Terrier de chasse allemand

Standard FCI Nº 103

Origine
Allemagne
Traduction
Dr. J-M. Paschoud et Prof. R. Triquet
Groupe
Groupe 3 Terriers
Section
Section 1 Terriers de grande et de moyenne taille
Epreuve
Avec épreuve de travail
Reconnaissance à titre définitif par la FCI
jeudi 02 décembre 1954
Publication du standard officiel en vigueur
jeudi 19 mars 2015
Dernière mise à jour
vendredi 12 octobre 2018
In English, this breed is said
German Hunting Terrier
Auf Deutsch, heißt diese Rasse
Deutscher Jagdterrier
En español, esta raza se dice
Terrier cazador alemán
In het Nederlands, wordt dit ras gezegd
Duitse Jachtterrier

Utilisation

Chien de chasse polyvalent, surtout pour le déterrage et pour lever le gibier.

Bref aperçu historique

Après la première guerre mondiale quelques chasseurs actifs quittèrent le grand Club prospère du Fox Terrier pour se vouer uniquement à un élevage orienté sur les aptitudes à la chasse. M. Rudolf Friess, M. Walter Zangenberg et M. Carl-Erich Grünewald, tous chasseurs et cynophiles expérimentés, décidèrent alors de créer un chien de chasse noir et feu spécialisé dans le déterrage. Un hasard vint à l'aide de leur entreprise. M. Lutz Heck/Hagenbeck, directeur d'un jardin zoologique, fit cadeau à M. Zangenberg de 4 Terriers noir et feu prétendument issus de lignées pure race de Fox Terriers. C'est avec ces chiens que débuta l'élevage du Terrier de chasse allemand. Plus tard, le Dr. Herbert Lackner se joignit aux créateurs de la race. Après de longues années d'un commun effort et de nombreuses tentatives d'élevage, ils réussirent, grâce à des croisements habiles avec l'ancien Terrier anglais à poil rude et avec le Welsh Terrier, à fixer l'aspect général de la race. En même temps ils tinrent à obtenir un chien de chasse polyvalent, énergique, donnant bien de la voix, aimant l'eau, facile à dresser et ayant un instinct de chasse très prononcé. Le Club du Terrier de chasse allemand a été créé en 1926.
Tout comme auparavant, les éleveurs actuels de Terriers de chasse allemands accordent la plus grande importance aux aptitudes à la chasse, à l'équilibre du caractère, au courage et à l'allant de ce chien.

Aspect général

Petit chien de chasse compact, bien proportionné, le plus souvent noir et feu.

Proportions importantes

Rapport tour de poitrine/hauteur au garrot : le tour de poitrine dépasse de 10 à 12 cm la hauteur au garrot.
Longueur du corps/hauteur au garrot : la longueur du corps dépasse de peu la hauteur au garrot.
Hauteur de la poitrine/hauteur au garrot : la hauteur de la poitrine correspond à environ 55-60% de la hauteur au garrot.

Comportement / caractère

Courageux, assidu et tenace, plein de vie et de tempérament, digne de confiance, sociable et obéissant, ni craintif ni agressif.

Tête

Région crânienne

Tête
Allongée, légèrement en forme de coin, pas pointue. Le museau est un peu plus court que le crâne, mesuré du stop à la protubérance occipitale.
Crâne
Plat et large entre les deux oreilles. Plus étroit au niveau des yeux. 
Stop
Peu marqué.

Région faciale

Truffe
En correspondance avec le museau elle ne doit être ni trop étroite ni trop petite, pas fendue, toujours noire, sauf chez les sujets à robe de couleur prédominante marron, où elle est marron.
Museau
Puissant; maxillaire inférieur épais, menton très marqué.
Lèvres
Bien jointives et bien pigmentées.
Mâchoires et dents
Dents fortes. Mâchoires solides formant un articulé en ciseaux parfait, régulier et complet, c'est-à-dire que les faces postérieures des incisives supérieures sont en contact étroit avec les faces antérieures des inférieures, les dents étant implantées à l'équerre dans les mâchoires. 42 dents conformément à la formule dentaire du chien.
Joues
Bien accusées.
Yeux
Foncés, petits, ovales, bien enchâssés dans les orbites à l'arbi de tout traumatisme; les paupières épousent bien la forme du globe oculaire; expression déterminée.
Oreilles
Oreilles semi-tombantes en léger contact avec la tête, attachées haut, pas spécialement petites, en forme de "V".

Cou

Fort, pas trop long, quelque peu relevé; sortie d'encolure assez puissante.

Corps

Ligne du dessus
Droite.
Garrot
Bien marqué.
Dos
Fort, droit, pas trop court.
Rein
La région lombaire est fortement musclée.
Croupe
Fortement musclée, horizontale.
Poitrine
Bien descendue, pas trop large.
Côtes
Bien cintrées; sternum long avec les côtes allant loin vers l'arrière.
Flanc
Courts et tendus, abdomen légèrement remonté.
Ligne du dessous
Remonte en dessinant une courbe élégante vers l'arrière; flancs courts et tendus, abdomen légèrement remonté.

Queue

Bien attachée en faisant suite à la longue croupe; raccourcie d'environ un tiers. Portée de préférence un peu moins relevée plutôt que droite, mais jamais inclinée sur le dessus. (Dans les pays où la loi interdit la caudotomie, la queue naturelle est admise; elle devrait être portée en position horizontale ou légèrement en forme de sabre)

Membres

Membres antérieurs

Généralités
Vus de devant, les antérieurs sont droits et parallèles; vus de profil, ils sont bien placés sous le corps. La distance du sol au coude est à peu près égale à celle du coude au garrot.
Epaules
Omoplate longue, bien inclinée vers l'arrière, fortement musclée; bonne angulation de l'articulation scapulo-humérale.
Bras
Aussi long que possible, bonne musculature sèche.
Coudes
Bien au corps, tournés ni en dedans ni en dehors. Bonne angulation de l'articulation du coude.
Avant-bras
Sec, vertical, ossature solide.
Carpe
Solide.
Métacarpe
Légèrement incliné vers l'avant. Ossature plutôt forte que fine.
Pieds antérieurs
En général plus larges que les pieds postérieurs; les doigts sont bien serrés; les coussinets sont suffisamment épais, fermes, résistants et bien pigmentés; les pieds sont parallèles et, aussi bien en station qu'en mouvement, ne sont tournés ni en dehors ni en dedans.

Membres postérieurs

Généralités
Vus de derrière, ils sont droits et parallèles; bonnes angulations du grasset et du jarret. Ossature solide.
Cuisses
Longue, large et musclée.
Grassets
Solide, avec bonne angulation.
Jambes
Longue, musclée et nerveuse.
Jarret
Bien descendu, solide.
Métatarse
Court, perpendiculaire au sol.
Pieds postérieurs
D'une forme ovale presque ronde; les doigts sont bien serrés; les coussinets sont suffisamment épais, fermes, résistants et bien pigmentés; les pieds sont parallèles aussi bien en station qu'en mouvement et ne sont tournés ni en dedans ni en dehors.

Allures

Foulées de grande amplitude, avec bonne allonge des antérieurs et bonne poussée des postérieurs. Mouvement dégagé, antérieurs et postérieurs se meuvent sans raideur et en ligne droite parallèlement au plan médian du corps.

Peau

Epaisse, bien tendue, sans plis.

Robe

Qualité du poil
Poil rude, droit, dense et dur, ou poil lisse, serré.
Couleur du poil
Noire, marron foncé ou mélangée gris-noir, avec des taches feu jaune-rouge très nettement délimitées au-dessus des yeux, au museau, à la poitrine, aux membres et autour de l'anus. Masque clair ou foncé admis à égalité; de petites taches blanches au poitrail et sur les doigts sont tolérées.

Taille et poids

Hauteur au garrot
Pour les mâles de 33 à 40 cm et pour les femelles de 33 à 40 cm.
Poids
Mâles: Les rapports de mesure correspondent, pas trop léger et pas trop lourd.
Femelles : Les rapports de mesure en conséquence, pas trop léger et pas trop lourd.

Défauts

• Tout écart par rapport à ce qui précède doit être considéré comme un défaut qui sera pénalisé en fonction de sa gravité et de ses conséquences sur la santé et le bien-être du chien et sa capacité à accomplir son travail traditionnel.
• Les défauts doivent être listés en fonction de leur gravité.

Défauts graves

 Crâne étroit.
 Museau étroit ou pointu.
 Maxillaire inférieur fuyant.
 Mâchoires étroites.
 Denture faible, toute position irrégulière des incisives, même si elle est de peu d'importance.
 Truffe claire ou ladrée.
 Yeux clairs, trop grands ou proéminents.
 Oreilles dressées, oreilles flottantes, oreilles trop petites, attachées trop bas, trop lourdes.
 Avant-main trop droit (insuffisamment angulé).
 Dos ensellé ou de carpe, trop court.
 Sternum court.
 Vu de face, chien trop étroit ou trop large.
 Arrière-main trop droit.
 Croupe surélevée.
 Coudes fortement tournés en dehors ou en dedans.
 Pieds panards ou cagneux.
 Jarrets de vache, en tonneau ou serrés; aussi bien en station qu'en mouvement.
 Sujet allant l'amble, démarche guindée ou trottinante (raccourcie).
 Pieds affaissés, pieds de chat.
 Queue renversée vers l'avant, attachée trop bas, pendante.
 Poil court, laineux, écarté ou fin.
 Peau glabre au ventre et à la face interne des cuisses.

Défauts entrainant l’exclusion

 Chien agressif ou chien peureux.
 Faiblesse de caractère, peur du coup de feu et du gibier.
 Prognathisme supérieur ou inférieur, arcade incisive déviée, articulé en pince, articulé partiellement en pince, incisives très mal rangées, dents manquantes à l'exception des M3.
 Défauts de pigmentation.
 Entropion, ectropion, yeux hétérochromes, bleus ou vairons.
 Couleurs non admises.
 Taille dépassant ou n'atteignant pas les normes indiquées par le standard.

NB :

• Tout chien présentant de façon évidente des anomalies d'ordre physique ou comportemental sera disqualifié.
• Les défauts mentionnés ci-dessus, lorsqu'ils surviennent à un degré très marqué ou fréquent, sont éliminatoires.
• Les mâles doivent avoir deux testicules d'aspect normal complètement descendus dans le scrotum.
• Seuls les chiens sains et capables d’accomplir les fonctions pour lesquelles ils ont été sélectionnés, et dont la morphologie est typique de la race, peuvent être utilisés pour la reproduction.

Bibliographie

http://www.fci.be/

Compléments apportés par les visiteurs

One of the most popular terrier breeds still used for hunting duties, the Deutsche Jagdterier is truly a remarkable working dog of great intelligence and fantastic drive and agility. Even though small black-n-tan terriers existed in Germany since at least the 18th century, this breed was created in the 1920's, after a group of Fox Terrier fanciers decided to abandon their investment into the popular English breed which they felt was becoming a softer pet and show dog while losing its hunting abilities. There is some uncertainty concerning the actual programme and what breeds were used in the creation of the German Hunting Terrier, due to many of the documents being lost during WW2, but the employment of suitable rough-coated English Foxterriers, Welsh Terriers and Old English "broken-haired" Terriers has been confirmed, while the rumoured use of Manchester Terriers, German Schnauzers, Staffordshire Bull Terriers, Border Terriers, German Pinschers, Dachshunds, Taurunum Terriers and Irish Terriers requires more research. In the early days of the breed, there was a variety of sizes and colourings, so the decision was made to select for coat colour alongside the preferred drive, tenacity and health requirements. The first breed Club was formed in 1924 in Munich by Grunewald, Fries and Zangenberg, the leading men in the programme. A noted hunter and Schnauzer breeder named Herbert Lackner decided to abandon his own dreams of developing a new breed in favour of taking an active role in the establishment of the German Hunting Terrier, quickly inheriting the position of the Club's president from Rudolf Fries and subsequently becoming one of the most important people in the breed's history.
Apart from occasional disagreements about the expected prey-drive levels and coat types, the Club functioned quite well and in a relatively short amount of time, the Deutscher Jagdterrier's type was established. All of the dogs needed to be proven in hunting tests before registration, ensuring that only the best working specimens contributed to the breed's gene pool. The breed gained many admirers quickly and it reportedly numbered a population of around 4000 representatives after the 2nd World War. However, many dogs were unregistered and since the breed Club ceased to function during wartime, a new Club was founded in 1947, again with Lackner as president and chief promoter of the breed in Germany, but also in Austria and Switzerland, as well as other European countries. During the 1950's, the German Hunt Terrier found its way into the United States and the Soviet Union, where it quickly found loyal followings. To this day, it is succesfully used all over the world for a number of duties and although commonly seen as a companion and Show dog, this working breed remains primarily a rugged and tenacious hunter of foxes, badgers, rabbits, boars and even bears and pumas. A natural ratter, it also makes an excellent vermin destroyer. In some countries, these dogs can even be seen in fighting rings, oftentimes being pitted against much larger breeds than itself.
This is a dog that knows no fear and posesses a fierce and explosive personality, remarkable intelligence and playful nature. While loyal to its master and reasonably trainable, the German Hunting Terrier can be unfriendy towards strangers and very aggressive towards other dogs, needing early socialization and responsible ownership. It can be an amenable pet for experienced handlers, but its irritable and quick-trigger nature doesn't make it the best choice for a child's playmate or an urban companion. Although a small breed, the Deutscher Jagdterrier is immensely powerful and athletic, having a strong and muscular body, a deep chest, straight sturdy legs, a level back and a somewhat wedge-shaped and broad head, with a powerful muzzle and well-developed jaws. The tail is usually docked, while the ears are left unaltered. Although rough-coated examples are the most common and preferred by the Standard, a large number of shorthaired working representatives exist which are quite valued by some fanciers. The most popular colouring is the traditional black-n-tan, but some dark grey, brown and red-coated dogs can be seen on occasion, all of which must have clearly defined tan markings, with a small white spot on the chest permitted. Average height is around 14 inches.

Historique détaillé

Un Terrier allemand! Voilà qui peut sembler incongru, à première vue : les Terriers ne sont-ils pas britanniques, par définition? N'est-ce pas dans leur sélection, leur toilettage et leur présentation en expositions que le savoir-faire des cynophiles anglais s'est pleinement exprimé et que ces éleveurs hors pair ont acquis leur réputation? Cependant, abandonnant leur emploi traditionnel, la plupart des Terriers ont rapidement évolué vers un rôle de compagnie, étant donné leur taille modeste.

Le Jagdterrier, lui, comme son nom l'indique, est un « Terrier de chasse ». C'est d'ailleurs pour utiliser exclusivement sur le terrain les qualités propres aux Terriers que les Allemands ont été amenés à créer cette race. Pour chasser sous terre, les chasseurs allemands n'avaient pas à leur disposition de Terriers proprement dits. Ils possédaient évidemment le Teckel, dont l'autre nom, Dachshund (chien de blaireau), dit assez la vocation. Mais, en cette fin de XIXe siècle, les cynophiles germaniques voulaient damer le pion à leurs homologues anglais dans tous les domaines, y compris celui, a priori réservé, des Terriers.

Le Jagdterrier est donc typiquement allemand, par son tempérament et sa personnalité, même si son ascendance reste britannique pour l'essentiel. Et il faut dire qu'il forme un mélange détonant, ou tout au moins assez étonnant, dans le domaine de la chasse. Pour parvenir à ce résultat, les éleveurs se servirent, notamment en Bavière et dans les contrées limitrophes, des Fox Terriers à poil dur et à poil lisse. Une femelle Welsh Terrier ainsi qu'un mâle descendant directement de l'Old English Broken Terrier (ou « Terrier anglais ancestral à poil brisé », type de chien n'ayant jamais accédé à un statut de race mais qui a contribué à la création de plusieurs Terriers) furent également mis à contribution.

Ce cocktail éminemment britannique fut probablement enrichi d'un peu de sang germanique. Un soupçon de Teckel, peut-être, qui aurait donné au Jagd son format moins carré que celui des Terriers d'Outre-Manche, avec une pointe de Pinscher, un chien dont la dénomination (qui vient de l'anglais to pinch, pincer) indique clairement la qualité essentielle : le mordant. N'oublions pas qu'un certain M. Dobermann, pour la même raison, utilisa le Pinscher lorsqu'il créa la race qui porte son nom et qui apparaît comme une sorte de « Pinscher géant ». Le Jagdterrier, quant à lui, est en grande partie redevable de son existence au docteur Lackner, grâce à qui la race put arriver à une homogénéité satisfaisante.

Chien de travail exclusivement, le Jagdterrier ne s'est pas répandu en très grand nombre dans son pays. Cette longue période de discrétion peut d'ailleurs s'expliquer si l'on ne perd pas de vue que les chasseurs sont beaucoup moins nombreux de l'autre côté du Rhin que chez nous. Dans les années cinquante, la race a commencé à s'implanter en Alsace, où les déterreurs ont su l'apprécier. Cependant, les instances officielles ont été plus longues à reconnaître le Jagdterrier, qui, sauf erreur, a dû attendre 1968 pour figurer dans la liste des races reconnues par la FCI.

En France, les effectifs du Jagdterrier connaissent une progression remarquable depuis quelques années, à tel point que ce chien est devenu aujourd'hui le premier Terrier de chasse dans notre pays. Le Jagdterrier est d'ailleurs le seul Terrier à être obligatoirement « soumis au travail » (ce qui signifie que l'obtention des titres de champion de beauté est subordonnée à des résultats en épreuves de travail).

Il y a fort longtemps que les déterreurs ont remarqué les qualités du Jagdterrier pour la chasse du renard et du blaireau, et il est vrai, sans doute, qu'aucun autre chien ne peut lui être comparé au plan du courage et de la combativité face aux « puants ». Malheur au renard qui aurait la malencontreuse idée de vouloir faire front à un Jagdterrier un tant soit peu expérimenté. Il serait rapidement étranglé. En fait, le Jagdterrier n'a pas son pareil pour faire sortir à toute vitesse Maître Goupil de son antre.

Avec le blaireau, c'est tout autre chose (en ancien français, ce mustélidé était appelé « taisson », mot qui a la même étymologie que « tanière », proprement « terrier du blaireau », et que Dachs en allemand). Le Jagdterrier possède sans nul doute une denture impressionnante, mais son adversaire, une fois et demie ou deux fois plus pesant, est encore plus puissamment armé, avec ses dents et ses griffes, et d'une pugnacité hors du commun. Le taisson, sauf exception, ne quitte pas son repaire, usant de tous les moyens possibles pour se débarrasser du chien qui le tient au ferme. Ainsi, il aura recours au contre-terrage, c'est-à-dire qu'il creusera son terrier sous le nez du chien qui continuera vainement à aboyer. Et, s'il a épuisé toutes les ruses, il fera face et pourra infliger de sévères blessures au Jagdterrier, car ce dernier n' hésite pas à charger ; on lui a d'ailleurs reproché, dans ces situations, de manquer de prudence.

Le Jagdterrier, comme tous les chiens de chasse allemands, est parfaitement polyvalent. Il est couramment employé, par exemple, dans son pays mais aussi dans l'est de la France, à la recherche au sang du grand gibier blessé, autrement dit comme chien de rouge. Dans ce domaine, sa réputation de « forceur » n'est plus à faire, et l'excellence de son flair, son obstination, son endurance, alliées à sa petite taille, sont autant d'atouts très appréciés.

Le développement des effectifs de la race ne s'explique pas seulement par ses aptitudes pour le déterrage et la recherche au sang. Il faut noter que, à l'instar des chiens courants, le Jagdterrier est de plus en plus estimé pour la chasse à tir, qu'il s'agisse de gros gibier ; cerf, chevreuil et plus particulièrement sanglier ; ou du lièvre. La chasse à tir avec de petites meutes de courants ; des plus passionnantes, il faut l'avouer ; prend une extension notable actuellement, et, parmi ses adeptes, les amateurs du Jagdterrier sont de plus en plus nombreux, bien au-delà de l'Alsace, d'ailleurs.

En effet, la menée de ce chien est extrêmement énergique, et il se montre très criant. Quant à sa bravoure pour tenir au ferme un gros cochon, elle est indiscutable. En outre, le Jagdterrier ne craint pas l'eau et sait débusquer le gibier d'eau; il peut rapporter un canard en eau profonde. De même, en pays de bocage, c'est un excellent broussailleur et un lapinier de première force. Bref, il se montre utile dans toutes les formes de chasse et sur toutes sortes de gibier.

Pour tenir un chien si énergique, témoignant d'une telle vitalité, il faut évidemment faire preuve d'une grande fermeté: généralement dominant, têtu de surcroît, il ne connaît pas la peur et ne pardonnerait pas les faiblesses d'un maître trop indulgent. Difficile, donc, le Jagdterrier et il ne l'est pas moins envers ses congénères. Bien sûr, il est hors de question de faire cohabiter deux mâles, et même, parfois, de les faire travailler de concert. S'il s'agit de femelles, il faudra être attentif à ne pas mettre en présence deux dominantes.

On comprend sans peine que ce chien n'ait vraiment pas vocation à devenir un animal de compagnie. Est-ce à dire qu'il ne peut vivre qu'en chenil? Certainement pas : bien entouré, choyé, il s'adaptera parfaitement à la maison. Autant il se montre un chien de garde vigilant et méfiant envers les inconnus, autant il est amical et affectueux avec ses proches. Pour ce qui est des enfants, on peut être sans crainte. S'il est accoutumé depuis son jeune âge à fréquenter les enfants de la maison, il acceptera sans difficulté leurs petits copains. L'essentiel est que le maître apparaisse comme un véritable chef de meute, devant lequel le Jagdterrier puisse se soumettre sans la moindre hésitation, et que le chien, bien entendu, bénéficie par ailleurs de beaucoup d'exercice et d'entraînement. Qu'on lui permette d'assouvir pleinement sa passion de la chasse, et il sera calme dans la maison.

Aux mains d'un non-chasseur et confiné dans un appartement, il est probable que le Jagdterrier poserait rapidement des problèmes, commettrait de gros dégâts et pourrait devenir mordant. On rappellera cependant que de l'agressivité ou un comportement manquant d'équilibre font partie des critères de refus de confirmation. Le Jagdterrier convient avant tout aux chasseurs les plus fanatiques, les plus dynamiques, ayant acquis une certaine expérience des chiens de fort caractère. Celui-là ne les décevra pas.