Yorkshire Terrier

Standard FCI Nº 86

Origine
Grande-Bretagne
Traduction
Prof. Raymond Triquet. Mise à jour : J. Mulholland / Version originale : (EN)
Groupe
Groupe 3 Terriers
Section
Section 4 Terriers d'agrément
Epreuve
Sans épreuve de travail
Reconnaissance à titre définitif par la FCI
samedi 30 octobre 1954
Publication du standard officiel en vigueur
jeudi 10 novembre 2011
Dernière mise à jour
mardi 03 avril 2012
In English, this breed is said
Yorkshire Terrier
Auf Deutsch, heißt diese Rasse
Yorkshire Terrier
En español, esta raza se dice
Yorkshire Terrier
In het Nederlands, wordt dit ras gezegd
Yorkshire Terrier

Utilisation

Terrier de compagnie.

Bref aperçu historique

Le Yorkshire Terrier est originaire de la même région que l’Airedale; la race a été observée pour la première fois aux alentours de 1850. L’ancien terrier Noir et Feu est à l’origine du Yorkshire ainsi que le Maltais et le Skye terrier. Le nom actuel a été adopté en 1870. Avec ses qualités de terrier, la race est prédisposée à la chasse qu’il s’agisse d’un jouet à la maison ou d’un rongeur dans le jardin.

Aspect général

Chien à poil long; le poil pend parfaitement droit et de façon égale de chaque côté, partagé par une raie qui s’étend du nez à l’extrémité de la queue. Très compact et net dans ses lignes, il se tient très droit, ce qui lui donne l’air important.

Proportions importantes

La silhouette donne l’impression d’un corps vigoureux et bien proportionné.

Comportement / caractère

Terrier de compagnie actif et intelligent. Plein d'entrain, d'un naturel égal.

Tête

Région crânienne

Crâne
Plutôt petit et plat, n’étant ni trop proéminent, ni trop rond. 

Région faciale

Truffe
Noire.
Museau
Pas trop long.
Mâchoires et dents
Articulé en ciseaux parfait, régulier et complet, c'est à dire que les incisives supérieures recouvrent les inférieures dans un contact étroit et sont implantées bien d'équerre par rapport aux mâchoires. Les dents sont bien disposées et les mâchoires sont d'égale longueur.
Yeux
De dimensions moyennes, foncés, étincelants ; ils expriment une vive intelligence ; ils sont disposés de façon à regarder droit devant. Ils ne sont pas proéminents. Le bord des paupières est foncé.
Oreilles
Petites, en forme de V, portées droites, pas trop écartées, couvertes d'un poil court ; leur couleur est d'un fauve soutenu et intense.

Cou

De bonne longueur et élégant.

Corps

Généralité
Compact.
Dos
Droit.
Rein
Bien soutenu.
Côtes
Modérément cintrées.

Queue

Auparavant la coutume était d’écourter la queue.
Queue coupée : Longueur moyenne ; elle porte un poil abondant, d’un bleu plus foncé que sur le reste du corps, surtout à l’extrémité. La queue est portée un peu plus haut que la ligne du dos.
Queue non coupée : Poil abondant, d’un bleu plus foncé que sur le reste du corps, surtout à l’extrémité. La queue est portée un peu plus haut que la ligne du dos. Aussi droite que possible. Sa longueur participe à l’équilibre des formes.

Membres

Membres antérieurs

Généralités
Bien couverts d’un poil fauve doré intense qui est un petit peu plus clair à l’extrémité qu’à la racine et qui ne s’étend pas plus haut que le coude sur les antérieurs.
Epaules
Bien obliques.
Avant-bras
Droits.
Pieds antérieurs
Ronds ; ongles noirs.

Membres postérieurs

Généralités
Les membres postérieurs sont plutôt droits quand ils sont vus de derrière. Ils sont bien couverts d’un poil fauve doré intense qui est quelques tons plus clair à l’extrémité qu’à la racine et qui ne s’étend pas plus haut que le grasset, sur les postérieurs.
Grassets
Modérément angulé.
Pieds postérieurs
Ronds. Les ongles sont noirs.

Allures

Allures dégagées avec une bonne impulsion. Antérieurs et postérieurs se portent droit devant. En action, la ligne du dessus reste bien droite.

Robe

Qualité du poil
Sur le corps, le poil est de longueur modérée, parfaitement droit (et non ondulé), luisant, de texture fine et soyeuse et non laineux ; la longueur du poil ne doit jamais entraver le mouvement. La garniture en tête est longue, d’un fauve doré intense, de couleur plus soutenue sur les côtés de la tête, à la base des oreilles et sur le museau où le poil doit être très long. La couleur fauve de la tête ne doit pas s’étendre jusqu’au cou. Absolument aucun poil sombre ou charbonné ne doit se mêler au poil fauve.
Couleur du poil
Bleu acier foncé (et non bleu argenté), s’étendant de l’occiput à la naissance de la queue, jamais mêlé de poils fauves, bronze ou foncés. Sur le poitrail le poil est d’un fauve intense et brillant. Tous les poils fauves sont plus foncés à la racine qu’au milieu et ils deviennent encore plus clairs à l’extrémité.

Taille et poids

Poids
Jusqu'à 3,2 kg.

Défauts

• Tout écart par rapport à ce qui précède doit être considéré comme un défaut qui sera pénalisé en fonction de sa gravité et de ses conséquences sur la santé et le bien-être du chien et sa capacité à accomplir son travail traditionnel.
• Les défauts doivent être listés en fonction de leur gravité.

Défauts entrainant l’exclusion

 Chien agressif ou peureux.

NB :

• Tout chien présentant de façon évidente des anomalies d'ordre physique ou comportemental sera disqualifié.
• Les défauts mentionnés ci-dessus, lorsqu'ils surviennent à un degré très marqué ou fréquent, sont éliminatoires.
• Les mâles doivent avoir deux testicules d'aspect normal complètement descendus dans le scrotum.
• Seuls les chiens sains et capables d’accomplir les fonctions pour lesquelles ils ont été sélectionnés, et dont la morphologie est typique de la race, peuvent être utilisés pour la reproduction.

Bibliographie

http://www.fci.be/

Historique détaillé

A voir aujourd'hui le type résolument moderne, et même « dans le vent », du Yorkshire Terrier, qui le croirait centenaire? Et à le regarder se prélasser mollement sur des coussins, comment l'imaginer dans les champs et à la chasse? C'est pourtant bien au siècle dernier et de chiens tout ce qu'il y a de plus roturiers que naquit ce dandy tout en poil. Des musettes des chasseurs écossais aux salons parisiens, le Yorkshire Terrier a fait du chemin, un chemin qui devait le mener à la gloire.

Un des chiens les plus célèbres du monde doit son existence à une vague d'émigration qui, au début du XlX" siècle, amena les ouvriers du textile de la région de Glasgow jusqu'au comté d'York, ou Yorkshire. Ces Ecossais, plutôt pauvres, étaient férus de chasse et, on l'aura deviné, de braconnage en tout genre. Pour ces deux activités, l'une légale, l'autre pas, ils disposaient de chiens agiles et courageux, très semblables à des Skye Terriers, à la différence près qu'ils avaient le poil souple, alors que le Skye l'a dur. Les Clydesdale Terriers (ou Paisley-Terriers) étaient donc des chiens petits mais assez longs et lourds. Arrivés dans le Yorkshire, ils furent croisés avec les chiens locaux, à savoir de redoutables ratiers nommés « broken-haired Terriers ». Le résultat fut un animal plus petit et plus mince. Des infusions de sang Skye Dandie Dinmont, Manchester (ou Black and Tan Terrier) achevèrent de créer le Yorkshire Terrier. Plus petit, plus alerte, ce chien-là était rapide au terrier et sur le gibier, mais aussi facile à cacher dans la musette en cas de « flagrant délit » de braconnage. Il ne lui manquait plus que le poil long, qu'il acquit bientôt grâce à des apports de Bichon Maltais, chien que les marins britanniques ramenaient de leurs pérégrinations en Méditerranée. Et voilà comment notre Yorkshire Terrier naquit (sous une forme primitive) en 1870 et fut bien typé dès 1880.

Ce petit chien à la fois beau et plaisant à vivre (il était courageux, docile et fidèle), loin de rester en la seule possession des chasseurs, séduisit vite les bourgeois de la région. Les ouvriers éleveurs, trouvant là une bonne façon de gagner de l'argent, mirent au point une lignée de Yorkshire Terriers qui se révéla fort lucrative. La race commença à être présente dans les expositions canines, concourant dans la catégorie « Terriers divers », jusqu'à ce que, en 1886, le British Kennel Club la reconnaisse officiellement sous son nom actuel. Le Yorkshire Terrier Club ne tarda pas à voir le jour, mais la mise au point du premier standard officiel n'aboutit qu'en 1898.

Heureusement, le type de la race était déjà bien fixé depuis une bonne vingtaine d'années, avec une importance particulière accordée à la qualité et à la couleur de sa robe, et, dès 1874, M. Franck Pearse avait créé le premier stud-book (registre d'élevage) dans le Kent. Le Yorkshire Terrier parvint aux Etats-Unis avant 1880 et en France en 1920. Partout, la race connut un franc succès et une expansion rapide.

Une mode s'installa bientôt. Le York devint le chien indispensable, et des centaines d'élevages se constituèrent. Malheureusement, la demande continua de croître, et des trafiquants de chiens eurent beau jeu d'importer d'Angleterre, des Pays-Bas ou de Belgique des chiots aux origines plus que douteuses, dotés de faux pedigrees, souvent à peine sevrés et non vaccinés. Cette triste situation existe toujours, c'est pourquoi il convient d'être d'une extrême vigilance lors de l'achat d'un chiot Yorkshire. Le plus sage consiste à joindre le Club, qui, lui, peut indiquer des éleveurs disposant de chiots à vendre, ceux-là étant bien sûr inscrits au LOF (donc aptes à recevoir un pedigree définitif après confirmation), vaccinés, tatoués et le plus souvent issus de chiens primés en exposition. Même l'amateur qui ne souhaite pas participer à des concours devrait s'adresser à ces éleveurs consciencieux, qui lui fourniront un chiot « de compagnie », plutôt que d'acheter chez un marchand sans scrupules un malheureux bébé Yorkshire qui risque fort de tomber malade et de périr dans les quarante-huit heures.

Le Club de race fait beaucoup d'efforts à cet égard et maintient en France une excellente qualité. Au fil des ans, bien qu'il n'ait pas subi de réelles modifications, le standard du Yorkshire a reçu des interprétations différentes, notamment au niveau du poil, que les juges exigent de plus en plus soyeux.

L'habit ne fait pas le moine, et c'est particulièrement vrai à propos du Yorkshire Terrier. Lui qui semble ne se complaire que dans le velours des salons est en fait un robuste chien d'extérieur qui ne rechigne jamais devant une bonne promenade en forêt et épuisera bien des gros chiens, laissés pour compte derrière son petit trot infatigable. Il ne faut pas oublier qu'il descend de rudes Terriers spécialisés dans la chasse des rats et autres gibiers peu commodes. Si le gentil Yorkie tombe sur une souris au détour d'une allée du jardin, l'infortunée risque fort d'y laisser la vie. Cela pour dire que le York n'a rien perdu de son atavisme paysan et qu'il est plus robuste, et surtout plus déluré, que sa somptueuse fourrure ne pourrait le laisser paraître.

Bien sûr, il n'est pas question de lui imposer des courses de fond, ni de le lancer sur des sauts dignes d'un Malinois. N'attendez pas non plus qu'il garde la propriété avec la hardiesse d'un Dobermann. Le cœur y est, mais les moyens lui manquent. Le Yorkshire doit donc être apprécié pour ce qu'il est: un petit chien de compagnie vif comme un Terrier et affectueux comme un vrai chien de manchon. Il aime les jeux des enfants, avec lesquels il s'entend à merveille, à condition qu'ils sachent respecter ses longs poils et ses petites oreilles, si tentants pour des mains curieuses. En cas de « persécution » prolongée, le Yorkshire fait passer son message avec douceur mais fermeté, en grognant un bon coup. Pas rancunier pour un sou, il reprend alors joyeusement la partie avec les bambins, désormais très conscients du fait qu'un chien n'est pas un jouet. A la maison, il aime les moments d'abandon, pendant lesquels il est capable d'une tendresse débordante, prenant les genoux de ses maîtres pour le plus moelleux des coussins. Aucune de leurs activités ne lui échappe, et pas question pour lui de les laisser seuls un instant. Il a décidé qu'ils ont toujours besoin de son aide. D'une insatiable curiosité, il est sans cesse à fureter dans la maison ou le jardin, observant soigneusement tout autour de lui, pour se retirer ensuite dans un endroit confortable et se reposer avec l'air confondant de tirer ses conclusions. Quand on le voit comme ça, pas de doute, il réfléchit.

Les balades sont aussi bienvenues dans son programme, d'autant que, au cas où il se fatiguerait le premier (ce qui est peu probable), son maître n'aura aucun mal à porter ses 3 kilos sur le chemin du retour. De nombreux propriétaires de York hésitent à laisser trop sortir leur chien pour qu'il ne salisse pas sa fourrure : c'est là brimer le Yorkshire, qui adore l'extérieur, et mieux vaut dans ce cas choisir une autre race. S'il rentre crotté, il se laisse gentiment essuyer avec une serviette éponge puis brosser ou laver une heure plus tard, quand la boue a séché.

Serait-il docile? Pas vraiment, et il faut une bonne dose de psychologie canine pour venir à bout de sa malice et le faire obéir, sans se laisser prendre par son charme et en oublier l'ordre donné, ce qui se révèle absolument catastrophique pour la suite de son éducation. Très malin, il comprend vite où sont les faiblesses de son maître et ne manque pas de les exploiter au maximum. Que le fauteuil soit interdit hier, neutre aujourd'hui et accessible demain, et il s'installera dessus à vie. Avec lui, on n'a pas le droit à l'erreur, sous peine de le voir devenir absolument indifférent à ce qu'on peut lui demander. Une éducation ferme et bien menée (c'est-à-dire dès son plus jeune âge) peut en revanche en faire un vrai gentleman. Les règles de bases étant apprises (vite, car il est malin.), il étonnera d'ailleurs par sa bonne volonté, et il inventera même des petits tours de son cru, rien que pour épater! Car c'est un chien bien vivant, notre Yorkshire, ami des grands et des petits, compagnon irremplaçable des personnes seules ou âgées, fierté des exposants confirmés, passion des éleveurs dévoués à sa cause. Et que les cotes de popularité ne l'inquiètent pas trop: il est d'ores et déjà un grand classique et un grand chien.