Chien d'ours de Carélie

Standard FCI Nº 48

Origine
Finlande
Traduction
Mme Sophie Leblay, revue par le Prof. R.Triquet. Mise à jour par le Dr. Paschoud en 1999 et R. Triquet en 2007
Groupe
Groupe 5 Chiens de type Spitz et de type primitif
Section
Section 2 Chiens nordiques de chasse
Epreuve
Epreuve de travail seulement dans les pays nordiques (Suède, Norvège, Finlande)
Reconnaissance à titre définitif par la FCI
lundi 02 août 1954
Publication du standard officiel en vigueur
lundi 03 novembre 2014
Dernière mise à jour
jeudi 26 novembre 2015
In English, this breed is said
Karelian Bear Dog
Auf Deutsch, heißt diese Rasse
Karelischer Bärenhund
En español, esta raza se dice
Perro de osos de Carelia
In het Nederlands, wordt dit ras gezegd
Karelische Berenhond
Cette race est aussi connue sous
Karjalankarhukoira

Utilisation

Principalement employé à la chasse à l’élan et à l’ours, il tient l’animal au ferme. C’est un chasseur passionné, qui est très indépendant, mais qui coopère activement à la chasse car il indique la présence du gibier en aboyant. Ses sens, surtout l’odorat, sont fins, ce qui permet de l’employer à la chasse au gros gibier. Son sens de l’orientation est très bon.

Bref aperçu historique

Le Komi, chien aussi nommé chien des Zyrianes, est tenu pour l’ancêtre du chien d’ours de Carélie. Cependant, la souche de cette race provenait de Carélie/Ladoga, d’Olonetz et de la Carélie russe, où ces chiens étaient employés à tous les différents genres de chasse. L’élevage commença en 1936 avec pour but de créer un chien robuste qui aboie contre le grand gibier. Le premier standard fut rédigé en 1945. Les premiers chiens furent enregistrés au livre des origines en 1946. Aujourd’hui, cette race est bien répandue en Finlande.

Aspect général

Chien de taille moyenne, fort, de constitution robuste ; il est à peine plus long que haut. Son poil est épais et ses oreilles sont dressées.

Proportions importantes

La longueur du corps est à peine supérieure à la hauteur au garrot.
La hauteur de la poitrine est à peu près égale à la moitié de la hauteur au garrot.
Le rapport museau/crâne est approximativement de 2 : 3.
La longueur du crâne est à peu près égale à sa largeur et à sa hauteur

Comportement / caractère

De nature équilibrée, un peu réservé, courageux et persévérant. Sûr de lui, il peut être agressif envers ses congénères, mais jamais envers les êtres humains. Son instinct de combat est fortement développé.

Tête

Région crânienne

Tête
Vue de face, elle est triangulaire.
Crâne
Large ; vu de face et de profil il est légèrement convexe. Il est le plus large entre les oreilles. Le sillon frontal est à peine visible. Les arcades sourcilières ne sont que faiblement développées. 
Stop
Pas vraiment marqué, relativement long, il forme une arcure progressive en direction du crâne.

Région faciale

Truffe
Large, de couleur noire.
Museau
Haut ; il ne s’amenuise que légèrement vers la truffe.
Lèvres
Relativement minces et bien ajustées.
Chanfrein
Le chanfrein est droit.
Mâchoires et dents
Les mâchoires sont très fortes. Les dents sont bien développées et symétriques ; la denture est normale ; articulé en ciseaux serré.
Joues
Les arcades zygomatiques sont fortes.
Yeux
Relativement petits, légèrement ovales, bruns dans différentes nuances, jamais jaunes. L’expression est éveillée et ardente.
Oreilles
Dressées, attachées relativement haut, de grandeur moyenne, avec les extrémités légèrement arrondies.

Cou

Musclé, de longueur moyenne, galbé et couvert d’une fourrure épaisse. Pas de fanon.

Corps

Garrot
Nettement sorti, spécialement chez les mâles ; moins marqué chez les femelles.
Dos
Droit, musclé.
Rein
Court, musclé.
Croupe
Large, forte et légèrement oblique.
Poitrine
Spacieuse, pas très large, plutôt profonde, descendant approximativement jusqu’aux coudes. Les côtes sont légèrement cintrées, le poitrail est nettement visible sans être très large.
Ligne du dessous
Légèrement remontée.

Queue

Attachée haut, de longueur moyenne, recourbée en arc au-dessus du dos, l’extrémité touchant le corps soit de côté soit sur le dos. La queue courte de nature est admise.

Membres

Membres antérieurs

Généralités
Forts, avec une ossature solide.Vus de face droits et parallèles. Le bras et l'omoplate sont de longueur égale, l'avant-bras est légèrement plus long.
Epaules
Relativement obliques, musclées.
Bras
Légèrement oblique, fort.
Coudes
Ils pointent droit vers l'arrière et sont placés sur une verticale virtuelle tirée depuis le point le plus haut de l'omoplate.
Avant-bras
Fort, vertical.
Métacarpe
De longueur moyenne, légèrement incliné.
Pieds antérieurs
Doigts serrés, bien cambrés, arrondis et tournés droit vers l’avant. Les coussinets sont élastiques ; leurs faces latérales sont couvertes d’un poil épais.

Membres postérieurs

Généralités
Forts et musclés ; vus de derrière droits et parallèles. La ligne de devant des membres postérieurs est harmonieusement arquée.
Cuisses
Large et longue, avec une bonne musculature.
Grassets
Tourné vers l'avant, il est modérément angulé.
Jambes
Longue et musclée.
Jarret
Bas, angulation nettement marquée.
Métatarse
Court, fort, vertical.
Pieds postérieurs
Doigts serrés, un peu plus longs et moins cambrés que les antérieurs. Les coussinets sont élastiques ; leurs faces latérales sont recouvertes d’un poil épais.

Allures

Dégagées et faciles, avec des enjambées étendues. Le chien passe facilement du trot au galop, qui est son allure la plus naturelle. Les membres se meuvent dans des plans parallèles.

Peau

Bien appliquée sur tout le corps, sans plis.

Robe

Qualité du poil
Le poil de couverture est lisse et raide. Au cou, sur le dos et sur les faces postérieures des cuisses il est plus long qu'aux autres endroits. Le sous-poil est doux et dense.
Couleur du poil
Noire, elle peut être terne ou d'une nuance brunâtre. La majorité des sujets présentent des marques blanches bien délimitées en tête, au cou, au poitrail, au ventre et sur les membres.

Taille et poids

Hauteur au garrot
La taille idéale pour les mâles est de 57 cm et pour les femelles de 52 cm avec une tolérance de +/- 3 cm.
Poids
Pour les mâles de 25 à 28 kg et pour les femelles de 17 à 20 kg.

Défauts

• Tout écart par rapport à ce qui précède doit être considéré comme un défaut qui sera pénalisé en fonction de sa gravité et de ses conséquences sur la santé et le bien-être du chien et sa capacité à accomplir son travail traditionnel.
• Les défauts doivent être listés en fonction de leur gravité.

Défauts généraux

 Ossature frêle.
 Crâne étroit.
 Front fortement bombé.
 Museau pointu.
 Yeux jaunes.
 Oreilles molles, oreilles de chauve-souris.
 Présence de fanon.
 Poitrine trop descendue ou en tonneau.
 Queue droite ou insuffisamment recourbée.
 Epaules droites.
 Jarrets droits, pieds plats.
 Ergots aux membres postérieurs.
 Poil ondulé.
 Couleur blanche prédominante avec des marques noires, ou présence partielle de poil dit de loup.

Défauts entrainant l’exclusion

 Chien agressif ou chien peureux.
 Prognathisme supérieur ou inférieur.
 Oeil vairon.
 Oreilles tombantes, ou pointes des oreilles cassées (semi-dressées).
 Autres couleurs que celles indiquées dans le standard.

NB :

• Tout chien présentant de façon évidente des anomalies d'ordre physique ou comportemental sera disqualifié.
• Les défauts mentionnés ci-dessus, lorsqu'ils surviennent à un degré très marqué ou fréquent, sont éliminatoires.
• Les mâles doivent avoir deux testicules d'aspect normal complètement descendus dans le scrotum.
• Seuls les chiens sains et capables d’accomplir les fonctions pour lesquelles ils ont été sélectionnés, et dont la morphologie est typique de la race, peuvent être utilisés pour la reproduction.

Bibliographie

https://www.fci.be/

Compléments apportés par les visiteurs

Bred in Finnish Karelia since the early 1800's to hunt large game, including elk, wolf and bear, the original Karelian Laika was a truly magnificient dog, prized for its stamina, intelligence and temperament. The Karelian Bear Dog is directly descended from this old breed and carries a fair amount of blood of Russian and Asian ovcharkas and spitz-type breeds, inheriting much of their personality traits, such as high protection drive, confrontational attitude towards strange dogs and devotion to a single master.
It should be noted that the Karelian Bear Dog is not the same breed as its Russian cousin known as the Russo-European Laika, as well as being a very different dog from a small red-coated spitz named Karelo-Finnish Laika, which is the Russian variety of the original Finnish Spitz breed. When a number of Russian hunters wanted to distinguish their Karelian Bear Laika from the Finnish Karelian Bear Dog breed and improve its already fearless and tenacious characteristics, as well as its health and resilience, they introduced other strains of their native Laikas into its bloodline, but they didn't use the so-called "Russian Utchak Sheepdog", which is commonly listed as one of the parent breeds to the Russo-European Laika, but is most certainly a product of imagination and obvious ignorance of some western authors, when in fact it never existed.
Fanciers of the original Karelian Bear Dog continued to breed it true to type and this superb worker was standardized and made its first appearance in 1936 at a Helsinki Dog Show. Although official International recognition came in 1945, the breed has already suffered greatly during the 2nd World War and only a small number of pure examples survived. Dedicated breeders managed to revive the Karelian Bear Dog in the 1960's, reportedly using some Russo-European Laikas in the programme and this lovely Finnish breed is again popular in its homeland today, but also commonly found outside Finland, in particular the neighbouring Scandinavian countries and North America. Many fanciers believe that the modern incarnation of the breed differs greatly than its ancestors, due to it being bred for the Show rings and as a pet, losing its hunting qualities over the years, although those strains which are believed to contain blood of Russian dogs are still capable workers. Reasonably easy to train, devoted and energetic, it makes an amenable companion for experienced owners. Some specimens can be stubborn and dog-aggressive, needing early and broad socialization. Wide-chested, squarely built and very strong, this is a healthy and athletic breed. The ears are erect and the tail is curled over the back, although some working examples can have their tails docked. The medium-length coat is dense and rich, preferably black with large white markings, but other colourings can be encountered, such as uniform black, grey with white patches or white with black, brown or grey markings, but they're not as valued, since they are seen as remnants of the Russian breed's influence. Average height is around 23 inches.

Historique détaillé

Le Chien d'Ours de Carélie (la Carélie est une province frontière entre la Russie et la Finlande) est également connu sous le nom finnois de Karjalankarhukoïra ou, plus simplement, de Carélien. C'est un chien de chasse nordique, apparenté au Laika, chien de chasse de type Spitz fréquemment employé en Russie et notamment en Sibérie.

Les Finlandais ont découvert le Chien d'Ours de Carélie au début des années vingt, lorsque, à la suite de la révolution d'Octobre, nombre de Russes accompagnés de leurs chiens préférés décidèrent de fuir le régime soviétique. Le succès de ce chien fut rapide. Depuis la nuit des temps, en effet, la chasse à l'ours est l'une des activités les plus prisées par les Finnois, aussi, séduits par les qualités de chien courant du Carélien, ils adoptèrent la race et, dès les années trente, entreprirent d'en faire l'élevage.

Toutefois, cette ambition fut contrariée par la Seconde Guerre mondiale, et à l'issue de cette dernière, il ne subsistait qu'une cinquantaine de sujets, à partir desquels on put tout de même progressivement redémarrer l'élevage. Apprécié en Finlande surtout pour la chasse de l'ours, le Chien d'Ours de Carélie s'est également taillé une solide réputation de chasseur d'élan. De nombreux élevages produisent des chiens essentiellement destinés à cette fin, certains s'attachant cependant davantage à l'apparence des sujets et à leur conformité au standard.

Utilisé dans certains pays de l'Est et plus particulièrement en Pologne, il a fait aussi une entrée remarquée en Allemagne; en Suisse, en revanche, les tentatives d'introduction ont pour la plupart échoué. En France, la race est encore très peu connue, puisque 23 sujets seulement étaient inscrits au Livre des origines français en 1986.

Si l'on envisage d'acquérir un Carélien, il faut agir en connaissance de cause. En effet, ce chien ne doit pas être confondu avec ses cousins, les chiens de traîneau : il n'a en rien une nature adaptée à la vie citadine, contrairement par exemple, au Loulou de Poméranie, ou Spitz nain.

Le Chien d'Ours de Carélie est avant tout un chien de chasse, et plus particulièrement de chasse au gros gibier: ours, bien sûr, mais encore sanglier, chevreuil, élan. Rien ne l'arrête, ni le froid, ni la pluie. Une cynophile allemande, Margaret Wunsch, étonnée par la résistance et la détermination de ce chien, a demandé à des Finlandais: « Comment formez-vous donc vos chiens ? » Ils ont cela dans le sang, lui ont répondu les chasseurs d'élan. La passion de la chasse est innée en eux. Leur attrait pour l'élan dicte naturellement un certain comportement. En règle générale, ils sentent jusqu'à 800 mètres. Des chiens expérimentés sentent l'élan à des kilomètres et suivent sans erreur une trace d'un jour. Ils aboient, marquent l'élan à l'arrêt, suivent sans bruit le gibier fuyant, à la trace. Le maître doit suivre. Le chien l'attend de temps à autre, puis repart. Seul le nez se relève, reprend l'odeur, et il repart jusqu'à l'élan. Alors, l'aboiement est le signe infaillible du succès.

Le Chien d'Ours de Carélie, s'affirmant ainsi redoutable chasseur, n’est évidemment pas fait pour vivre en appartement. A l'inconscient qui n'en tiendrait pas compte, l'animal le rappellera avec vigueur, encore qu'il soit capable de rester de longues heures dans un salon très tranquillement, il causera de sérieux dégâts au mobilier, par exemple, s'il ne peut sortir quand bon lui semble. Il lui faut donc un vaste jardin où; à défaut de sanglier ou d'ours ; il fera impitoyablement la chasse aux rats et aux souris. Il faut savoir aussi que, comme bon nombre de chiens de chasse, il aime creuser la terre. Sans beaucoup d'égards pour les plantations.

On dit parfois du Chien d'Ours de Carélie qu'il est à la fois ange et démon. Il ne faut pas se fier à l'image que l'on peut avoir de lui dans le cadre d'une exposition : roulé en boule dans une cage, l'oreille basse et l'œil triste, il paraît bien calme. Ce n'est qu'apparence, et son tempérament de feu se manifestera dès qu'un congénère passera à sa portée: il bondira sur ses pattes, les crocs à découvert, l'œil rond et cruel, les muscles tendus. Ce chien nordique a besoin de dominer les autres chiens; il faut donc savoir lui imposer le calme en cas de besoin. Ce qui confirme que le Chien d'Ours de Carélie, animal exceptionnel, exige un maître exceptionnel.

Il n'est en effet pas facile d'éduquer ce chien de tempérament très indépendant. « J'y regarderai à deux fois et même à trois fois avant d'acheminer un Carélien », lisait-on dans une revue britannique voici quelques années. « Ce n'est jamais un chien de compagnie », ajoute Margaret Wunsch. Voilà des propos qui devraient décourager les amateurs peu avertis. Le Carélien doit donc être éduqué très tôt, dès deux ou trois mois, si l'on souhaite qu'il obéisse un peu. Très têtu, il a une nette tendance à n'agir qu'en fonction de son bon vouloir. Plus d'un propriétaire peut perdre patience face à ce comportement. Or, il ne faut surtout pas le frapper. Très intelligent, le Carélien est un chien qui doit être éduqué fermement, mais en douceur. Seule l'action psychologique se révélera efficace. Une éducation ferme est particulièrement indispensable lorsque le chien ne chasse pas, car son équilibre dépendra alors totalement des rapports qu'il entretiendra avec son maître.

S'il sait se montrer joueur, le Chien d'Ours de Carélie est incapable de jouer doucement, et ses manifestations d'affection peuvent jeter à terre un adulte. Cependant, en présence d'enfants et de personnes âgées, il est capable en principe de modérer sa fougue naturelle.

On l'aura compris : le compagnon idéal de ce chien est un adulte en bonne santé et sportif ; si possible chasseur. Courir, sauter, bondir, rien ne fait plus plaisir à ce vif-argent. Il est d'ailleurs prudent de bien clôturer le jardin à l'intérieur duquel il se trouve, car il est capable d'effectuer des sauts de 2 mètres de haut pratiquement sans élan. Et, s'il parvient à s'échapper, il ne tardera pas à gagner les poulaillers des environs.

Il ne faut pas dresser ce chien à l'attaque : sa force étonnante et son agressivité latente le transformeraient alors en arme dangereuse et difficilement contrôlable. De toute façon, le Chien d'Ours de Carélie n'a pas vocation à être un chien de garde (même s'il signale par des aboiements intempestifs l'arrivée de toute personne étrangère à la maison).

S'il ne se montre jamais servile, le Carélien n'en est pas moins un chien extrêmement fidèle. C'est le chien d'un seul maître. Malgré son caractère difficile ; comme du reste celui de bon nombre de chiens nordiques ; on peut lui faire totalement confiance. Il n'est pas fourbe et accomplit toute chose avec fougue. Même si c'est une bêtise, bien entendu. Le Chien d'Ours de Carélie plaira à celles et à ceux qui n'aiment pas les chiens carpettes. En revanche, il est vivement déconseillé de se découvrir une soudaine passion pour cette race, uniquement en faisant la connaissance d'une portée de chiots : certes, ils ressemblent à d'adorables pandas, mais leur docilité disparaîtra très vite à l'âge adulte.

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