Epagneul picard |
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Standard FCI Nº 108 |
Origine |
France | |
Groupe |
Groupe 7 Chiens d'arrêt | |
Section |
Section 1.2 Chiens d’arrêt continentaux, type Epagneul | |
Epreuve |
Avec épreuve de travail | |
Reconnaissance à titre définitif par la FCI |
mercredi 08 décembre 1954 | |
Publication du standard officiel en vigueur |
jeudi 08 juin 2023 | |
Dernière mise à jour |
jeudi 24 août 2023 | |
In English, this breed is said |
Picardy spaniel | |
Auf Deutsch, heißt diese Rasse |
Picardie Spaniel | |
En español, esta raza se dice |
Spaniel picardo | |
In het Nederlands, wordt dit ras gezegd |
Picardië Spaniel |
Utilisation |
Chien d’arrêt. |
Bref aperçu historique |
De par la diversité du biotope de la région picarde, il fallait aux chasseurs de cette région, un chien rustique, polyvalent et généreux. Ce chien ancestral, s'est surtout cantonné aux frontières de notre région, ce qui explique encore aujourd'hui le faible développement de la race. Et pourtant!… Si vous saviez quelle joie vous éprouvez à chasser avec lui! Le sérieux de son travail est légendaire. Son arrêt est ferme et joyeux à la fois. Sa finesse de nez ne laisse aucune chance au gibier. Des deux chiens de PICARDIE, ce qui différencie le Picard, du Bleu de Picardie, c'est avant tout la couleur de la robe. Ces chiens rencontrent aujourd'hui un certain regain d'attention et c'est avec plaisir que bon nombre de chasseurs redécouvrent cet auxiliaire un peu oublié. C'est un bon compromis pour ceux qui recherchent un auxiliaire bien adapté à la chasse du petit gibier. La gentillesse fait de ce chien un compagnon idéal à la maison. C'est un véritable ami des enfants avec qui il aime jouer tout en respectant les rapports de force. |
Aspect général |
Chien médioligne, de type braccoïde, bien râblé d’un air doux et expressif ; membres forts et nerveux. Son port de tête est gai et imposant : il présente un beau développement dans l’avant-main. |
Proportions importantes |
La longueur scapulo-ischiale du corps est supérieure d'environ 1/10 à la hauteur au garrot. La poitrine bien développée doit descendre aux niveaux des coudes. |
Comportement / caractère |
Chien souple et doux, de caractère facile, s'adapte facilement à la vie de famille. Sportif, il aura néanmoins besoin d'une promenade quotidienne lors de laquelle il pourra se défouler. |
Tête |
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Région crânienne |
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Tête |
Parois latérales plates. | |
Crâne |
Rond et moyennement large sans pariétaux saillants, protubérance occipitale bien prononcée. | |
Stop |
Cassure bien oblique, pas à angle droit. |
Région faciale |
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Truffe |
Brune, moyenne, assez ronde. Narines bien ouvertes de couleur en harmonie avec la robe, comme le bord des paupières et orifices naturels. | |
Museau |
Long, assez large, allant en diminuant depuis l’attache de la tête jusqu'à l’extrémité du museau ; très légère proéminence au milieu du chanfrein. | |
Lèvres |
D’une épaisseur moyenne, un peu descendues, pas trop pendantes. | |
Mâchoires et dents |
Articulé complet en ciseaux. | |
Joues |
Peu chargées, peau adhérente. | |
Yeux |
De couleur ambre foncé, bien ouverts ; regard franc et très expressif. | |
Oreilles |
Elles doivent être attachées approximativement au niveau de la ligne de l’œil. Assez épaisses, encadrant bien la tête, recouvertes de belles soies ondulées. Les oreilles tirées simultanément, sans force, vers l'avant, l'extrémité des pavillons auriculaires doivent affleurer la naissance de la truffe. |
Cou |
Bien attaché, bien musclé. |
Corps |
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Ligne du dessus |
Droite, bien soutenue en action comme en statique. | |
Garrot |
Sec, bien sorti et large. | |
Dos |
De longueur moyenne, avec légère dépression après le garrot. | |
Rein |
Bien droit, pas trop long, large et épais. | |
Croupe |
Très légèrement oblique et arrondie. | |
Poitrine |
Profonde, assez large, descendant franchement au niveau du coude. | |
Ligne du dessous |
Légèrement relevée. |
Queue |
Pas attachée trop haut. Elle forme deux légères courbes, convexe et concave ; pas trop longue ; ornée de belles soies. |
Membres |
Membres antérieurs |
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Généralités |
Les antérieurs sont d’aplomb. L’arrière du membre antérieur est garni de franges ondulées de moyenne longueur au-dessus du coude, mais nettement plus longues au niveau de l’avant-bras et retombant jusqu’au niveau du métacarpe. | |
Epaules |
Omoplates assez longues, plutôt droites, bien musclées. | |
Bras |
Bien musclé. | |
Avant-bras |
Bien d’aplomb. | |
Carpe |
Bien dessinés, secs. | |
Métacarpe |
Le métacarpe est très légèrement oblique vu de profil. | |
Pieds antérieurs |
Plutôt ronds, un peu larges mais pas plats, bien garnis de poils dans les espaces interdigitaux bien serrés. La couleur de pigmentation des coussinets est en accord avec les caractéristiques génétiques de la couleur de la robe. |
Membres postérieurs |
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Généralités |
Postérieurs bien frangés jusqu’au jarret. Le sommet de la croupe est légèrement plus bas que le garrot. | |
Cuisses |
Droite, bien descendue, large, bien musclée. | |
Jambes |
Longues pourvue de muscles apparents et garnies de franges bien fournies. | |
Jarret |
Peu coudé. | |
Métatarse |
Droit. | |
Pieds postérieurs |
Ronds, larges, serrés, avec un peu de poil entre les doigts. |
Allures |
Elles sont faciles, souples, régulières, puissantes en restant élégantes. Les membres se meuvent bien dans l’axe du corps sans déplacement vertical exagéré de la ligne du dessus. Au galop, la ligne de dos est basculante dans le mouvement. |
Peau |
Assez fine et souple. |
Robe |
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Qualité du poil |
Gros et pas très soyeux ; fin à la tête, légèrement ondulé sur le corps. Souvent accompagné d'un sous poil. | |
Couleur du poil |
Traditionnellement appelée gris moucheté, avec plaques marron foncé sur les diverses parties du corps et à la naissance de la queue ; Le plus souvent marqué de feu en tête et aux pattes. (« marron marqué de fauve et blanc mélangé moucheté » réalisant une teinte qui était qualifiée de « feuilles mortes » dans la nomenclature traditionnelle.) |
Taille et poids |
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Hauteur au garrot |
Mâles : 57 à 62 cm. Femelles : 55 à 60 cm. Une tolérance de ± 2 cm est admise mais non souhaitée. |
Défauts |
• Tout écart par rapport à ce qui précède doit être considéré comme un défaut qui sera pénalisé en fonction de sa gravité et de ses conséquences sur la santé et le bien-être du chien et sa capacité à accomplir son travail traditionnel. • Les défauts doivent être listés en fonction de leur gravité. |
Défauts graves |
Crâne trop large ou trop étroit. Oreille trop courte ou triangulaire. Truffe : autre couleur que brune ou dépigmentation (ladre important à la truffe). Œil : Clair et trop petit. Manque d'ossature. |
Défauts entrainant l’exclusion |
Chien agressif ou peureux. Prognathisme supérieur ou inférieur. Dents : Absence d'une canine ou absence de 2 incisives ou manque de plus de 2 autres dents (PM ou M) sans tenir compte des PM1 et M3. Taille en dehors des limites de tolérance du standard. Manque de type (insuffisance de caractère ethnique qui fait que l’animal, dans son ensemble, ne ressemble plus suffisamment à ses congénères de la race). Robe atypique : taches blanches ou noires. |
NB : |
• Tout chien présentant de façon évidente des anomalies d'ordre physique ou comportemental sera disqualifié. • Les défauts mentionnés ci-dessus, lorsqu'ils surviennent à un degré très marqué ou fréquent, sont éliminatoires. • Les mâles doivent avoir deux testicules d'aspect normal complètement descendus dans le scrotum. • Seuls les chiens sains et capables d’accomplir les fonctions pour lesquelles ils ont été sélectionnés, et dont la morphologie est typique de la race, peuvent être utilisés pour la reproduction. |
Bibliographie |
https://www.fci.be/ |
Historique détaillé |
L'Epagneul Picard fait partie des plus anciennes races continentales, au même titre que l'Epagneul Français. Comme ce dernier, il a pour ancêtre le « chien d'oysel » ou « chien couchant » décrit par Gaston Phébus et Henri de Ferrières à la fin du XIve siècle. L'Epagneul Picard fut longtemps favori des seigneurs et des rois, comme en témoignent les œuvres de Desportes et d'Oudry, peintres des chasses et des chiens royaux, qui nous laissèrent de nombreuses représentations d'Epagneuls, et, par ailleurs, il fut l'un des seuls chiens de chasse à être finalement admis dans les salons. Au cours du XIX" siècle, à la suite de l'abolition du privilège de la chasse, l'Epagneul se répandit beaucoup chez les bourgeois et même chez les paysans. Il se diffusa dans toute la France, mais particulièrement au nord-ouest, dans les régions de bocage et de marais où le climat humide et froid en faisait un auxiliaire précieux. Vers la fin du siècle dernier, cependant, on assista à un véritable engouement pour les chiens anglais, surtout chez les cynophiles et les chasseurs très aisés. La mode des races britanniques était l'expression d'un vaste courant anglomane dans les classes dirigeantes de notre pays, que l'on pouvait observer notamment dans le domaine de la nature, des animaux, du sport et en particulier du cheval; ce n'est pas un hasard si les premiers cynophiles français étaient aussi des « gens de cheval », la Société centrale canine ayant été, à l'origine, une émanation du très sélect Jockey Club. Mais cet attrait des chiens anglais n'était pas qu'une question de mode, car les Britanniques, qui, d'une part, avaient vu, dès le début du XlXe siècle, leurs territoires de chasse se restreindre et le gibier se raréfier et, d'autre part, avaient acquis une grande maîtrise de la sélection canine, avaient pris beaucoup d'avance dans l'amélioration de leurs races canines. Il n'empêche que l'anglomanie porta un grand préjudice aux vieilles races françaises de chiens d'arrêt. Ainsi, les sujets les plus typés parmi les Epagneuls devinrent fort rares, tandis que les vulgaires « Epagneuls de pays » furent moins touchés au début. C'est alors que J. de Coninck, un cynophile qui avait entrepris l'étude de tous les chiens d'arrêt français, s’enthousiasma pour un type d'Epagneul qu'il définit comme l'Epagneul Français, c'est-à-dire comme un chien de belle taille, à robe blanche tachée exclusivement de marron. Ce choix très restrictif, pour ce qui est de la couleur de la robe, était sans doute dicté par le souci d'éliminer les sujets croisés avec des Setters Anglais et d'empêcher d'éventuelles retrempes avec ces derniers, ou encore pour permettre de distinguer du premier coup d'œil l'Epagneul Français des races britanniques. Mais le mérite d'avoir sauvé plus tard l'Epagneul Français revint à l'abbé Fournier ainsi qu'à quelques éleveurs, dont l'histoire n'a malheureusement pas retenu les noms. Malgré les critères de sélection proposés par J. de Coninck, il est évident qu'il existait des Epagneuls bien français qui possédaient une robe fortement mouchetée avec, outre les plaques marron, des marques feu au-dessus des yeux, aux joues et aux membres. Ces coloris se retrouvaient d'ailleurs fréquemment en Picardie, l'un des grands fiefs de l'Epagneul. En effet, cette région est, surtout en baie de Somme, un véritable paradis pour les oiseaux migrateurs qui apprécient aussi le littoral bordé de marais (les bas-champs). Entre les tourbières et les marécages de fonds de vallées, la Picardie présente également des terrains plus classiques, tels des bocages et des bosquets, des plateaux portant de riches cultures de céréales et de betteraves. Autant dire que cette région est idéale pour l'Epagneul, qui y développa ses nombreuses compétences et ne pouvait qu'accéder à une carrière cynophile. En 1904, à l'exposition canine de Paris, un certain M. Rattel présenta pour la première fois un Epagneul Picard aux caractéristiques parfaitement fixées. Il fut classé parmi les Epagneuls Français puisque les différentes familles n'étaient pas encore différenciées et ne devaient l'être qu'avec la création du Club de l'Epagneul, en 1907. Quant au Club de l'Epagneul Picard, il fut fondé en 1921. Bien des questions se sont posées à propos de cette race. En premier lieu, beaucoup se sont demandés si l'Epagneul Picard n'était pas finalement qu'une variété d'Epagneul Français, distincte seulement par les coloris de sa robe. D'éminents spécialistes, parmi lesquels l'abbé Fournier, Paul Mégnin et de Kermadec, étaient de cet avis, et il est par ailleurs incontestable que les deux races étaient très proches par leur physique comme par leurs aptitudes (leur histoire se confond d'ailleurs jusqu'en 1907). Cependant, les différences ne pouvaient que s'accroître avec le temps. Ainsi, Paul Megnin fait-il remarquer dans l’édition de 1946 de Nos Chiens que le Picard est « le vieil Epagneul Français, plus léger, avec plus d'endurance et un nez plus sûr. Son poil est gris-brun, et un peu dur ». Ces différences restent, à vrai dire, tout à fait minimes, et elles sont plus de nature à faire distinguer deux variétés que susceptibles de séparer deux races. En fait, cette discussion n'a pas grand intérêt, car, étant donné l'usage de ne pas croiser entre elles les variétés d'une même race, que l'Epagneul Picard ait été considéré comme une variété du Français ou comme une race à part entière n'aurait pu avoir que peu d'incidence du point de vue zootechnique. En revanche, la volonté de discerner le Picard comme une race a peut-être joué un rôle quant à sa diffusion. Toujours est-il que, si Mégnin écrivait très affirmativement à propos de la race: « Nul doute qu'elle ne reprenne rapidement dans le pays la place prépondérante à laquelle elle a droit », cette prévision s'est révélée totalement fausse. Une autre question, celle de la parenté possible du Picard avec les races anglaises, agitait les esprits. En effet, certains suspectaient une ascendance britannique chez ce chien, en vertu de sa robe aux nombreuses mouchetures et aux marques feu, caractéristiques rejetées chez le Français justement pour bien distinguer ce dernier des races anglaises. Or, la robe du Picard possède en fait des coloris bien français, même si, par ailleurs, il est probable que certaines lignées ont subi ; à un moment précis de leur histoire ; une légère retrempe. Cela dit, il ne faut pas exagérer l'importance des croisements avec les races d' Outre-Manche du temps où les chasseurs britanniques fréquentaient la Somme, avant l'établissement de la quarantaine en 1901. De toute façon, c'est surtout l'Epagneul Bleu de Picardie qui semblerait avoir été « vivifié » par un apport de Setter. L'Epagneul Picard reste curieusement méconnu de la grande majorité des chasseurs français. Pourtant, on ne peut pas dire que ce chien ait eu à essuyer la critique, car la plupart des spécialistes sont unanimes à lui reconnaître un ensemble homogène de qualités qui lui permet de se montrer très efficace quelles que soient les circonstances et l'habileté du maître. Certains ont pu dire : « Ce chien a la réputation d'avoir un nez court et de ne pas être précoce. Nous pensons plutôt qu'il a le nez en rapport avec ses jambes. » Mais on opposera l'opinion tout à fait contraire de connaisseurs qui déclarent: « Ce sont d'excellents chiens de chasse. Étant donné leur pays d'origine, ils excellent au marais, allant très bien à l'eau, rapportant bien. Ils sont aussi de bons bécassiers et ne se laissent pas rebuter par les ronciers les plus rébarbatifs. Ils se comportent fort bien en plaine, ce sont donc des chiens polyvalents. Ces races, l'Epagneul Picard et le Bleu de Picardie, mériteraient d'être mieux connues et plus développées. » En dépit du dynamisme et du sérieux du Club de race, qui a plus de trois cents adhérents sur l'ensemble du territoire, l'Epagneul Picard a du mal à atteindre une centaine de naissances par an. Il faudrait sans doute insister plus sur sa vocation de chien polyvalent que sur celle de chien de marais. Certes, cette spécialité exige du chien qui la pratique de grandes qualités: une endurance physique à toute épreuve, du courage, de la passion pour la chasse, de grandes aptitudes au rapport, ainsi qu'une résistance aux conditions climatiques défavorables. Mais la chasse dans les marais se restreint d'année en année : ce furent d'abord les agriculteurs et les horticulteurs qui drainèrent et asséchèrent bien des zones marécageuses; ensuite, on a interdit la chasse dans de nombreux domaines; enfin, les mesures prises (avec le soutien ou sous la pression de pays étrangers) en faveur de la protection des oiseaux migrateurs lorsqu’ils passent en France ne facilitent pas la situation. Ainsi, la chasse au marais étant de plus en plus menacée, la spécialité originelle de l'Epagneul Picard ne saurait aujourd'hui suffire pour assurer sa diffusion. Heureusement, on peut rappeler que ce chien possède bien d'autres cordes à son arc. Par exemple, les nouveaux adeptes de la « chasse devant soi » sauront utiliser ses multiples qualités; il y montre en effet une grande activité sans pour autant quêter loin du fusil, et il est facile à manier. L'Epagneul Picard correspond parfaitement au chasseur français qui accorde toujours une grande importance à la faculté du rapport. Ce chien se dresse sans difficulté à cette tâche et l'accomplit, en toutes circonstances, avec passion et brio. Le chasseur ; néophyte ou non ; qui a besoin d'un chien susceptible de remplacer plusieurs chiens spécialisés pourra tirer profit de ce compagnon doux et obéissant autant que passionné. L'Epagneul Picard est le contraire d'un chien lymphatique ou débonnaire. Il sait explorer très méthodiquement le terrain, montrant une opiniâtreté exemplaire, et ses arrêts sont pratiquement toujours exploitables. Et s'il n'est pas un « buveur d'air» qui ne convient qu'aux vastes espaces découverts ou aux épreuves sportives, cela ne veut pas dire qu'il ne soit pas capable de briller dans les compétitions. En effet, le Club organise régulièrement des épreuves de travail permettant de sélectionner les meilleurs sujets et de prouver les qualités de la race. Une chose est sûre : ce n'est pas par excès d'exigence que beaucoup de chasseurs français boudent encore l'Epagneul Picard. |