Petit Basset griffon vendéen

Standard FCI Nº 67

Origine
France
Groupe
Groupe 6 Chiens courants, chiens de recherche au sang et races apparentées
Section
Section 1.3 Chiens courants de petite taille
Epreuve
Avec épreuve de travail
Reconnaissance à titre définitif par la FCI
mardi 04 mai 1976
Publication du standard officiel en vigueur
samedi 09 janvier 1999
Dernière mise à jour
mercredi 14 février 2001
In English, this breed is said
Petit Basset griffon vendéen
Auf Deutsch, heißt diese Rasse
Kleiner Basset Griffon Vendéen
En español, esta raza se dice
Pequeño Basset Grifón vendeano
In het Nederlands, wordt dit ras gezegd
Petit Basset griffon vendéen

Utilisation

Diable à la campagne, ange à la maison, voilà notre basset. C’est un chasseur passionné, qu’il faut dès son jeune âge, habituer au rappel ; auxiliaire parfait du chasseur à tir dans les territoires de moyenne surface, spécialiste du lapin, aucun autre gibier ne lui résiste.

Bref aperçu historique

Les Petits Bassets Griffons Vendéens eurent pendant longtemps le même standard que les grands bassets, seule la taille différait (de 34 à 38 cm). Le résultat dans l’utilisation n’était pas très brillant, car ils étaient demi-tors et aussi lourds que les grands bassets. C’est alors que M. Abel Dezamy a créé pour eux un standard. Pour définir ce chien, reportons-nous à ce qu’écrivait Paul Daubigné: «Ce n’est plus un petit vendéen par simple réduction de la hauteur, mais un petit basset réduit harmonieusement dans ses proportions et son volume, et naturellement pourvu de toutes les qualités morales que présuppose la passion de la chasse». Un lot de Petits Bassets a remporté la première édition de la Coupe de France sur lapin.

Aspect général

Petit chien grouillant et vigoureux, avec un corps légèrement long. Queue fièrement portée. Poil dur et long sans exagération. Tête expressive; oreilles bien tournées en dedans, garnies de longs poils et attachées en dessous de la ligne de l’œil, pas trop longues.

Comportement / caractère

Comportement : Passionné de chasse, courageux, il aime la ronce et la broussaille.
Caractère : Docile, mais volontaire et passionné.

Tête

Région crânienne

Crâne
Légèrement bombé, peu allongé, pas très large, bien ciselé sous les yeux; la protubérance occipitale assez développée. 
Stop
Cassure du front marquée.

Région faciale

Truffe
Bien sortie, développée; narines ouvertes, noire, sauf pour les robes blanc et orange, où la truffe marron est tolérée.
Museau
Beaucoup plus court que chez le basset de grande taille, mais néanmoins très légèrement allongé et droit. Museau carré à l’extrémité.
Lèvres
Recouvertes de bonnes moustaches.
Mâchoires et dents
Articulé en ciseaux.
Yeux
Assez grands et d’expression intelligente, sans blanc visible; la conjonctive ne doit pas apparaître. Les poils surmontant la paupière reviennent en avant, mais ne doivent pas masquer l’œil. Ils doivent être de couleur foncée.
Oreilles
Souples, étroites et fines, recouvertes de longs poils, terminées légèrement en ovale, tournées en dedans et n’atteignant pas tout à fait l’extrémité du museau. Bien attachées en dessous de la ligne de l’œil.

Cou

Long, robuste et bien musclé. Sortie d’encolure forte. Sans fanon. Port de tête fier.

Corps

Dos
Droit, dessus bien soutenu.
Rein
Musclé.
Croupe
Bien musclée et assez large.
Poitrine
Pas trop large. Assez développée en hauteur, atteignant le niveau du coude.
Côtes
Les côtes sont moyennement arrondies.

Queue

Attachée haut, assez grosse à la naissance, s’amincissant régulièrement jusqu’à son extrémité; plutôt courte, portée en lame de sabre.

Membres

Ossature assez forte, mais proportionnée à la taille.

Membres antérieurs

Epaules
Sèche, oblique, bien attachée au corps.
Avant-bras
Bien développé.
Carpe
Très légèrement marqué.

Membres postérieurs

Cuisses
Musclée et peu arrondie.
Jarret
Assez large, légèrement coudé, jamais complètement droit.

Pieds

Pas trop forts, coussinets durs, doigts bien serrés, ongles solides. Une bonne pigmentation des coussinets sera recherchée.

Allures

Très dégagées et faciles.

Peau

Assez épaisse, souvent marbrée chez les sujets tricolores. Absence de fanon.

Robe

Qualité du poil
Dur, mais pas trop long, jamais soyeux ni laineux.
Couleur du poil
Noir à panachure blanche (blanc et noir). Noir marqué de fauve (noir et feu). Noir marqué de sable. Fauve à panachure blanche (blanc et orange). Fauve à manteau noir et à panachure blanche (tricolore). Fauve charbonné. Sable charbonné à panachure blanche. Sable charbonné. Appellations traditionnelles poil de lièvre, poil de loup, poil de blaireau ou poil de sanglier.

Taille et poids

Hauteur au garrot
De 34 à 38 cm avec une tolérance de plus ou moins 1 cm.

Défauts

• Tout écart par rapport à ce qui précède doit être considéré comme un défaut qui sera pénalisé en fonction de sa gravité et de ses conséquences sur la santé et le bien-être du chien et sa capacité à accomplir son travail traditionnel.
• Les défauts doivent être listés en fonction de leur gravité.

Défauts généraux

Tête :
 Trop courte.
 Crâne plat.
 Museau court.
 Dépigmentation de la truffe, des lèvres ou des paupières.
 Denture en pince.
 Oeil clair.
 Oreilles attachées haut, longues, insuffisamment papillotées ou manquant de poils.
Corps :
 Trop long ou trop court, manquant d’harmonie.
 Dessus insuffisamment tendu.
 Croupe avalée.
Queue :
 Déviée.
Membres :
 Ossature insuffisante.
 Manque d’angulation.
 Chien écrasé sur les poignets.
Poil :
 Insuffisamment dense, poil fin.
Comportement :
 Sujet craintif.

Défauts entrainant l’exclusion

 Sujet peureux ou agressif.
 Manque de type.
 Prognathisme.
 Oeil dit «vairon».
 Hétérochromie.
 Manque d’ampleur de la région sternale : côtes resserrées vers le bas.
 Queue nouée.
 Membres tors ou demi tors.
 Poil laineux.
 Robe unicolore noire ou blanche.
 Dépigmentation importante.
 Taille hors standard.
 Tare invalidante repérable.
 Malformation anatomique.

NB :

• Tout chien présentant de façon évidente des anomalies d'ordre physique ou comportemental sera disqualifié.
• Les défauts mentionnés ci-dessus, lorsqu'ils surviennent à un degré très marqué ou fréquent, sont éliminatoires.
• Les mâles doivent avoir deux testicules d'aspect normal complètement descendus dans le scrotum.
• Seuls les chiens sains et capables d’accomplir les fonctions pour lesquelles ils ont été sélectionnés, et dont la morphologie est typique de la race, peuvent être utilisés pour la reproduction.

Bibliographie

http://www.fci.be/

Historique détaillé

Si les standards de ces trois races (il y a, un Petit et un Grand Basset), établis par la Société centrale canine et la FCI, ne prêtent nullement à contestation, il n'en est pas de même de leurs origines.

Les seules appellations de ces chiens sont source d'incertitudes. S'agissant du terme« briquet », on peut affirmer qu'il est dérivé de « braque », mais ... il y a Braque et Bracke, qui, de chaque côté du Rhin, ne s'appliquent pas aux mêmes chiens. Et Briquet était aussi le nom de l'un des chiens favoris du duc d'Orléans, au XVe siècle. Ce n'est qu'à partir du XVIe siècle que l'on trouve des documents sérieux sur les chiens courants. De fait, dans les anciens traités, les termes « briquet » ou « barbet » désignaient indifféremment des chiens dont le poil est long et frisé sur tout le corps. De nos jours, les spécialistes de la cynologie ont défini des standards bien différents pour l'un et l'autre.

Quant à l'appellation de « basset », elle est suffisamment claire. Cependant, on se reportera aux standards pour comprendre pourquoi l'on parle du Grand Basset, qui est de taille intermédiaire entre le Briquet et le Petit Basset.

Une chose paraît toutefois certaine, c'est que les trois races sont issues du Grand Griffon Vendéen, un chien formé dans cette région de bocage où la vénerie est une vieille tradition.
D'où vient le mot « griffon » ?
Tous les ouvrages étymologiques font dériver le nom de ces chiens bien sympathiques de celui de cette espèce de monstre mythique que les Romains appelaient gryphus et les Grecs grups, mais le rapport est difficile à établir; aussi, plus satisfaisante est l'hypothèse émise par le docteur Guillet selon laquelle les Griffons Vendéens auraient pour ancêtres les chiens greffiers de Louis XI. Et, si l'on en croit K. Reille, les Griffons Vendéens (aujourd'hui classés en quatre races) descendent des « Chiens Blancs du Roy» que François 1er entretenait à Evreux. Il faut aussi citer l'avis de Desmarest, qui était professeur à l'école vétérinaire d'Alfort et qui précise, dans le Dictionnaire d'histoire naturelle paru en 1817, que « les Griffons sont une race de chiens qui provient d'Angleterre, et qui est remarquable par les poils qui sont durs, noirs et peu nombreux, ainsi que par ceux de la tête, qui sont longs et mêlés d'une singulière façon ». Quelques chiens anglais à poil long ont peut-être été croisés avec des Griffons Vendéens ou avec leurs ancêtres avant que les soldats d'Outre-Manche ne soient boutés hors de La Rochelle ou de l' Aquitaine, mais cela ne suffirait pas à expliquer l'apparition du Griffon Nivernais, très proche du Vendéen, ou du Griffon de Grip, race que le comte d'Andigné put maintenir de 1850 à 1914 en sa propriété de Durtal: aujourd'hui disparue, elle était alors appelée Griffon Français du Grip.

Pour en revenir à des faits moins conjecturaux, on peut affirmer que le Briquet Griffon Vendéen fut créé par le comte d'Elva, qui monta son élevage en 1871 au château de Ricoudet, en Mayenne, à partir des anciens chiens de Vendée - tels que ceux de MM. de Baudry d'Asson et Bailly du Pont, qui étaient sans doute proches des Grands Griffons actuels.

Chassant dans la voie du lièvre, ou aux chiens courants à tir, le comte d'Elva n'avait pas besoin de chiens aussi rapides que ceux de ces équipages qui chassaient le cerf, le sanglier ou le chevreuil. C'est par une sélection très stricte, sans aucun apport de sang extérieur, qu'il forma ses meutes. Dès 1885, il battait les autres meutes de sa catégorie dans toutes les expositions, mais c'est en 1894 qu'il présenta ses plus beaux lots de chiens: 30 Briquets blanc et orange et 20 Bassets de même couleur. Il utilisait les premiers pour courre le lièvre, les seconds pour chasser à tir tout gibier courant. Selon les chroniqueurs de l'époque, ces chiens étaient plus homogènes, tant en ce qui concernait la taille que la robe, que ceux qui avaient remporté la coupe du Président Jules Grévy neuf ans auparavant.

Lorsque survint la Première Guerre mondiale, qui fut fatale à tant d'équipages, le comte élevait une centaine de chiens par an, ce qui avait permis à bien d'autres équipages de se monter en Briquets. Tout d'abord celui de Léon Gourraud, qui, après avoir disputé les prix au comte d'Elva en 1898 et 1900, disparut des annales avant 1914.

Le comte Ernest de Ferrier de Montal devait maintenir la race plus longtemps. Avec l'équipage de Carita, il chassait le sanglier et le lièvre dans le Vaucluse (le château de Carita est situé près d'Orange), et surtout à L'Epine, dans les Hautes-Alpes, où le relief devait rendre le courre particulièrement sportif. Mais c'est surtout Paul Dezamy, qui était installé en Vendée, à La Chaize-le-Vicomte, qui fit le plus pour le maintien des Briquets et des Bassets Griffons Vendéens. Fondé en 1898, le rallye Levraudière devait se transformer, après la guerre de 1914-1918, en rallye Bocage. Composé d'une quinzaine de Grands Bassets et repris par Hubert, fils de Paul, il prenait encore des lièvres dans les forêts du Détroit, des Bougrières et des Poirons.

De nos jours, le rallye Bocage a démonté (il est dissous), et Hubert Dezamy a été remplacé à la présidence du Club du Griffon Vendéen par Renaud Buche, qui exerce les fonctions de louvetier dans l'Eure. Il utilise des Petits Bassets pour chasser le lapin. Un autre équipage, monté par Jean-Michel Duperrey, chasse le lièvre avec des Grands Bassets. Mais, surtout, d'innombrables chasseurs à tir utilisent aujourd'hui des Briquets et Bassets, et, si chacun d'entre eux ne possède en général que deux ou trois chiens, c'est par centaines que les Griffons Vendéens sont présentés dans les grandes expositions canines.

L'intérêt de ces chiens est avant tout la finesse du nez, qui en fait d'excellents rapprocheurs et qui leur permet de mener leurs animaux de chasse aussi bien dans les ruisseaux et les étangs que dans les terrains les plus secs. De plus, très requérants et entreprenants, le Briquet et le Grand Basset sont des chiens parfaits pour chasser le lièvre. Si l'on cite Le Verrier de La Couterie, on apprend que l'animal est expert dans l'art de se taper en tenant son sentiment (se raser sur le sol en retenant son odeur). Et pourtant, dans ce cas, « le lièvre, en un mot, est quelque part et n'est pas fondu (disparu). Il faut donc le rechercher sans se rebuter: le moyen d'avoir de bons chiens est d'être soi-même entreprenant pour leur apprendre à le devenir. » Nul doute que, dans ce domaine, les Griffons Vendéens soient d'excellents élèves ...

Mais ils ont les défauts de leurs qualités : leur esprit entreprenant les rend difficiles à assagir dans le change, voire à créancer dans la voie d'un seul animal. C'est l'une des raisons qui ont sans doute poussé les éleveurs à créer des races plus petites que le Grand Griffon Vendéen, qui chasse avec tant d'enthousiasme qu'il lui arrive souvent de manquer de souffle au bout de une heure ou deux. Une autre raison est que la Vendée, la Mayenne (où chassait le comte d'Elva) et la plupart des départements de l'Ouest étaient; avant que n'interviennent les opérations connexes au remembrement ; des pays de bocage. Pour les veneurs à qui les haies posent généralement des problèmes de passage, il fallait donc ralentir les chiens, ce qui fut fait en sélectionnant les plus courts sur pattes. L'origine des Briquets, puis des Bassets, à partir des Grands Griffons Vendéens semble confirmée par le fait que même le Petit Basset a les jambes droites, contrairement à la plupart des autres races de Bassets qui ont les pattes torses. Le Petit Basset n'est d'ailleurs pas assez rapide pour permettre de chasser à courre un autre animal que le lapin.

De plus, les petits Griffons ont le poil suffisamment rude et dur pour pouvoir passer sans dommage dans les buissons les plus épineux. En Vendée, le Petit Basset est d'ailleurs appelé « piagru », ce qui veut dire « mal peigné ». Mais c'est là une des qualités qui le font apprécier de ceux qui l'utilisent dans les régions où le couvert est dense et épineux.

Ce n'est pas un animal de compagnie qu'ont voulu créer tous ceux qui ont contribué à la sélection des Briquets, des Grands et des Petits Bassets Griffons Vendéens. Néanmoins, ces chiens sont enjoués et affectueux : chez l'actuel président du Club, ce sont souvent les enfants qui s'occupent du chenil ... D'ailleurs, beaucoup de chasseurs à tir conservent leurs Griffons chez eux, et, dans ce cas, c'est le Petit Basset qui est le plus apprécié, du fait de sa jolie tête expressive.