Le difficile et délicat choix d'un chiot


Vous avez mis de votre côté toutes les chances d’avoir un excellent compagnon de vie.
Mais le chiot est petit, fragile et il a tout à apprendre, à commencer par la propreté, ce qui ne se fait pas en 1 jour ! (L'apprentissage de la propreté).
De nombreux mois durant il aura besoin pour cela de votre disponibilité et de toute votre patience.
Pensez qu’il n’oubliera pas de vous le rendre au long de plus d’une décennie de fidèle présence.


Je tiens tout particulièrement à remercier Madame Danièle Mirat, comportementaliste

 

Choisir d’acquérir un chiot d’une race précise ou se décider pour l’un des petits bâtards de la chienne du voisin… Ce choix sera en tout cas un engagement pour plusieurs années, et ne saurait se faire sur un coup de tête ou un coup de cœur pour une jolie « peluche » aperçue dans une vitrine ou un « super marché » de l’animal.

S’interroger sur les motifs de vouloir un chien, aide à mieux choisir le compagnon rêvé, que l'on vive seul(e), à deux ou en famille, avec un ou plusieurs enfants.
L’important est de ne pas choisir n’importe lequel, n’importe comment, n’importe où et n’importe quand, cela pour le confort de tous et l’harmonie des relations avec un chien.

Fixer votre choix, c’est prendre en considération:

• votre mode de vie : pantouflard, très occupé, ou sportif et plus disponible pour de grandes balades convenant mieux à certains types de chiens.
• votre caractère : débonnaire ou autoritaire, certaines races exigeant un maître plus ferme et rigoureux.
• votre lieu et espace de vie : grande ville, campagne, petit ou grand appartement, maison avec ou sans jardin. Certaines races ont vraiment besoin de beaucoup d’espace ou/et de vivre absolument en extérieur, d’autres craindront plus la chaleur, le soleil ou le froid et les intempéries.
• votre âge, votre situation familiale : célibataire, marié avec ou sans enfant en bas âge, certaines races supportant moins bien les ambiances survoltées par exemple.
• vos autres chiens ou animaux : si vous en possédez : certains mâles s’accommodant plus ou moins bien de la cohabitation avec d’autres chiens ou autres espèces animales.
• vos priorités en matière de loisirs et vacances : certaines races souffrent des escapades ou vacances sous la canicule, les plus grandes tailles peuvent rebuter certains hôteliers ou loueurs, et attention aux réglementations sur les molosses qui changent suivant les pays de la communauté européenne.

Certaines races, dont les sujets auront une maturité tardive, réclameront une éducation plus longue, plus ferme, plus rigoureuse et constante que d’autres. Peut-être ont-elles, si j’ose dire, un peu moins « le sens de l’humour », alors maîtres trop permissifs s’abstenir … surtout avec les mâles !
D’autres races seront plus sportives, et si vous n’êtes pas fan de jogging et grandes balades, que vous habitez dans une zone urbanisée et bétonnée, ni vous ni l’animal ne serez vraiment heureux. Portez votre choix sur un genre de chien plus casanier, nécessitant moins d’exercice de défoulement, comme certaines races géantes par exemple, mais seulement si vous disposez d’un grand espace de vie… sinon tournez-vous vers les miniatures !
Des races aux babines pendantes ou celles aux poils longs et fournis, conviendront mal aux personnes méticuleuses et trop soucieuses de la propreté de la maison et de la voiture. Si vous faites partie de celles-là regardez plutôt du côté des chiens à poils courts et poils durs ou qui ne les perdent pas.

Choisir d’acquérir un chiot de race

Le critère de choix esthétique paraît évident, car on peut être plus sensible à une « bouille » de chien plutôt qu’à une autre, et c’est normal. Cependant, faites attention que le chiot choisi n’a souvent strictement plus rien à voir quelques mois plus tard, avec le chien qu’il est devenu ! Informez-vous donc de la morphologie de l’adulte.
Et maintenant, mâle ou femelle ?
On observe que les femelles sont souvent plus « souples » que les mâles, moins en compétition pour la dominance, parfois plus craintives, aussi plus sociables avec les enfants. Toutes ces caractéristiques pouvant être bien tempérées avec une bonne éducation.
Restent les désagréments dus aux particularités sexuelles de mâle ou femelle, que chacun peut apprécier selon sa sensibilité, sachant que la médecine vétérinaire propose stérilisation et castration pour en éliminer ou atténuer les manifestations.
Si donc c’est « ce chien là » qu’il vous plairait d’avoir, posez-vous la question suivante : ce chien est-il fait pour moi ? Informez-vous du standard de la race qui vous attire, en vous fiant d’abord et seulement à la description morphologique.
Les discours sur la personnalité de telle ou telle race, celle là convenant plus particulièrement aux enfants par exemple ou bien celle-ci étant plus agressive, sont sans fondement.
Aucune étude scientifiquement menée ne fait observer le rapport entre race et comportement. On peut d’avantage parler de dispositions ou d’aptitudes chez une race de chien. A l’origine, chien de combat, de berger, chien bouvier, chien de chasse ou de rapport, ils peuvent tous aujourd’hui être de parfaits chiens de compagnie, car c’est l’éducation que vous leur donnerez au quotidien qui fera le chien que vous aurez.

Où aller l’acheter ?

Certaines animaleries n’assurent pas vraiment ou pas souvent la provenance des animaux à la vente. Attention donc aux chiots d’origine inconnue ou douteuse et transportés dans des conditions contestables. Souvent élevés en batterie, pas du tout ou trop mal socialisés, il arrive même qu’ils soient porteurs de maladies que vous ne décelez que trop tard.
Outre ces données inconnues, le séjour parfois long de ces chiots en boxes confinés, ne les prépare pas au mieux à la vie en famille (difficultés ensuite notamment, pour l’apprentissage de la propreté)
Pour faire un achat réfléchi et être bien conseillé, préférez l’élevage sérieux, professionnel ou familial, celui à caractère familial assurant souvent une bonne socialisation primaire. Les clubs de race sont à votre disposition pour vous orienter vers les bonnes adresses.
Prenez le temps de visiter les élevages qui proposent la race qui vous tente. Discutez avec les éleveurs, posez des questions, demandez à voir les chiots avec la mère.
En plus des élémentaires soins d’hygiène à leurs animaux, veillez surtout à ce que l’élevage ait assuré aux chiots cette socialisation de qualité sur laquelle on n’insiste jamais assez et qui les prépare au mieux à leur vie future en famille.

Point capital : la socialisation
Les éleveurs (ou la famille de naissance) doivent offrir aux chiots les plus riches stimulations nécessaires à leur éveil sensoriel optimal. Pour cela :
• Ils doivent les laisser avec leur mère pendant au moins 8 semaines (âge minimum légal de vente) pour les premiers apprentissages qu’ils ne peuvent faire qu’entre eux : ceux de la vie en groupe et de la hiérarchie, de l’inhibition de la morsure et de leur autocontrôle.
• Ils doivent soigner l’imprégnation à l’être humain (dans la rencontre d’hommes, de femmes et d’enfants) ainsi qu’aux espèces animales couramment rencontrées par un chiot dans sa future vie en famille (ex : le chat)
• les familiariser à un intérieur et tous ses appareils (aspirateur, lave-linge, etc.)
• et si possible au moins à une sortie en voiture avec les bruits de la ville (klaxons, pétarades de motos, etc.)
C’est la richesse en stimulations de cette vie du très jeune âge qui prépare un chiot équilibré, prêt à poursuivre sans crainte excessive l’apprentissage de la vie dans sa famille d’adoption.
On trouve encore malheureusement à la vente, trop de chiots n’ayant pas reçu cette « préparation » de choix, privés de stimulations car isolés en chenils ou retirés prématurément de leur mère.

Ils sont achetés évidemment par des familles non averties des déficits de base du chiot.
Ces maîtres désemparés ne comprennent pas pourquoi ils échouent à faire faire à leur petit compagnon le moindre apprentissage, la moindre découverte qui ne déclenche qu’agitations, peurs voire agressivité… Il est très difficile (impossible parfois !) de récupérer ces manques.
Alors donnez-vous le temps de choisir et comparer, surtout si c’est votre premier chien, c’est toute votre relation future avec lui qui en dépend.
En retour, l’éleveur peut-être exigeant aussi et vous questionner pour savoir si son chiot est bien de ceux qui peuvent vous convenir, et c’est normal. Il pourra ainsi vous éviter de faire le mauvais choix d’une race ou en tout cas vous mettre en garde.
Un comportementaliste peut être appelé avant même l’acquisition d’un chiot, pour guider de façon personnalisée dans les critères de choix de race, d’élevage, de sujet dans une portée et bien sûr pour la mise en place d’une relation harmonieuse.

Devoirs, obligations, frais à prévoir

Accueillir un chiot suppose du temps, de l’argent et parfois même quelques aménagements de vie et de la maison. En être averti, c’est ne pas se trouver embarrassé d’un animal que l’on va peut-être devoir laisser seul trop longtemps dans la journée, qui cause des salissures et augmente le temps de ménage, qui irrite parce qu’il faut le sortir plusieurs fois par jour ou qui gêne aux week-ends et périodes de vacances.
Les différentes activités agréables ou non de le nourrir, le sortir, l’éduquer, le nettoyer, le soigner, peuvent être réparties entre les membres de la famille en tenant compte des âges, compétences et disponibilités de chacun.
Le bien être quotidien d’un chien :
• C’est d’abord le nourrir à heures régulières (pour le chiot 3 fois par jour).
• C’est aussi le sortir plusieurs fois par jour, par tous les temps, même s’il dispose d’un jardin. La découverte des mille odeurs qui jalonnent une promenade est pour le chien une énorme distraction dans une journée qu’il a peut-être passée à vous attendre. Promenade besoins naturels, aussi bien que balades détente/jeux sont le moment de rencontres et poursuite de la socialisation avec congénères et êtres humains. A noter que pour une socialisation optimum un chiot devra être sorti avant même les derniers vaccins.
• Des frais vétérinaires sont prévisibles, les vaccinations annuelles obligatoires, sans compter les détartrages, bobos, grattages, indigestions, diarrhées etc. qui peuvent obliger à consulter.
• Prévoir également les dépenses d’équipement minimum du chien : collier, laisse, muselières (pour certains molosses), gamelles, jouets, os à ronger, panier ou niche d’extérieur, boîte de transport (parfois utile).
• Des frais de gardiennage lors des congés peuvent être à prévoir.
• Certaines races nécessitent les soins réguliers du toiletteur.
• Revoir certains aménagements du lieu de vie : dans la cuisine, le garage, ne pas laisser à sa portée des produits d’entretien dangereux pour lui, ou simplement ranger un peu différemment livres ou piles de CD qui pourraient souffrir de la bien naturelle « curiosité dévorante » du chiot ! Comme certaines plantes d’intérieur avec lesquelles il pourrait jouer et s’empoisonner.

Bref, toutes précautions que le bon sens commanderait avec un enfant en très bas âge !

• Prévoir impérativement de clôturer si ce n’est pas le cas et envisager des équipements nouveaux comme un enclos dans le jardin, aussi bien pour prévenir encore les empoisonnements avec des végétaux toxiques, que les essais du chiot au jardinage amateur.

• Penser à l’éventuelle cohabitation avec d’autres animaux.
La bonne socialisation (encore une fois !) du chiot dans son élevage, sera ici capitale.

Précautions avec les enfants

Le chiot, et le chien ensuite, doit impérativement être respecté par les enfants, quand il dort, quand il mange, et ne pas penser que ce petit animal pourra servir de peluche, car il a des dents ! La relation d’un enfant avec un chien peut-être merveilleuse si elle est bien encadrée de manière responsable par les adultes, à qui reviennent entièrement le soin et l’éducation du petit animal. A l’inverse, cette relation peut devenir un cauchemar si enfant et chien sont laissés à eux-mêmes, sans éducation ni surveillance (Une cohabitation chien/enfant n’est jamais sans risque, avec une race ou l'autre, grande ou petite)

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