certain Busnel Vallée n'était entré en action.

En 1928, cet éleveur normand, revenant d'une inoubliable chasse à la grouse en Ecosse, décida de redonner au cheptel français la qualité qui lui faisait si terriblement défaut. Après quinze ans d'efforts acharnés son élevage, « La Gordonniêre », produisait des chiens aussi bons que beaux, dont le duc de Gordon lui-même aurait pu être fier.

Actuellement, le Setter Gordon reste peut-être le dernier des Setters en ce qui concerne le nombre, mais, sur le terrain, il ne cède à personne. Très athlétique malgré sa grande taille et son poids, •il chasse « à la française » et peut convenir à quiconque porte le fusil. Il s'adapte merveilleusement à tous les territoires, chasse tous les gibiers, avec une préférence pour les plus timides (et donc les plus difficiles) comme la bécasse et la bécassine, et ne craint pas une journée entière de travail. Une race superbe qui convient aussi comme chien de compagnie, bien que sa vocation première soit celle d'un chasseur né. Beau, bon, doux et aimant, le Setter Gordon est de plus en plus aimé des chasseurs et des autres. Car, jamais avare ni d'efforts ni de tendresse, il nous prouve qu'on peut être écossais et savoir donner.