West Highland White Terrier

Standard FCI Nº 85

Origine
Grande-Bretagne
Traduction
Prof. Raymond Triquet. Mise à jour : J. Mulholland / Version originale : (EN)
Groupe
Groupe 3 Terriers
Section
Section 2 Terriers de petite taille
Epreuve
Sans épreuve de travail
Reconnaissance à titre définitif par la FCI
vendredi 29 octobre 1954
Publication du standard officiel en vigueur
mercredi 13 octobre 2010
Dernière mise à jour
jeudi 08 décembre 2011
In English, this breed is said
West Highland White Terrier
Auf Deutsch, heißt diese Rasse
West Highland White Terrier
En español, esta raza se dice
West Highland White Terrier
In het Nederlands, wordt dit ras gezegd
West Highland White Terrier

Utilisation

Terrier.

Aspect général

Solidement construit. La poitrine est bien descendue, ainsi que les dernières côtes. Le dos est droit. L’arrière-main est puissant sur des membres postérieurs musclés, faisant preuve, manifestement, de force et d’activité magnifiquement combinées.

Comportement / caractère

Petit, actif, plein d’allant, rustique, pourvu d’une bonne dose d’amour-propre, avec un air fripon. Vif, gai, courageux, indépendant, mais affectueux.

Tête

Région crânienne

Tête
La distance de l’occiput aux yeux est légèrement supérieure à la longueur du chanfrein. La tête est couverte d’un poil dense ; elle est portée de façon à former un angle droit ou aigu par rapport à l’axe du cou. La tête ne doit pas être portée en extension.
Crâne
Légèrement bombé. Pris par le travers du front, il doit présenter un contour sans heurt. Le crâne, du niveau des oreilles jusqu’aux yeux, ne présente qu’un très léger amincissement. 
Stop
Marqué ; il est formé par les lourdes arcades sourcilières qui sont immédiatement au-dessus des yeux et légèrement en surplomb et une légère dépression entre les yeux.

Région faciale

Truffe
Noire, assez grande, et offre un profil sans heurt avec le reste du museau. La truffe ne doit pas former saillie en avant.
Chanfrein
Il va en s’amenuisant graduellement de l’œil jusqu’au nez ; il n’est pas concave ; il ne tombe pas brusquement sous les yeux où il a de la substance.
Mâchoires et dents
Les mâchoires sont fortes et d’égale longueur. Aussi larges entre les canines que cela est compatible avec l’expression friponne recherchée. Les dents sont grandes pour la taille du chien et présentent un articulé régulier en ciseaux, c’est-à-dire que les incisives supérieures recouvrent les inférieures dans un contact étroit et sont implantées à l’aplomb des mâchoires.
Yeux
Bien écartés, de grandeur moyenne, pas ronds, aussi foncés que possible et placés en-dessous des sourcils bien fournis ce qui donne un regard vif, intelligent et perçant. L’œil clair est un très grave défaut.
Oreilles
Petites, droites et portées fermement. Elles se terminent en une pointe aiguë. Elles ne sont ni trop écartées, ni trop rapprochées à l’attache. Le poil des oreilles est court et lisse (velouté) et ne doit pas être coupé. Les oreilles ne doivent avoir aucune frange au sommet. Les oreilles rondes à l’extrémité, larges, grandes ou épaisses ainsi que celles couvertes d’un poil trop abondant constituent de graves défauts.

Cou

Suffisamment long pour permettre le port correct de la tête tel qu’il est demandé ; il est musclé et s’épaissit graduellement vers sa base de façon à se fondre dans des épaules bien obliques.

Corps

Généralité
Compact.
Dos
Droit.
Rein
Large et fort.
Poitrine
Bien descendue, les côtes bien cintrées dans leur moitié supérieure, présentant un aspect un tantinet plat. Les côtes postérieures ont une hauteur considérable et la distance de la dernière côte à la hanche est aussi courte que le permet le libre mouvement du corps.

Queue

Longue de 13 à 15 cm, couverte d’un poil dur, sans frange, aussi droite que possible, portée fièrement, mais ni gaie ni recourbée sur le dos. La queue longue est un défaut et elle ne doit, en aucun cas, être écourtée.

Membres

Membres antérieurs

Epaules
Inclinées vers l’arrière. Les omoplates sont larges et bien serrées contre la paroi thoracique. L’articulation formée par l’omoplate et l’humérus doit être placée en avant.
Coudes
Bien rentrés pour permettre le mouvement bien dégagé des membres antérieurs, parallèlement à l’axe du corps.
Avant-bras
Courts et musclés, droits et bien couverts par un poil fourni, court et dur.
Pieds antérieurs
Plus grands que les pieds postérieurs, ronds, de taille proportionnée, forts, avec coussinets épais et couverts d’un poil court et dur. La surface inférieure des coussinets et tous les ongles sont de préférence noirs.

Membres postérieurs

Généralités
Forts, musclés et larges vu de dessus. Les membres sont courts, musclés et nerveux.
Cuisses
Très musclées et pas trop écartées.
Grassets
Bien angulés.
Jarret
Coudés et bien disposés sous le corps de façon à être assez près l’un de l’autre, que le chien soit en station ou en action. Les jarrets droits ou affaissés sont de graves défauts.
Pieds postérieurs
Les pieds postérieurs sont plus petits que les antérieurs ; ils sont ronds, proportionnés dans leur taille, forts, pourvus de coussinets épais et couverts d’un poil court et dur. La surface inférieure des coussinets et tous les ongles sont noirs de préférence.

Allures

Le mouvement est dégagé, droit devant et facile de toute part. Les antérieurs se portent en avant sans contrainte à partir de l’épaule. A l’arrière, le mouvement est franc, puissant et ramassé. Grassets et jarrets sont bien fléchis et les jarrets s’engagent sous le corps pour donner l’impulsion. Une démarche raide ou guindée à l’arrière, de même que les jarrets de vache sont de graves défauts.

Peau

Exempte de tout problème de peau apparente.

Robe

Qualité du poil
Poil double. Le poil de couverture consiste en un poil dur d’environ 5 cm de longueur, sans aucune boucle. Le sous-poil, qui ressemble à de la fourrure, est court, doux et serré. Le poil ouvert est un défaut grave.
Couleur du poil
Blanche.

Taille et poids

Hauteur au garrot
Environ 28 cm.

Défauts

• Tout écart par rapport à ce qui précède doit être considéré comme un défaut qui sera pénalisé en fonction de sa gravité et de ses conséquences sur la santé et le bien-être du chien et sa capacité à accomplir son travail traditionnel.
• Les défauts doivent être listés en fonction de leur gravité.

Défauts entrainant l’exclusion

 Chien agressif ou peureux.

NB :

• Tout chien présentant de façon évidente des anomalies d'ordre physique ou comportemental sera disqualifié.
• Les défauts mentionnés ci-dessus, lorsqu'ils surviennent à un degré très marqué ou fréquent, sont éliminatoires.
• Les mâles doivent avoir deux testicules d'aspect normal complètement descendus dans le scrotum.
• Seuls les chiens sains et capables d’accomplir les fonctions pour lesquelles ils ont été sélectionnés, et dont la morphologie est typique de la race, peuvent être utilisés pour la reproduction.

Bibliographie

http://www.fci.be/

Historique détaillé

Comme celle de tous les Terriers écossais, l'histoire ancienne du West Highland White Terrier est assez obscure. Aujourd'hui adulé par la publicité et objet d'une mode passionnée, hier race confidentielle couronnée dans les expositions, ce charmant Terrier à la robe blanche a néanmoins un passé plus lointain, que beaucoup semblent même oublier : celui d'un rude chasseur de vermine écossais.

Il convient d'abord de préciser que, des Terriers, il y en a toujours eu en Ecosse. Avant même le Moyen Age, ils étaient utilisés à déloger et tuer les bêtes nuisibles et autres « puants », tels que rats et souris, bien sûr, ainsi que blaireaux, loutres et putois. Le renard était aussi au nombre de leurs victimes, ce qui laisse songeur quant à la détermination et l'agressivité dont devaient faire preuve ces petits chiens. Les premières traces écrites de l'existence des Terriers écossais se trouvent sans doute chez différents auteurs du XVIe siècle (Johannes Caius, Turbeville, par exemple), qui mentionnent des Terriers du Nord et décrivent un type de chiens courts sur pattes et au poil dur, chassant le renard et le blaireau sous terre. En 1774, Oliver Goldsmith parle, quant à lui, d'un Terrier de petite taille, d'un courage à toute épreuve et à la voix claire.

Dans les régions sauvages des Highlands ainsi que sur la côte et dans les Hébrides, les Terriers étaient élevés par les nobles et par les paysans. Quelques différences apparaissaient dans les types et les couleurs, selon les préférences de chaque éleveur, dans chaque coin le plus reculé, mais ce n'est qu'à partir du début du XIXe siècle que les descriptions commencèrent à noter ces variations et que les types se dessinèrent plus nettement ; sans qu'il soit possible aujourd'hui de situer précisément les origines de chaque race actuelle, si ce ne sont pas les mêmes, d'ailleurs. Plutôt vers l'est (dans la région d'Aberdeen, notamment) se seraient développés des chiens au corps solide, aux pattes courtes, à la tête grosse, au nez long et à la dent dure. Leurs oreilles étaient petites et dressées, leur poil dur allait du sable au noir. Ils seraient les ancêtres du Scottish Terrier. Dans les comtés de l'Ouest, les chiens, également bas sur pattes, avaient le corps plus ramassé, nerveux, le poil plus long; c'étaient apparemment les aïeux du Cairn et du West Highland. Dans les îles du Nord-Ouest, il existait un troisième type au dos plus long, de structure plus forte, au poil long, d'où descendrait le Skye Terrier.

Souvent, les chiots blancs qui naissaient dans une portée étaient noyés, car on les croyait moins durs à la tâche que les sujets colorés. Sinon, jusqu'à cette époque, on s'occupait bien peu du physique d'un chien du moment qu'il était assez solide et malin pour effectuer le travail demandé. Les paysans et les gardes-chasse n'étaient pas tendres avec leurs chiens, et on raconte, par exemple, que les jeunes Terriers devaient affronter une loutre à mort dans une crique comme preuve de leur courage. Qui a déjà vu la mâchoire, l'agilité et la force d'une loutre comprendra toute la difficulté de cette épreuve. A la chasse, les chiens avaient affaire à du gibier féroce et bien décidé à vendre chèrement sa peau. C'est donc celle des braves chiens qui en pâtissait souvent. Et la médecine du moment était plutôt expéditive: quand un chien était déchiré, son maître le recousait au gros fil et à vif. Quant à la chasse pratiquée dans les cairns, ces monticules rocheux où se cache la vermine (qui ont donné leur nom à l'un de ces Terriers), elle était également périlleuse. Les chiens s'y coinçaient souvent, dans leur ardeur à poursuivre la bête honnie, et seul un jeûne de plusieurs jours leur permettait d'en sortir, amaigris mais vivants.

Mais la réputation des courageux Terriers des Highlands avait depuis longtemps débordé leurs landes natales. En témoignent les précautions, que prit Jacques 1er d'Angleterre (Jacques VI d'Ecosse) quand il voulut envoyer en royal cadeau six Terriers blancs d'Argyll. Les chiens furent embarqués sur plusieurs bateaux (au cas où l'un coulerait). L'heureux destinataire n'était autre qu'Henri IV. En 1839, ce sera non plus un roi mais un artiste (sir Edwin Landseer) qui rendra hommage au West Highland White Terrier en le faisant figurer sur deux de ses toiles, Highlands Dogs et Dignity and Impudence : toute confusion quant à la race de ces animaux est impossible, tant ils sont proches du type Westie, même actuel.

L'histoire du West Highland se resserre alors autour d'une région, le comté d'Argyll, et d'un homme, le colonel E. D. Malcolm de Poltalloch. Argyll, situé au sud-ouest des monts Grampians, avait la curieuse particularité d'abriter plusieurs espèces sauvages entièrement blanches. Renards, lièvres et coqs de bruyère immaculés devaient donc cohabiter avec les petits Terriers blancs, eux aussi parfaitement pigmentés et totalement exempts d'albinisme. Malcolm de Poltalloch, qui devenait un éminent spécialiste de la race, fut le premier, non à tolérer, mais bien à rechercher la couleur blanche dans ses portées. En effet, ce grand chasseur tua malencontreusement un de ses Terriers favoris qu'il n'avait pu distinguer dans les broussailles rousses; voilà donc le colonel bien décidé à ne plus posséder que des chiens blancs. Blanc n'est d'ailleurs pas exactement le qualificatif approprié puisque, comme le fait remarquer T. Bell en 1837, une teinte fréquente des Terriers écossais était le linty white, tirant sur le crème et même le jaune clair. Tels étaient les Terriers du colonel vers 1870, après qu'il eut réussi à créer sa variété distincte de Terriers des Highlands. Là encore, ces chiens devaient avant tout travailler, et leur teinte, comme leur morphologie, pouvait se permettre d'être approximative. Le caractère, lui, était roi, ce qui explique nos Westies durs, turbulents, têtus et bien trempés. A noter les oreilles semi-dressées qui apparaissaient parfois à l'époque.

Mais le colonel de Poltalloch n'était pas seulement chasseur, il cachait aussi un cynophile initié, et il partit bientôt présenter ses Terriers en expositions. Cela se passait en 1890, et les diverses races écossaises n'étaient pas encore très bien définies. Tous ces petits diables de chiens de travail cohabitaient dans les mêmes catégories, ce qui explique la confusion et les controverses au niveau des noms qui furent longtemps donnés à la race, tels que « Highland Terrier », « Poltalloch Terrier », « Pittenweem Terrier », « Roseneath Terrier» et même « White Scottish Terrier» ou « Skye White Terrier ». Il faut avouer qu'il y avait de quoi s'y perdre. On présenta ces fameux « Roseneath Terriers » au Crystal Palace en 1899, les mêmes chiens étant appelés West Highland White Terriers à Edimbourg en 1904. La race était lancée.

Deux ans plus tard, le premier Club de race anglais était fondé et le standard élaboré. Cette année-là, le Kennel Club reconnaissait officiellement le Westie, qui cependant, était encore loin des chiens actuels. Il fallut attendre le 18 novembre 1924 pour que les accouplements entre Cairn et Westie fussent interdits, et 1928 pour que le standard du second fût modifié, notamment en ce qui concerne la taille. L'entre deux guerres allait voir les premiers pas du toilettage en matière de Terriers, sauf pour le Cairn, qui garda son aspect de petit diable hirsute. Le succès ne tarda pas, et le Westie fut bientôt apprécié jusque dans le sud de l'Angleterre, puis exporté dès les années septante.

Une histoire de chiens courageux et travailleurs, qui séduisent aujourd'hui par leurs qualités de cœur et leur petit air fripon. Une belle histoire, en somme. Ce chien-là, c'est un grand monsieur dans un mini format. Tel est, rapidement résumé, le portrait du West Highland White Terrier. Petit, il l'est, mais sans concessions. Et, si son gabarit ne lui permet pas de s'imposer physiquement (et encore), il comble ce manque par un caractère de feu et effraie les plus costauds par sa détermination et son courage. Bien sûr, c'est son physique qui plaît, mais il a tellement plus à offrir. L'acheter sans le connaître pourrait se révéler un désastre, car ce diable-là doit avoir un maître à la hauteur.

D'abord, c'est un actif. Rien d'étonnant pour un Terrier, certes, mais le Westie semble avoir un certain génie pour créer l'événement là où il n'y a rien à voir. Un peu cabotin, avouons-le, il ne fait rien comme les autres, et le simple fait de le regarder vivre est déjà un spectacle. Dans la maison, il connaît chaque recoin, chaque petit détail ménager qui peut faire un jeu passionnant, il parcourt son domaine avec fierté et assurance. Pas question de passer l'après-midi à se faire câliner. Le Westie est un chien, pas un jouet, et il a vite fait de le rappeler. Il cultive d'ailleurs une certaine indépendance et reste sur son quant-à-soi. Même si sa curiosité le pousse vers son maître dès que celui-ci travaille à sa hauteur (ras du sol) sa présence dans la maison lui suffit, et il saura l'attendre patiemment s'il s'absente. Il n'est pas non plus le chien de travail éternellement fixé sur sa mission, et le faire obéir est déjà un bel exploit. Car le Westie semble prendre plaisir à ne rentrer dans aucune catégorie. Ou alors, il faudrait la créer pour lui : grand chien volontaire déguisé en petit toutou innocent. Chacun fait ce qui lui plaît; il est d'accord, surtout si c'est lui qui décide.

Le côté fonceur et un peu têtu du West Highland ne doit pas faire oublier ses grandes capacités d'affection et d'attachement à l'égard de son maître, à condition que ce dernier se fasse respecter. Car, en ayant l'air de ne pas s'occuper de lui, le Westie ne le quitte en réalité pas d'une semelle. D'ailleurs, même s'il essaie d'être le plus discret possible à ces moments-là, personne n'est dupe quand il se rapproche sur la pointe des pattes et s'installe pour quémander une caresse, un petit geste amical. On a beau être Terrier, on n'en a pas moins besoin d'amour. Sous ses allures de bolide, le Westie cache en fait un grand cœur. Cette affectivité, il la déploie à l'endroit des enfants, qu'il aimera à la folie s'ils sont bien élevés et ne lui tirent pas les poils (sinon, il leur fera comprendre rapidement qu'il n'est pas chien à se laisser martyriser). Il sera toujours partant pour de vrais jeux (pas pour rapporter la « baballe ») et pour les balades. Les excursions en forêt sont ce qu'il préfère, et il ne sera pas le premier fatigué. Rien ne l'arrête, ni les troncs d'arbres couchés en travers du chemin, ni les trous, ni les ronces. En vrai Terrier, il est resté sensible à toute odeur de gibier, et il est capable de filer à travers les fourrés à la poursuite d'un animal pour ne réapparaître qu'une heure plus tard, crotté, épuisé, mais ravi.

Son opiniâtreté risque de se manifester également à l'endroit des chats et des autres animaux domestiques. Il faut donc lui interdire toute agressivité envers eux dès sa petite enfance. Ce qui ne l'empêche pas d'être parfaitement capable de fraterniser avec le félin de la maison, s'il y a été habitué jeune; ainsi, le charmant spectacle de Toutou et Minet partageant, endormis, un seul panier ne sera pas rare. Ses congénères trouvent-ils grâce aux yeux de ce prince? D'une façon générale, oui, le West Highland possède une bonne sociabilité, mais il ne peut cacher sa forte personnalité, et certaines frictions peuvent se produire s'il tombe sur un gros chien velléitaire. Lui qui se prend pour un grand, il n'hésite pas à attaquer son adversaire avec une assurance étonnante. Assez dominant de nature, il soumet volontiers des chiens plus gros que lui par sa seule autorité. Il peut arriver qu'un « costaud » le remette à sa place, ce qui, loin de calmer sir Westie, l'exciterait plutôt. En résumé, il est charmant tant qu'on ne cherche pas à le contrarier.

Cette attitude volontaire et intrépide, le West l'a aussi un peu dans sa réaction à toute tentative de dressage. C'est pourquoi il faut absolument s'occuper de son éducation alors qu'il n'est encore qu'un chiot pas trop sûr de lui. Ne pas lui apprendre les bonnes manières aurait tôt fait de le transformer en petit despote, mignon, soit, mais parfois dur à supporter. Ce chien est un fort, et toute faiblesse à son égard serait une grave erreur, comme le serait d'ailleurs toute tentative de prise en force, qu'il rejetterait en bloc. En revanche, la personne qui saura glisser la main de fer dans le gant de velours et insister sans chercher à le dominer ouvertement aura de grandes chances d'en faire un petit compagnon charmant, espiègle certes, mais aussi un partenaire actif.

Car le Westie est un malin qui, s'il n'aime pas se soumettre en public, comprend vite où est son intérêt avec un maître décidé. Une vexation ouverte le ferait bouder pendant des jours, c'est pourquoi les affaires seront réglées en famille, avec une constance absolue dans les interdits et les ordres. Tel acte autorisé aujourd'hui ne sera pas défendu demain (et inversement), sinon le Westie perdra toute foi en la solidité de son maître et ne le reconnaîtra plus comme son protecteur et ami. Il faut donc lui demander peu, mais exiger d'être écouté. Le West n'est pas un chien qui se complaît dans un rapport ordre - exécution permanent, mais il est primordial d'obtenir son obéissance les rares fois où on la lui demande : pas question de rester sur une requête sans réponse. Ensuite, on le félicitera chaudement; il préférera vite les caresses à la grosse voix. Très intelligent, le Westie peut, s'il l'a décidé, surprendre en se montrant très coopératif et même apprécier des sports tels que l'agility. Dans cette discipline, où chien et maître suivent de concert un parcours d'obstacles, en harmonie et sans ordres péremptoires, le West est susceptible de trouver son équilibre en devenant la moitié d'une équipe et non un simple subordonné. Quelle que soit l'activité que ses maîtres choisiront de partager avec lui, l'important est d'instaurer une collaboration volontaire qui lui fera autant plaisir qu'à eux.

Autrefois chien de campagne exclusivement, le West devient aujourd'hui une des races favorites des citadins du fait de son faible encombrement et de son caractère rustique autant qu'enjoué. Il est alors essentiel que son rythme de vie soit en harmonie avec son tempérament et préserve son équilibre. Bien entendu, il n'est pas question de le confiner dans des pièces exiguës en lui donnant pour tout exercice ses trois promenades hygiéniques quotidiennes. En revanche, avec des sorties régulières dans un espace vert, assez longues pour qu'il puisse vraiment se dépenser physiquement, il sera très heureux, le moment venu, de réintégrer l'appartement. Après l'effort, le réconfort, et la moquette lui plaît sûrement autant que la paille, s'il est bien adapté à la ville. Il n'empêche, des séances de vraie campagne lui feront le plus grand bien, et il serait contraire à sa nature de vouloir préserver sa blancheur immaculée en lui interdisant de courir dans la boue et de jouer dans les flaques.

Un mot sur la valeur du West Highland White Terrier comme sonnette d'alarme. Qu'un étranger se présente à la grille ou à la porte, et nul doute que la voix claire et haut perchée du Westie se fera entendre. Bien sûr, il ne constitue pas un véritable chien de garde, car (heureusement) il est relativement sociable avec les étrangers, mais il ne manquera pas d'aboyer pour signaler une présence inattendue. Ce West Highland, c'est un vrai personnage.

Irrésistible avec son allure mutine, attachant par son caractère indépendant mais affectueux, pratique grâce à son format de poche, c'est vraiment le chien des années quatre-vingt. Souhaitons-lui de garder cette immense faveur du public et d'être un des favoris de la décennie deux mille vingt. Il le mérite.

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