Welsh Corgi Cardigan

Standard FCI Nº 38

Origine
Grande-Bretagne
Traduction
R. Triquet (1988) & J. Mulholland (2009)
Adaptation : Iris Borianne
Langue faisant foi (EN)
Groupe
Groupe 1 Chiens de berger et de bouvier (sauf chiens de bouvier suisse)
Section
Section 2 Chiens de bouvier (sauf chiens de bouvier suisses)
Epreuve
Sans épreuve de travail
Reconnaissance à titre définitif par la FCI
mardi 12 novembre 1963
Publication du standard officiel en vigueur
jeudi 16 juin 2022
Dernière mise à jour
lundi 19 septembre 2022
In English, this breed is said
Welsh Corgi Cardigan
Auf Deutsch, heißt diese Rasse
Welsh Corgi Cardigan
En español, esta raza se dice
Welsh Corgi Cardigan
In het Nederlands, wordt dit ras gezegd
Welsh Corgi Cardigan

Utilisation

Chien de berger et de compagnie.

Bref aperçu historique

Le Welsh Corgi Cardigan est connu parce que son cousin qui lui ressemble tant, le Pembroke, a rejoint la cour d'Angleterre depuis 1933. Pourtant, à l'origine ce n'est pas un chien d'appartement ou de compagnie, mais un chien de troupeau pour garder les vaches. Probablement introduit en Angleterre par les Celtes, le Cardigan aurait peut être subi les influences de chiens de berger britanniques et de chiens nordiques. Ses origines se confondent parfois avec le Corgi Pembroke. Son standard a été définitivement adopté en 1934.

Aspect général

Vigoureux, dur à la tâche, toujours en action, capable d’endurance. Le corps est long par rapport à la hauteur au garrot et se termine par une queue en brosse de renard, attachée au niveau de la ligne de dessus.

Proportions importantes

Le rapport chanfrein/crâne est de 3/5.

Comportement / caractère

Vif, actif et intelligent. Docile, ni peureux ni agressif.

Tête

Région crânienne

Tête
Aspect et forme de la tête du renard.
Crâne
Large et plat entre les oreilles ; il va en diminuant vers les yeux au-dessus desquels il présente un léger dôme. 
Stop
Modéré.

Région faciale

Truffe
Noire ; légèrement proéminent et en aucun cas tronqué.
Museau
S’amincit modérément vers le nez.
Mâchoires et dents
Dents fortes avec un articulé en ciseaux, c'est-à-dire que les incisives supérieures recouvrent les inférieurs dans un contact étroit et sont implantées bien d’équerre par rapport aux mâchoires. La mâchoire inférieure est nettement dessinée. Elle est forte mais sans être proéminente.
Yeux
De dimensions moyennes, limpides, donnant une expression douce et éveillée mais vigilante. Assez écartés avec les commissures nettement dessinées. Leur couleur est de préférence sombre ou assortie à la couleur de la robe. ; leur pourtour est foncé. Un œil ou les deux d’un bleu pâle, bleus ou tachetés de bleu ne sont admis que chez les bleus merle (robes bigarrées).
Oreilles
Assez grandes, proportionnellement à la taille du chien et dressées. Modérément larges à la base, insérées à environ 8 cm (3,5 pouces) l’une de l’autre. Leur extrémité est légèrement arrondie. Elles sont portées de telle sorte que les extrémités sont légèrement en dehors des droites portées de l’extrémité du nez par le centre des yeux ; bien attachées en arrière de façon à pouvoir se coucher à plat le long du cou.

Cou

Musclé, bien développé, proportionné au corps, inséré dans les épaules bien obliques.

Corps

Généralité
Suffisamment long et fort.
Ligne du dessus
Horizontale.
Poitrine
Moyennement large, au sternum proéminent. Région sternale bien descendue.
Côtes
Côtes bien cintrées.
Flanc
Flancs nettement dessinés.

Queue

Ressemble à celle du renard ; attachée au niveau de la ligne de dessus et moyennement longue (à toucher ou presque toucher le sol). Elle est portée bas en station debout mais, en action, elle peut se relever un peu au-dessus de la ligne de dessus mais ne doit pas se recourber sur le dos.

Membres

Ossature forte. Les membres sont courts mais le corps n’est pas trop près de terre.

Membres antérieurs

Epaules
Bien inclinée, formant un angle d’approximativement 90° par rapport au bras, musclée.
Coudes
Bien au corps.
Avant-bras
Légèrement cintrés afin d’épouser la forme de la poitrine.
Pieds antérieurs
Ronds, serrés, assez grands, pourvus de bons coussinets. Légèrement tournés en dehors.

Membres postérieurs

Généralités
Forts, bien angulés et en ligne, cuisses et jambes musclés. Ossature forte jusqu’aux pieds. Membres courts.
Métatarse
Vertical en station debout, vu de profil ou de derrière.
Pieds postérieurs
Ronds, serrés, assez grands, pourvus de bons coussinets.

Allures

Dégagées et actives, les coudes restant bien au corps, ni décollés ni trop serrés. Les antérieurs se portent bien en avant sans trop se lever du sol, en harmonie avec la poussée des postérieurs.

Robe

Qualité du poil
Court ou moyen dont la texture est dure. Résistant aux intempéries avec un bon sous-poil. De préférence droit.
Couleur du poil
Les couleurs admises sont bleu bigarré, bringé, rouge, sable et les robes tricolores tachetées de bringé ou de rouge.
Toutes les couleurs ci-dessus sont admises, qu’elles présentent ou non des panachures blanches caractéristiques au niveau de la tête, de l’encolure, des parties déclives, des membres et des pieds, que la pointe de la queue soit blanche ou non. Le blanc ne doit dominer ni au niveau du corps, ni au niveau de la tête. Le pourtour des yeux n’est jamais blanc : il est de couleur noire, comme le nez. Les robes marron (foie) ou diluées sont hautement indésirables..

Taille et poids

Hauteur au garrot
Hauteur au garrot idéale de 30 cm.
Poids
Poids en rapport avec la taille, l'équilibre général étant la principale considération.

Défauts

• Tout écart par rapport à ce qui précède doit être considéré comme un défaut qui sera pénalisé en fonction de sa gravité et de ses conséquences sur la santé et le bien-être du chien et sa capacité à accomplir son travail traditionnel.
• Les défauts doivent être listés en fonction de leur gravité.

Défauts entrainant l’exclusion

 Chien agressif ou peureux.

NB :

• Tout chien présentant de façon évidente des anomalies d'ordre physique ou comportemental sera disqualifié.
• Les défauts mentionnés ci-dessus, lorsqu'ils surviennent à un degré très marqué ou fréquent, sont éliminatoires.
• Les mâles doivent avoir deux testicules d'aspect normal complètement descendus dans le scrotum.
• Seuls les chiens sains et capables d’accomplir les fonctions pour lesquelles ils ont été sélectionnés, et dont la morphologie est typique de la race, peuvent être utilisés pour la reproduction.

Bibliographie

https://www.fci.be/

Historique détaillé

Le Welsh Corgi, qui l'ignore ? C'est le chien de la reine d'Angleterre. Pourtant, ce lieu commun ne doit sûrement pas recueillir l'approbation des amoureux de la race! D'abord, parce que ce chien est non pas anglais mais gallois, ensuite parce que ses qualités se suffisent à elles-mêmes, sans avoir besoin de cette référence. Campagnard, rustique, chien de travail et admirable ami de l'homme, le Welsh Corgi n'est pas seulement le chien de la reine.

Il convient donc d'oublier quelques instants ses attributions aristocratiques et de se pencher sur les origines de ce remarquable chien de berger, dont il existe deux types, le Pembroke et le Cardigan. Pour commencer, on dira que le Cardigan est sans doute le plus ancien des deux. Ce diable de petit chien, probablement cousin des ancêtres du Terrier Allemand et du Teckel, aurait suivi les Celtes tout au long de leur migration vers les montagnes du pays de Galles, mille deux cents ans avant notre ère. Il gardait les campements, assurait la protection des femmes et des enfants, mais surtout veillait sur les précieux troupeaux. Trop petit pour vraiment se battre, il servait néanmoins de « sonnette d'alarme » au moindre bruit suspect, qu'il détectait grâce à son ouïe d'une rare finesse. Son aptitude à conduire les bêtes lui valut vite une grande réputation, puisque, dès le Xe siècle, le roi Hywel Dda (le Bon) décida de punir d'une amende de quatre pence quiconque tuerait volontairement un chien de travail. Il ne faut pas chercher plus loin l'origine du nom Corgi, puisque, en gallois, petit chien de travail se disait cur-gi. Si le chien avait plus d'un an (donc pouvait déjà travailler comme berger), l'amende encourue augmentait: elle variait de 60 à 320 pence selon la qualité de l'animal, ce qui était lourd.

Il est certain que les races scandinaves furent mêlées à l'évolution du Corgi à partir du IXe siècle par le biais des incursions vikings. Lorsque les drakkars touchaient terre, il en sortait toujours quelque Buhund ou Vallhund (Vâstgôtaspets), lesquels durent s'accoupler avec les Corgis déjà sur place, à moins que, comme une autre hypothèse le prétend, les Cardigans n'aient pas existé auparavant et descendent donc de croisements entre chiens scandinaves et chiens de berger gallois locaux.

L'histoire de la naissance du Pembroke, elle, est plus précise. Elle se situe à l'époque où le sud du pays de Galles était occupé par les Anglo-Normands : Henri 1er Beauclerc (1069-1135), quatrième fils de Guillaume le Conquérant, aurait fait venir des tisserands flamands au pays de Galles, afin d'y développer l'artisanat. Lesdits tisserands se seraient établis dans le comté de Pernbroke en y amenant leurs chiens. Ces derniers étaient de parenté nordique, type Chien d'Elan Norvégien, Samoyède, ou de genre Terrier Allemand, ce qui en faisait en somme de lointains cousins des Cardigans du pays. Ainsi se trouverait expliquée la ressemblance entre les deux variétés (même si elle est en majeure partie imputable aux croisements entre Pembrokes et Cardigans qui eurent lieu par la suite).

On dit que les deux Corgis reçurent plus tard l'apport d'autres races, notamment du Colley à poil court et du Sealyham Terrier. Les deux variétés restaient cependant fort reconnaissables, et elles ne commencèrent sans doute à se ressembler vraiment que vers la moitié du Xl X" siècle, lorsqu'elles furent croisées entre elles. Quoi qu'il en soit, les Welsh Corgis menaient à bien leur dure mission de chien de troupeau, rassemblant même parfois les poneys à demi sauvages des collines. Du XVe au XIXe siècle, ils acheminèrent les bêtes jusqu'aux grands marchés, dont celui de Londres, devenant ainsi les « pourvoyeurs de viande » de la capitale. L'arrivée du chemin de fer et le développement des transports routiers mirent fin à cette époque héroïque et renvoyèrent le Corgi à ses anciennes fonctions, c'est-à-dire à la vie de chien de ferme gallois.

Mais les Britanniques allaient inventer les expositions canines et, ainsi, accélérer le destin du Corgi. Loin de rester sagement à la ferme, ce chien se présenta devant le public, d'abord dans son pays d'origine à Bancyfelin en 1892, puis à Mitcham (Surrey) en 1925. Les cynophiles de l'époque étaient toujours à l'affût d'une nouvelle race à étudier et sélectionner (mais ne le sont-ils pas toujours ?), et ils ne manquèrent pas de s'intéresser au Welsh Corgi. La même année se fondait à Haverfordwest un Welsh Corgi Club réunissant les amateurs du Pembroke. Les amis du Cardigan les imitèrent en 1926 en créant la Cardigan Welsh Corgi Association. Pourtant, il leur fallut attendre 1934 pour voir le très officiel Kennel Club décider de reconnaître les deux races et les doter chacune d'un standard propre.

En 1933, le duc d'York, futur George V, offrit un Pembroke à chacune de ses filles, donc à Elisabeth. Le sort du Welsh Corgi était alors fixé: promis à un avenir européen, puis mondial, il fit la carrière que l'on sait. Devenu aux yeux de chacun le chien de la reine d'Angleterre, le Çorgi est en train de gagner ses lettres de noblesse aux Etats-Unis. Et, même si les Britanniques semblent quelque peu le délaisser en ce moment, son histoire a montré qu'il avait les reins solides, car, dans les simples fermes du pays de Galles comme dans les salons de Buckingham Palace, le Welsh Corgi reste toujours le même : royal.

Rustique est peut-être l'adjectif qui qualifie le mieux le Welsh Corgi. Pourtant, ce solide petit campagnard se distingue à la ville, précisément en n'attirant pas l'attention. Car le bougre de Corgi a su remarquablement s'adapter au mode de vie urbain et sait autant apprécier la moquette des appartements que la paille des écuries.

Doté d'un caractère berger, le Corgi est avant tout franc et droit. Très équilibré, il entretient avec ses maîtres des rapports de saine amitié. Placide ou câlin à ses heures, il est le compagnon parfait pour les gens calmes et sociables. Sans réclamer, il attendra patiemment sa promenade, puis il saura marcher des heures à côté de son maître, moments pendant lesquels celui-ci risque de rencontrer bien des curieux au sujet de son compagnon. D'ailleurs, s'il défend son territoire lorsqu'il est chez lui, le Corgi est sûr de sa force et fait volontiers connaissance avec des étrangers. On peut donc le sortir sans crainte, d'autant qu'il est également aimable avec ses congénères, même s'il sait parfois leur montrer qui est le plus costaud. Avec les enfants, enfin, ce sont des jeux et des caresses interminables, ce qui ne l'empêche pas de garder un œil sur eux pour éviter les bêtises et les ennuis. Ce chien très intelligent peut apprendre de nombreux exercices. Outre-Manche, il prend souvent les meilleures places en concours d'obéissance. Mais ce n'est là qu'une corde de plus à son arc : il en a bien d'autres. Chien polyvalent, le Welsh Corgi saura vous surprendre.

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