Je me souviens comme si c'était hier du jour où je suis allé te sauver de ce refuge, et pourtant cela fait déjà 8 ans... Si seulement cela c'était passé 20 ans plus tôt... 12 ans de bonheur en plus... C'était en plein hiver, un temps froid, un brouillard où l'on ne voit pas 50 mètres devant mais je devais te sauver de cette vie si triste pour un chien.
De suite, nous avons sympathisés, nous nous sommes compris. Moi j'avais mon petit Milou et toi tu avais un nouveau maître, un logis, tu pouvais manger à ta faim, tu étais bien au chaud. Tu t'es de suite fait admettre par tes 2 nouveaux frères, Rambo le berger et Tonton le Loulou. Pour toi commençait cette nouvelle vie, j'essayais de mon mieux de te faire oublier ton passé et ces mauvais moments passés dans ce refuge. Je crois y être arrivé quand je vois l'amour sincère que je recevais de toi. Quand je revenais du travail, tu me manifestais ta joie que je récompensais par mes caresses, mes mots gentils et ton biscuit favori. Ensuite c'était la séance de câlins, tu te blottissais dans mes bras et tu t'endormais heureux pour quelques minutes, toujours trop courtes. Et le soir, tu t'endormais dans mon bras, ta tête contre la mienne, sur mon épaule, et nous faisions de beaux rêves jusqu'au matin. Je sais, on m'a souvent dit ...un chien dans un lit..., quand on aime, on ne compte pas, on se donne à fond dans cet amour. Et puis arriva Canaille, un fox à poil dur femelle. Une pauvre petite bête maltraitée, sans abri, obligée de voler pour se nourrir et que ses propriétaires voulaient faire euthanasier parce qu'elle avait tué un canard. Si je sais nourrir 3 chiens, je saurai en nourrir 4 et mon coeur ne résista pas à sauver aussi cette pauvre petite créature. Et puis ces 3 jeunes de Canaille que l'on a réservés et que l'on n'a pas voulus au dernier moment parce qu'ils n'étaient pas de pure race. Les mettre dans un refuge, jamais. Et la vie se poursuivi sans problèmes jusqu'à ce jeudi 22 février 2001. Un coup de téléphone au boulot. Francis, les chiens se sont battus et Milou est blessé. Comment est-ce arrivé ? Comme d'habitude des chiens laissés en liberté qui viennent se balader, des badauds qui viennent sur la voie publique pour que leur chien ne salisse pas leur cour en urinant ou en ... En 1 mot à cause de personnes qui prennent un chien mais sans en accepter les inconvénients... Pourquoi t'avoir laissé seul avec ces 3 jeunes pleins de force qui ne pensent qu'à jouer. Le vétérinaire qui t'a ausculté a jugé que ton coeur ne tiendrait plus, que si par miracle tu en rescapais, tu serais certainement paralysé. Il ne t'a fait aucune radiographie, il a donné son diagnostic sans chercher à te sauver car tu étais certainement trop faible pour manifester ton envie de vivre mais tu respirais toujours donc tu luttais pour survivre. Je n'étais pas présent pour prendre une décision, c'est mon épouse qui l'a prise. A-t-elle pris la bonne décision ? J'en doute fort. Je suis certain que j'aurais opté pour tout faire pour te sauver et même si tu en étais resté un peu handicapé, un léger boitement par exemple, tu serais toujours en vie. Tu aurais souffert mais mon amour t'aurait aidé à surmonter ces souffrances et tu t'en serais sorti. Et si malheureusement on devait en arriver à cette solution extrême, j'aurai tant voulu que tu rendes ton dernier souffle dans mes bras. Hélas à mon retour, il était trop tard, mon bébé était mort, on t'avait ôté cette vie que tu aimais tant, POURQUOI ? Une demi heure et j'étais de retour à la maison. Peut-être une demi heure de souffrances en plus pour toi mais on a pas le droit d'ôter la vie d'un être cher de cette façon même si ce n'est qu'une bête comme certaines personnes aiment de dire et cela fait mal d'entendre ces mots. Tu avais encore les yeux ouverts, tristes d'avoir souffert de cette bagarre mais surtout cette lueur d'espoir, cette force d'avoir essayé de résister jusqu'à mon retour, ce regard dans lequel j'ai compris que tu savais que j'aurais agi autrement et que tu me pardonnais. Tes jolis yeux étaient remplis d'une grande tristesse d'être obligé de partir sans m'avoir revu pour te soutenir et te protéger, remplis d'une lueur qu'ils n'ont pas comprise. Des yeux qui suppliaient et qui disaient : Ne me tuez pas, je veux vivre, je veux revoir mon ami que j'aime tant, il me sauvera une deuxième fois, j'ai encore de longues années de bonheur devant moi. Je t'ai pris dans mes bras et serré contre mon coeur et je me suis effondré en larmes, ça a été comme un coup de poignard en plein coeur. Pourquoi a-t-on tué mon bébé, pourquoi m'a-t-il quitté ?
Je m'en veux de ne pas être revenu à temps et je maudis ces personnes sans coeur qui chacune à leur façon ont contribué à te faire souffrir et à te tuer. Tu n'étais pourtant pas blessé, juste les cuisses rougies d'avoir été mordu en jouant mais pas de plaies ouvertes. Tu reposes maintenant dans mon jardin secret, tu auras des fleurs, je passerai te voir chaque jour avec des larmes plein les yeux et puis avec le temps... La tristesse s'en ira... mais tu resteras dans mon coeur à jamais. Tu resteras mon petit chouchou qui m'a donné tant d'amitié, tant d'amour avec une sincérité que je ne connais pas chez l'être humain. Quand tu me donnais un bisou, ce n'était pas un bisou de Judas mais quelque chose que seul les personnes qui aiment les animaux peuvent comprendre. C'est vrai qu'à chaque fin d'hiver tu ressemblais à un bandit car tu devais être toiletté, mais toiletté ou pas, tu étais le plus beau et le plus gentil. Hélas la vie est ainsi faite, pour les chiens une vie heureuse mais beaucoup trop courte ou malheureuse et beaucoup trop longue et pour le propriétaire la perte de son ami qu'il aurait aimé garder toute la vie. Il me reste l'amour de tes 2 frères, de ta soeur et des 3 petits mais aucun ne prendra ta place dans mon coeur, jamais je ne t'oublierai, tu es parti en emportant un coin de mon coeur. Je sais, vous me direz que dans quelque temps... mais je l'aimais tant ce petit bout de poils, j'ai sa photo devant mon ordinateur et il me semble qu'il me dit : Tu n'y es pour rien Francis, moi aussi je pleure là où je suis d'être séparé de toi mais nos coeurs restent unis pour la vie (celle qui te reste sans moi). Je t'en prie mon ami, ne m'oublie jamais, tu étais mon souffle de vie et si je pouvais avoir une deuxième vie, c'est avec toi que je la passerai, j'ai vraiment connu une vie heureuse avec toi, hélas beaucoup trop courte. Adieu mon ami de toujours, ne pleure pas, je t'en prie, je ne suis plus là pour te consoler, alors fais-moi ce plaisir, quand tu regardes ma photo, fais-moi un sourire... Si tu le peux... N'oublie pas que je t'aimais vraiment, garde espoir, un jour, au paradis, on se retrouvera et plus rien ne nous séparera.. |
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Le vide que tu as laissé en disparaissant ne sera jamais comblé.
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