Skye Terrier

Standard FCI Nº 75

Origine
Grande-Bretagne
Traduction
Valérie Degeeter / Version originale : (EN)
Groupe
Groupe 3 Terriers
Section
Section 2 Terriers de petite taille
Epreuve
Sans épreuve de travail
Reconnaissance à titre définitif par la FCI
mercredi 20 octobre 1954
Publication du standard officiel en vigueur
mercredi 13 octobre 2010
Dernière mise à jour
vendredi 03 août 2012
In English, this breed is said
Skye Terrier
Auf Deutsch, heißt diese Rasse
Skye Terrier
En español, esta raza se dice
Skye Terrier
In het Nederlands, wordt dit ras gezegd
Skye Terrier

Utilisation

Terrier.

Bref aperçu historique

Une des plus anciennes races écossaises. A l’époque, le Skye était connu sous le nom de Terrier of the Western Isles (Terrier des îles de l’ouest), mais il a progressivement évolué vers la race qu’on appelle aujourd’hui le Skye Terrier. Tout un mélange de races est à l’origine de cette race, entre autres les premiers Cairn Terriers. Un des plus connus Skye Terriers était Greyfriars Bobby qui a monté la garde à la tombe de son maître jusqu’à sa mort à Greyfriars Churchyard à Edimbourg en 1858. Sa dévotion est commémorée par une plaque mémorial dans la rue et une plaque sur sa tombe. Bien que la plupart des Skye Terriers aient les oreilles dressées, il existe également une variété aux oreilles tombantes, dont les oreilles tombent, serrées contre le crâne.

Aspect général

Long, sa longueur est égale à deux fois sa hauteur, poil de bonne longueur. Dans ses allures, se meut apparemment sans effort. De la force dans l’avant et l’arrière-main, le corps et la mâchoire.

Proportions importantes

Corps long, bas, sa longueur est égale à deux fois sa hauteur.

Comportement / caractère

Elégant et plein de dignité. C’est le chien d’un seul maître, méfiant envers les étrangers, mais jamais méchant.

Tête

Région crânienne

Tête
Longue et puissante. La force n'est pas sacrifiée au profit d'une extrême longueur.
Crâne
Largeur modérée à l'arrière du crâne, qui va en s'amenuisant graduellement vers un museau puissant. 
Stop
Léger.

Région faciale

Truffe
Noire.
Museau
Puissant.
Mâchoires et dents
Mâchoires fortes et d’égale longueur, offrant un articulé en ciseaux parfait et régulier, c’est-à-dire que les incisives supérieures recouvrent les inférieures dans un contact étroit et sont implantées à l’aplomb des mâchoires.
Yeux
Bruns, de préférence brun foncé; de grandeur moyenne, rapprochés et très expressifs.
Oreilles
Dressées ou tombantes; lorsqu'elles sont dressées, elles portent des franges gracieuses; elles ne sont pas grandes; le contour externe est droit, et le contour interne est incliné de la pointe de l'oreille au crâne, où l'écartement des oreilles est moins grand; lorsqu'elles sont tombantes, elles sont plus grandes; elles pendent droites, à plat, et le bord antérieur est serré contre le crâne.

Cou

Long, au profil légèrement galbé.

Corps

Généralité
Long et bas. Les côtés paraissent assez plats à cause du poil qui tombe tout droit.
Dos
Droit.
Rein
Court.
Poitrine
Bien descendue. Cage thoracique ovale, bien descendue et longue.

Queue

Quand la queue est pendante, la partie supérieure pend et la moitié inférieure est recourbée. Quand elle est levée, elle est dans le prolongement de la ligne du dos ; elle ne la dépasse pas et ne présente pas de courbure vers le haut. Elle porte des franges gracieuses.

Membres

Membres antérieurs

Epaules
Larges et serrées contre le corps.
Bras
Bras courts et musclés.
Pieds antérieurs
Les pieds antérieurs sont plus grands que les postérieurs et sont dirigés franchement vers l’avant. Les coussinets sont épais et les ongles forts.

Membres postérieurs

Généralités
Solide, bien rempli et bien développé avec de bonnes angulations. Les membres sont courts, musclés et droits quand ils sont vus de derrière.
Grassets
Bien angulé.
Jarret
Bien angulé.
Métatarse
Exempt d’ergots.
Pieds postérieurs
Les pieds postérieurs sont plus petits que les antérieurs et sont dirigés franchement vers l’avant. Les coussinets sont épais et les ongles forts.

Allures

En action, les membres se portent droit devant. Vus de face, les antérieurs sont dans le prolongement de la ligne droite du devant, les pieds ayant le même écartement que les coudes. La poussée principale est fournie par les membres postérieurs qui se portent droit devant. Les antérieurs ont une bonne extension vers l’avant, sans trop se lever du sol. Le mouvement, dans son ensemble, est dégagé, actif et facile, termes qui suggèrent la relative fluidité des allures.

Robe

Qualité du poil
Poil double. Le sous-poil est court, serré, doux et laineux. Le poil de couverture est assez long, dur, droit, plat, sans boucles et ne gêne aucunement le mouvement.
Sur la tête, le poil est plus court, plus doux, voilant la face et les yeux, bien qu’il n’obscurcisse pas la vision. Il se mêle aux mèches des côtés ; il entoure les oreilles comme une frange en laissant leur forme apparaître.
Couleur du poil
Noir, gris clair ou foncé, fauve, crème, dans tous les cas avec des extrémités noires. Toute robe unicolore est admise, avec la possibilité d'avoir de la partie ombrée dans la même couleur, et un sous-poil plus clair, à condition que la truffe et les oreilles soient noires. On admet une petite tache blanche au poitrail.

Taille et poids

Hauteur au garrot
De 25 à 26 cm. La longueur, de l'extrémité du nez à celle de la queue, est de 105 cm . La femelle est légèrement plus petite, dans les mêmes proportions.

Défauts

• Tout écart par rapport à ce qui précède doit être considéré comme un défaut qui sera pénalisé en fonction de sa gravité et de ses conséquences sur la santé et le bien-être du chien et sa capacité à accomplir son travail traditionnel.
• Les défauts doivent être listés en fonction de leur gravité.

Défauts entrainant l’exclusion

 Chien agressif ou peureux.

NB :

• Tout chien présentant de façon évidente des anomalies d'ordre physique ou comportemental sera disqualifié.
• Les défauts mentionnés ci-dessus, lorsqu'ils surviennent à un degré très marqué ou fréquent, sont éliminatoires.
• Les mâles doivent avoir deux testicules d'aspect normal complètement descendus dans le scrotum.
• Seuls les chiens sains et capables d’accomplir les fonctions pour lesquelles ils ont été sélectionnés, et dont la morphologie est typique de la race, peuvent être utilisés pour la reproduction.

Bibliographie

https://www.fci.be/

Historique détaillé

Voilà un chien original qui mérite d'être mieux connu. Sa singularité ne s'accompagne ni de problèmes de santé ni d'énormes contraintes d'entretien, et il allie une grande robustesse à beaucoup de chic. De plus, comme il sied à un animal peu commun, son histoire ne manque ni d'intérêt ni d'anecdotes.

Fallait-il pour autant invoquer le naufrage d'un navire de l'Invincible Armada sur les rochers du Minch Canal, au large de l'île de Skye, en 1588, pour corser l'histoire de la race? La légende se présente ainsi : il n'y eut comme seuls survivants de ce naufrage que quelques petits chiens à poil très long, sans doute des sortes de Bichons, étant donné leur provenance espagnole. Ils se croisèrent aux Terriers locaux et seraient donc à l'origine du Skye Terrier, dont une des caractéristiques est l'abondante et longue pelisse.

Les historiens de la race considèrent cette aventure comme une « presque certitude », bien qu'elle ne cadre pas avec d'autres faits dont quelques-uns sont probants. On peut trouver curieux, tout d'abord, qu'une légende presque semblable ait cours à propos de l'origine d'un autre Terrier, irlandais cette fois, le Kerry Blue; il y est également question d'un naufrage, d'un navire de l'Armada espagnole, mais dans la baie de Tralee, sur la côte sud-ouest de l'Irlande, et d'un chien survivant ayant apporté, cette fois, la couleur bleue de sa robe.

Argument plus solide, la date du supposé naufrage est postérieure à celle d'une description de ce qui paraît bien être un ancêtre du Skye Terrier. En 1570, en effet, dix-huit ans avant qu'un bateau espagnol ne s'échoue au large des Hébrides, le docteur Johannes Caius, le célèbre auteur de De Canibus Britannicis, décrit un « chien venu des régions barbares du Nord qui, du fait de la longueur de son poil, ne montre ni sa face ni son corps ». Les « régions barbares du Nord » étant, pour l'auguste savant, la brumeuse Ecosse.

Le développement pileux du Skye n'avait donc pas besoin de l'intervention d'un Bichon pour apparaître. Enfin, il ne faut pas perdre de vue que l'extrême longueur de la robe du Skye Terrier n'a été accentuée qu'à une date relativement récente : au milieu du XIXe siècle, les sujets de la race étaient loin de montrer une fourrure aussi développée que ceux d'aujourd'hui.

Il semble bien que cette légende ne subsiste que grâce à l'autorité de celui qui l'a racontée dans un ouvrage paru en 1859, The Dog in Realth and Desease. Son auteur, Henry Walsh, plus connu sous son pseudonyme de Stonehenge, était un des plus grands cynologues du siècle passé.

Il est cependant incontestable que le Skye Terrier est le plus ancien Terrier d'Ecosse. Il n'est que de rappeler, par exemple, qu'on a longtemps dénommé les autres Terriers d'Ecosse « Skyes à poil court ». Hugh Dalziel, lui aussi éminent cynologue britannique, employait encore cette expression en 1880 pour décrire des Scottish aussi bien que des Cairns.

Bien auparavant, vers 1740, Georg Maim, dans un récit de voyage sur l'île de Skye, racontait : « On y chasse avec deux ou trois couples de Fox Hounds au début; puis on envoie un couple de chiens à long poil, particuliers à l'île, dans le terrier. Lorsque la quête est longue, ces chiens sont portés sur le cheval du maître de chasse. »

Dans The Natural History of Dogs, de Charles Hamilton Smith, un ouvrage publié à Edimbourg en 1839 on trouve la première description détaillée de la race. D'autres suivront, d'où il ressort que le Skye Terrier était répandu dans une grande partie de l'Ecosse et que, dans certaines portées, il naissait des chiens à poil long et d'autres à poil rude et plus court.

De tout ce qui précède, on peut conclure, avec Mme Wawra, présidente du Club français des Terriers d'Ecosse, que « les origines des Terriers d'Ecosse sont plus ou moins communes et que seules des préférences individuelles, toujours dictées par des considérations pratiques, esthétiques et cynologiques des chefs de clan, ont déterminé la diversification de l'aspect de ces chiens ».

Pour sa part, le Skye Terrier se serait distingué grâce à la sélection opérée par la famille MacDonald, originaire de l'île de Skye. Comme les MacDonald en firent cadeau à d'autres notables écossais, la race se répandit petit à petit dans tous les Highlands. Le duc d'Argyll, en particulier, en eut une meute importante au début du XIXe siècle et contribua à la faire connaître.

Mais la popularité du Skye dans le public britannique est due à deux épisodes marquants de son histoire récente. Vers 1840, une certaine Mrs. Pratt se promenait dans Hyde Park, au centre de Londres, avec un couple de Skye Terriers. Tout à coup, ses chiens lui échappèrent pour se lancer sur les traces d'un blaireau (il y avait encore des blaireaux en plein Londres à cette époque) et le prendre au terrier. L'événement, on s'en doute, mit en émoi tous les amateurs de chiens de la capitale, et la reine Victoria elle-même tint à se faire présenter ces fameux spécimens. Leur propriétaire ne put faire moins, devant tant d'honneur, que d'en offrir un à sa souveraine. Dès lors, la race bénéficia d'un prestigieux parrainage. En 1842, Nicholson fit le portrait de la reine en compagnie de son Skye favori, Rona, et le peintre animalier préféré de l'époque, sir Edwin Landseer, ne manqua pas non plus de représenter ce Terrier.

Le second épisode a pour cadre Édimbourg. En 1858, un pauvre berger mourut abandonné de tous, sauf de son chien Bobby, un Skye Terrier, qui non seulement suivit le modeste cortège funèbre, mais encore vint veiller sur la tombe de son maître toutes les nuits. Une telle fidélité émut jusqu'au lord-maire de la ville, qui lui fit confectionner un collier portant une inscription stipulant que Bobby avait le droit de fréquenter le cimetière. Pendant dix ans, dit-on, Bobby passa ses nuits devant la tombe du berger. A sa mort, la baronne Burdett-Couttes lui fit ériger une statue face à l'entrée du cimetière. Bobby le Skye Terrier est ainsi un des rares chiens ayant été statufiés. Bien longtemps après (en 1961), cette histoire extraordinaire inspira WaIt Disney, qui en fit un film : GreyJriars Bobby.

Nanti de tels appuis, ce Terrier, qui fut présent dès les premières expositions canines (en 1860 à Birmingham, en 1861 à Manchester) était promis à une belle carrière dans les pays anglo-saxons. Du moins pouvait-on le penser. Or, il n'en est rien. Comme l'a constaté Stanley Dangerfield, « notre siècle assiste au déclin de ce Terrier ». Est-ce une question de mode? Lui préfère-t-on des Terriers de plus petit gabarit?

En France, le film de WaIt Disney n'a pas été présenté et n'a donc pu influencer le public. En revanche, pendant plusieurs années, les jeunes enfants notamment ont pu suivre à la télévision les aventures d'une marionnette qui ressemblait étrangement à un Skye Terrier : Pollux, du « Manège enchanté », un chien malicieux, gourmand, comme monté « sur roulettes » du fait de la longueur de son poil, et éminemment britannique par son fort accent. Sans doute, la race a su saisir l'occasion pour s'établir modestement en France; mais, curieusement, c'est un autre chien qui semble avoir tiré tout le profit de cette promotion télévisée, le Yorkshire Terrier.

Pourtant, ce n'est pas par son comportement que le Skye pourrait mériter une certaine réserve. Certes, il est tout à fait méfiant envers les inconnus, mais ce n'est pas pour déplaire à ses maîtres: qui aimerait voir son chien prodiguer ses amitiés au premier venu? Comme, par ailleurs, il est vigilant et surtout peu impressionnable, fort courageux au besoin, il peut devenir un gardien de premier ordre, jamais méchant ou vicieux, il faut le préciser. En revanche, il se montre plein d'affection, de prévenance et de fidélité envers ses proches. Il est à la fois sensible et digne, avec, parfois, une tendance à devenir exclusif.

Joueur à ses heures, aimant la compagnie des enfants, il apprécie par-dessus tout les promenades à la campagne. Quel plaisir il prend alors à suivre une coulée de lapin dans une haie. En effet, la finesse de son flair est complétée par un atavisme de chasseur. Il reste cependant un animal calme, ni excité ni difficile à conduire.

Sa position actuelle de chien de luxe, parfaitement adapté à la vie citadine (à condition qu'il puisse prendre suffisamment d'exercice), n'est pas sans faire regretter à certains spécialistes son passé de travailleur. Dans The Book 0f Dogs, édité en 1963 par le magazine Country Life, Sonia M. Lampson souhaite que « tous les admirateurs de cette race aient le souci de lui rendre la place qu'elle occupait à l'origine et qui était celle d'un Terrier ». Quoi qu'il en soit, le Skye peut se conformer à bien des styles de vie, du fait justement de son tempérament affirmé et assuré. Sa robe longue, très longue, somptueuse, a besoin d'un entretien régulier (un ou deux brossages par semaine, selon l'environnement et l'activité du chien), mais non d'un toilettage spécial. Voilà qui est à la portée de tous les maîtres. Le Skye, contrairement à ce qu'on pourrait croire, reste « naturel ».

La devise du Skye Terrier Club of Scotland, Wha dour meddle wi' me? (Qui ose frayer avec moi ?), fournit une explication au destin somme toute curieux de ce chien. Sa très forte personnalité physique et « morale » fait qu'il n'est pas le chien de tout le monde. A l'évidence, ce n'est ni un jouet ni une race qu'on galvaude. Le Skye est un authentique original qui sait se faire respecter de tous.

Bien que classé dans les « Terriers de petite taille », il n'a rien d'un Toy. Bien sûr, sa hauteur est réduite (26 centimètres au plus), mais sa longueur l'est beaucoup moins (plus de 1 mètre de la truffe à l'extrémité de la queue), et son poids (de 10,5 à 11,4 kg environ) indique finalement qu'il s'agit d'un animal bien charpenté et fortement musclé. Le Skye est véritablement un « grand » chien, plein de caractère et de dignité, que la nature, dans le passé, a doté de courtes pattes pour lui permettre de mieux chasser les « puants ». Grâce à quoi, aujourd'hui, il peut s'adapter à la vie moderne. Bien que d'apparence sophistiquée, c'est un chien resté vrai : la sélection lui a quelque peu allongé le corps et le pelage, mais sans vraiment le changer profondément. Là réside tout son charme.

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