Setter irlandais rouge

Standard FCI Nº 120

Origine
Irlande
Traduction
Prof. R. Triquet
Groupe
Groupe 7 Chiens d'arrêt
Section
Section 2.2 Chiens d’arrêt britanniques et irlandais, setter
Epreuve
Avec épreuve de travail
Reconnaissance à titre définitif par la FCI
mercredi 22 décembre 1954
Publication du standard officiel en vigueur
mardi 13 mars 2001
Dernière mise à jour
mercredi 18 juillet 2001
In English, this breed is said
Irish Red Setter
Auf Deutsch, heißt diese Rasse
Irischer Roter Setter
En español, esta raza se dice
Setter irlandés rojo
In het Nederlands, wordt dit ras gezegd
Ierse Setter

Utilisation

Chien de chasse à tir et chien de famille.

Bref aperçu historique

Le Setter irlandais rouge s’est développé en Irlande en tant que chien de chasse. La race vient du Setter irlandais rouge et blanc et d’un chien inconnu à robe rouge unicolore. Le type était nettement identifiable au XVIIIème siècle. Le club du Setter irlandais rouge fut fondé en 1882 pour la promotion de la race. Le club publia le standard de la race en 1886 et, depuis ce temps, il organise des field-trials et des expositions pour fixer le standard de la race. En 1998, le club a publié le standard de travail de la race. Le standard et le standard de travail concourent à décrire la morphologie et les capacités de la race au travail. L’évolution du Setter irlandais rouge a donné un chien robuste, sain et intelligent, très doué pour le travail et possédant une grande résistance.

Aspect général

Racé et athlétique, distingué, à l’expression empreinte de douceur. Harmonieux et bien proportionné.

Comportement / caractère

Vif, intelligent, énergique, affectueux et fidèle.

Tête

Région crânienne

Tête
Longue et sèche, sans lourdeur au niveau des oreilles. Le museau et le crâne sont parallèles et de longueur égale.
Crâne
Ovale (d’une oreille à l’autre). Il offre une grande capacité céphalique. La protubérance occipitale est bien marquée. Les arcades sourcilières sont relevées. 
Stop
Bien marqué.

Région faciale

Truffe
De couleur acajou foncé ou noyer foncé ou noire. Les narines sont bien ouvertes.
Museau
De hauteur modérée et assez carré à l’extrémité, de bonne longueur entre le stop et l’extrémité de la truffe. Les lèvres ne sont pas pendantes.
Mâchoires et dents
De longueur sensiblement égale. Articulé en ciseaux.
Yeux
De couleur noisette foncée ou marron foncé ; ils ne devraient pas être trop grands.
Oreilles
De taille moyenne, de texture fine, attachées bas et bien en arrière. Elles pendent en formant un pli net tout contre la tête.

Cou

De longueur moyenne, très musclé, pas trop épais, légèrement galbé, sans trace de fanon.

Corps

Généralité
Proportionné à la taille du chien.
Rein
Musclé et légèrement voussé.
Poitrine
Bien descendue, assez étroite dans sa partie antérieure.
Côtes
Les côtes sont bien cintrées ce qui donne une grande capacité thoracique.

Queue

De longueur moyenne, proportionnée au corps, attachée plutôt bas, forte à la base, elle va en s’effilant en une pointe fine. Elle est portée au niveau de la ligne du dos ou en dessous.

Membres

Membres antérieurs

Epaules
Fines au sommet, longues et bien obliques.
Coudes
Libres dans leur mouvement et placés bas, ils ne tournent ni en dedans ni en dehors.
Avant-bras
Droits, nerveux et pourvus d’une bonne ossature.

Membres postérieurs

Généralités
Arrière-main large et puissant.
Grassets
Bien angulés.
Jambes
Membres longs et musclés de la hanche au jarret, courts et solides du jarret au sol.
Jarret
Ne sont déviés ni en dedans ni en dehors.

Pieds

Petits et très fermes. Les doigts sont forts, cambrés et serrés.

Allures

Le mouvement est dégagé, coulé, avec une bonne impulsion de l’arrière. La tête est portée haut. Les antérieurs se portent bien en avant mais l’allure reste légère. L’impulsion produite par les postérieurs est régulière et très puissante. On ne peut admettre les chiens qui croisent ou qui tricotent.

Robe

Qualité du poil
Court et fin sur la tête, la partie antérieure des membres et l’extrémité des oreilles. Sur les autres parties du corps et des membres, le poil est de longueur moyenne, plat et, autant qu’il est possible, exempt de boucles ou d’ondulations. Les franges sur la partie supérieure des oreilles sont longues et soyeuses ; à l’arrière des membres antérieurs et postérieurs, elles sont longues et fines. Le poil est assez abondant sur le ventre et il forme une frange qui peut se prolonger jusqu’au poitrail et à la gorge. Les pieds sont bien pourvus de poils entre les doigts. La queue porte une frange de longueur moyenne qui se raccourcit à mesure qu’elle approche de la pointe. Toutes les franges sont droites et plates.
Couleur du poil
Couleur vive de la châtaigne sans trace de charbonnure. Une marque blanche au poitrail, à la gorge et aux doigts ou une petite étoile au front ou une liste étroite sur le chanfrein ou la face n’est pas éliminatoire.

Taille et poids

Hauteur au garrot
Hauteur recherchée au garrot : Mâles de 58 à 67 cm et femelles de 55 à 62 cm.

Défauts

• Tout écart par rapport à ce qui précède doit être considéré comme un défaut qui sera pénalisé en fonction de sa gravité et de ses conséquences sur la santé et le bien-être du chien et sa capacité à accomplir son travail traditionnel.
• Les défauts doivent être listés en fonction de leur gravité.

Défauts entrainant l’exclusion

 Agressif ou peureux.

NB :

• Tout chien présentant de façon évidente des anomalies d'ordre physique ou comportemental sera disqualifié.
• Les défauts mentionnés ci-dessus, lorsqu'ils surviennent à un degré très marqué ou fréquent, sont éliminatoires.
• Les mâles doivent avoir deux testicules d'aspect normal complètement descendus dans le scrotum.
• Seuls les chiens sains et capables d’accomplir les fonctions pour lesquelles ils ont été sélectionnés, et dont la morphologie est typique de la race, peuvent être utilisés pour la reproduction.

Bibliographie

https://www.fci.be/

Historique détaillé

Certaines races ont l'incontestable avantage de présenter à leurs amateurs des origines et une histoire claires, presque limpides. Tout cynophile qui se respecte attribue le Berger Allemand à von Stephanitz, le Malinois à Huyghebaert, le Leonberg à Heissig et le Dobermann à l'employé municipal allemand du même nom. En revanche, lorsque l'on en vient à parler des Setters, les chiens d'arrêt britanniques à poil long, les plus sages préfèrent se taire. En effet, du passé de ces chiens aujourd'hui si cotés, on ne sait rien, ou pas grand-chose. En fait, les avis divergent à çe sujet.

Les Setters, les Epagneuls et les Spaniels (Epagneuls non continentaux), cela est communément admis, auraient tous pour aïeul le Braque aux cailles, ou Chien d'Oysel, qui était un chien couchant, c'est-à-dire un chien d'arrêt, lui-même descendant du très ancien Canis familiaris intermedius. Une école, parmi les cynologues, avance que le chien en question serait originaire d'Espagne, ce qui expliquerait joliment l'appellation encore usitée d'Epagneul (ou Spaniel). Un des rares témoignages en faveur de cette thèse est celui qu'aurait apporté Gaston de Foix, dit Phébus, dans son Traité de la chasse, où il aurait parlé des chiens d'oiseaux comme étant espagnols.

Selon une autre école, le nom des Epagneuls et des Spaniels aurait une tout autre étymologie (du vieux français « s'espanir », se coucher). D'ailleurs, ces chiens ne proviendraient pas originellement d'Espagne. C'est l'opinion de Strebel, par exemple: ce spécialiste cite un bijou ayant appartenu à Philippe II de Macédoine, le père d'Alexandre le Grand, sur lequel serait représenté un ancêtre du fameux Braque aux cailles, qui aurait donc vécu au IVe siècle avant J.-C.

Quoi qu'il en soit, depuis le Moyen Age et jusqu'à une époque relativement peu éloignée par rapport à la durée de l'histoire, ces chiens se seraient disséminés aux Pays-Bas, en France, en Allemagne, en Angleterre. Dans chacun de ces pays, des croisements avec des chiens locaux auraient eu lieu, y créant par la suite les différents Epagneuls nationaux.

Le comte de Foix, pour en revenir à lui, cite également la technique de chasse utilisée avec ce type de chiens. On leur apprenait à se coucher devant le gibier, ce qui permettait alors de recouvrir le chien et les oiseaux d'un filet, d'où leur nom de Chiens d'Oysels. Cette forme d'arrêt très particulière valut d'ailleurs à leurs descendants, de l'autre côté de la Manche, d'être bientôt appelés « Setters », du verbe anglais to set, qui peut signifier se mettre en place, en l'occurrence se coucher.

On ignore quand et par quel chemin les Setters furent importés dans les îles Britanniques. En tout cas, c'est probablement en Irlande que l'emploi des chiens couchants commença à se répandre, ce qui fait de notre Setter Irlandais l'ancien de sa famille. On sait que les Setters rencontrèrent un vif succès auprès des premiers chasseurs à tir, auxquels leur arrêt très long permettait d'épauler leur arquebuse.

Pour retrouver des traces précises du Setter Irlandais, il faut ensuite se placer aux alentours de 1810, époque à laquelle les amateurs de cette belle race n'imaginèrent rien de mieux que de se quereller pour des histoires de robe. En effet, il existait alors non pas un, mais deux Setters Irlandais, l'unicolore (rouge) et le bicolore (blanc et rouge). Cette seconde variété était la plus courante, et on la disait meilleure que la première. Les éleveurs se mirent à disserter sur la visibilité des différentes robes, puis sur les qualités de chasse inhérentes à chaque « modèle ». D'aucuns prétendaient le dressage du « tout rouge » plus facile. Les premières expositions canines arrivèrent (1859), et le public trancha: le Setter Irlandais serait rouge, disons roux, à l'image de ses compatriotes.

Cette controverse à propos des couleurs peut paraître futile, mais elle détermina bel et bien l'avenir de ce chien. Qui sait ce que serait aujourd'hui le Setter si on l'avait sélectionné avec des géniteurs bicolores? Meilleur, moins bon? Personne ne saurait le dire. Une seule chose est sûre, c'est que le blanc est partie intégrante des caractères de cette race, comme le prouvent les marques blanches apparaissant parfois au poitrail, aux pattes ou à la tête des « diables rouges » actuels et que les amateurs appellent « l’étoile irlandaise ». Tandis que les férus d'expositions canines cherchent à les éliminer, les chasseurs sont fiers de posséder des chiens qui en sont dotés.

Qu'il porte ou non l'étoile d'Erin, le Setter Irlandais est l'un des plus beaux chiens qui soient. Ecoutons un extrait de la louange qu'en fait Cajelli : « Guidé par son flair puissant, il galope rapidement, la tête tendue en avant. Dans les sous-bois, il ralentit son allure et ne perd jamais de vue celui qu'il accompagne. Il travaille aussi bien en montagne que dans l'eau, déployant partout la même ardeur. Il ne souffre ni du froid ni de la chaleur, il ignore la fatigue. Il n'est d'autre chien dont l'odorat soit aussi fin, et nous sommes parfois étonnés par les résultats qu'il obtient grâce à son flair extraordinaire. Lorsqu'il se trouve en présence du gibier, il ralentit son allure, redouble de précautions pour ne pas perdre la trace odorante laissée derrière lui par le fugitif. Instinctivement, son corps s'abaisse vers le sol; en même temps, il dresse la tête et son chanfrein demeure parfaitement horizontal tandis que tout son arrière-train fléchit et que sa queue tendue s'immobilise un peu au-dessous de la ligne des reins. Comme pétrifié, il reste ainsi en arrêt devant la cachette du gibier qu'il vient de repérer. » Et l'auteur d'ajouter : « Malheureusement, dans le passé comme de nos jours, beaucoup d'éleveurs ont été et sont toujours attirés par les qualités esthétiques de ce chien. La grande beauté du Setter Irlandais fait oublier ce qu'il est capable de faire sur le terrain. »

En effet, ce chien est si beau que cela a fini par lui nuire. Pour s'en convaincre, il suffit d'évoquer ces grands chiens levrettés qui parcouraient il n'y a pas si longtemps encore les expositions canines en raflant tous les prix, et qui n'auraient su que faire d'un lièvre ou d'une bécasse. Ces « claquettes », comme les appelaient les amateurs du vrai Setter Irlandais, échassiers étriqués, n'étaient plus que les fantômes de ce qu'ils auraient dû être. Et cela à cause de la mode qui s'entêta à promouvoir ce Setter comme chien de compagnie alors qu'il ne demandait qu'à rester le fidèle auxiliaire du chasseur.

Heureusement, le Red Club, fondé en 1905 par le marquis de Gantes et repris depuis par des successeurs consciencieux, a compris que l'abîme qui s'était creusé entre les géants, très beaux au demeurant, des expositions canines et les chiens plus petits, mais infiniment meilleurs, du bon chasseur ne pouvait que porter préjudice à la race. La tendance s'est donc renversée, et les champions de travail actuels gagnent les premiers prix dans les expositions.

Le Setter Irlandais, chien magnifique, mais aussi génie de la chasse, cumule donc aujourd'hui les deux emplois pour lesquels il a le plus de passion : ceux d'auxiliaire de son maître chasseur et de compagnon de toute la famille. C'est bien dans ces deux rôles qu'il s'épanouit le plus. Le priver de l'un ou de l'autre, c'est lui enlever une partie de lui-même. Race très ancienne qui n'a rien perdu de sa noblesse, le Setter Irlandais est bien un chien roi. Et l'avoir à ses côtés est un plaisir de prince.

Certains l'ont dit fou, d'autres, hypernerveux. On l'a taxé de sensibilité à fleur de peau. Le Setter Irlandais est-il vraiment ce grand angoissé que les rumeurs se plaisent à nous peindre? Faisons la part des choses. D'abord, rien n'est plus ambigu que d'énoncer des généralités, surtout en matière de comportement canin. Non, tous les Labradors ne sont pas boulimiques, ni les Malinois féroces, ni les Lévriers débiles, ni les Setters Irlandais intenables. Chaque cas est particulier : pourquoi certains de ces « diables rouges » ne passeraient-ils pas le plus clair de leur temps à somnoler sur un coussin? Sans tomber dans l'excès, on peut tenter de trouver une moyenne intelligente et de donner quelques indications concernant le tempérament de ce chien.

Au premier abord, on découvre un animal grand, élancé, bien fait, à la tête longue, fine et très sèche : rien dans la morphologie du Setter Irlandais ne porte à la placidité. On peut donc en déduire qu'il s'agit d'un chien généralement assez éveillé. De plus, c'est un chien de chasse, ce que beaucoup ont tendance à oublier: s'il s'endormait en pleine battue, ce serait pour le moins gênant, toutes choses que ses détracteurs n'ont pas pris en compte avant de le traiter un peu vite d'hystérique. Il faut néanmoins être objectif: le Setter Irlandais a une tendance naturelle à la nervosité, appréciation que l'on nuancera cependant en précisant nervosité « équilibrée », si c'est possible, qualité paradoxale mais non moins indispensable chez le bon chien de chasse. D'ailleurs, sur le terrain, personne ne songerait à critiquer le Setter Irlandais. Il court trop bien, de son galop magnifique et léger, il quête trop bien, ne perdant pas un centimètre carré de terrain, il arrête trop bien, tout le corps tendu vers l'animal immobile. Enfin, il coule trop bien, faisant sortir le gibier sous le fusil du maître. Non, décidément, il n'y a que ceux qui le connaissent mal pour critiquer le Setter Irlandais.

Et le rapport, y est-il porté naturellement? À vrai dire, quelles races le sont? On répondra franchement que l'apprentissage du rapport est long chez l'Irlandais. Il a la tête trop chaude pour prêter bien longtemps attention au dresseur, et il faut à celui-ci des trésors de patience, de douceur et de fermeté pour que le diable rouge finisse par accepter le jeu. Plus délicate que les autres, cette phase du dressage est peut-être plus longue avec ce passionné d'Irlandais. Car il faut savoir que ce Setter ne manque pas d'opiniâtreté. C'est d'ailleurs ce qui fait sa valeur sur le terrain, car, s'il fait tourner son maître en bourrique à cause de son obstination, il met la même persévérance à traquer impitoyablement son gibier. Les défauts du Setter Irlandais font ses qualités.

Que dire du Setter Irlandais chien de compagnie? La même chose que du Setter Irlandais chien de chasse. Il est parfois indépendant, sourd aux ordres, mais en revanche plein de loyauté et d'affection. Cet Irlandais est un contraste permanent. Vivre avec lui n'est pas forcément reposant, mais on est sûr de ne jamais s'ennuyer. Si l'on veut avoir un compagnon, et non un boulet au pied, une seule solution à son égard : la ténacité. Etant donné que ce chien se referme devant la coercition comme un escargot rentrant dans sa coquille, son maître fera bien de laisser la cravache au vestiaire et de faire appel à son intelligence (il est très finaud) et à son amour pour lui (car, au fond, il a un cœur d'or). Donc, il devra jouer sur la complicité, les longues balades à deux, les petits câlins, les jeux et les caresses, pour demander en retour à son chien un minimum de savoir-vivre. Attention, se faire aimer ne veut pas dire se vendre, et quelques démonstrations de fermeté et de volonté ne feront que faire remonter le maître dans l'estime du Setter Irlandais.

Faites-le participer à vos activités le plus souvent possible, et alors il se donnera la peine de vous faire plaisir. A ce propos, il vit mal en appartement et, dans ce cas, exige de son maître d'incessantes et très longues promenades en échange de son respect pour le mobilier. Avec un tel chien, habiter à la campagne ou en banlieue est certainement plus facile, pourvu que l'endroit foisonne de grands espaces verts où il pourra s'ébattre tout son saoul. Pour cela, il importe de l'avoir préalablement dressé au rappel, faute de quoi il a tôt fait de prendre la poudre d'escampette. On peut commencer lorsqu'il est tout chiot, en l'appelant fréquemment, friandise à l'appui. S'il ne revient pas, l'usage de la longe légère est conseillé. De petites secousses feront revenir le jeune rebelle, qui s'apercevra vite qu'il ne peut pas se soustraire aux ordres (une caresse l'accueillera bien sûr à chaque retour, même obtenu après force saccades sur la longe). Une fois dressé à revenir à vous en toutes circonstances, le Setter Irlandais fera le meilleur des compagnons de promenade, car il n'est jamais fatigué et se montre toujours très amical durant les sorties (normal, elles lui font tellement plaisir). A moins d'être particulièrement dominant, il se comportera bien avec les chiens et les gens que vous pourrez rencontrer en chemin, car il est assez sociable, ce qui est heureux pour un chien de chasse, souvent amené à côtoyer de nombreux congénères.

Avec les enfants, aucun problème, à condition qu'ils soient à la hauteur et sachent ne pas l'embêter, auquel cas Sa Majesté l'Irlandais risque de manifester sa désapprobation par un grognement significatif. A la limite, il fuira toujours plutôt que de mordre des enfants, dont il est l'ami par nature. Il participe volontiers à tous leurs jeux, ne ratant pas une aussi bonne occasion de se dépenser. Les autres animaux ; du type chat, lapin, poule ou hamster ; devront, pour cohabiter harmonieusement avec le Setter Irlandais, se souvenir qu'il est avant tout un chien de chasse avec les instincts correspondants. Donc, attention aux imprudences, et place à une éducation précoce de toutes les parties. Ainsi, le chiot doit apprendre très jeune à respecter les animaux familiers, et ces derniers doivent savoir se faire discrets par moments. Dans ces conditions, le Setter peut très bien devenir l'ami du chat de la maison et savoir placidement regarder les tortues. En revanche, les animaux assimilables à du gibier, tels que lapins et oiseaux, devraient plutôt éviter le Setter Irlandais en général, et s'il est chasseur assidu en particulier.

Voilà donc un chien bien souvent récrié à tort. Il est vrai que certains individus sélectionnés uniquement sur des critères physiques ont parfois manqué d'équilibre. Cette situation appartient néanmoins au passé, et, avec le retour du caractère comme facteur de sélection, le Setter Irlandais est redevenu le chien équilibré qu'il n'aurait jamais dû cesser d'être. Certes, il n'est pas de ceux qui se dressent en un tour de main, mais l'habileté de l'éducateur ne se mesure-t-elle pas aussi à la volonté de l'animal entraîné? Celui qui obtient de bons résultats avec un Setter Irlandais peut se vanter d'avoir la main à la fois douce et ferme, idéale pour tout dressage. Le tempérament du Setter Irlandais ne dément pas ses origines. Fier et rebelle, mais aussi bon et loyal, tel est ce Setter, et tel il doit rester.

Chien de chasse incomparable, nez de génie, allures de félin, arrêt de statue, mais aussi ami inséparable de son maître, veillant sur ses enfants, l'accompagnant partout, le Setter Irlandais n'a pas fini de faire parler de lui. Aïeul probable du Setter Anglais, certain du Setter Gordon, l'Irlandais est l'âme même de ces chiens. Ces Setters si admirables par les lignes de leur corps et les bontés de leur tempérament sont devenus auxiliaires des chasseurs dans le monde entier. Et, plus qu'aucun autre d'entre eux, le Setter Irlandais représente le Chien. Dur et fort, mais pur et fidèle. Comme un véritable Irlandais. Et un véritable ami de l'homme.

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