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Petit Epagneul de Münster |
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Standard FCI Nº 102 |
Origine |
Allemagne | |
Traduction |
Monique Pras et R. Triquet | |
Groupe |
Groupe 7 Chiens d'arrêt | |
Section |
Section 1.2 Chiens d'arrêt continentaux, type épagneul | |
Epreuve |
Avec épreuve de travail | |
Reconnaissance à titre définitif par la FCI |
lundi 14 février 1955 | |
Publication du standard officiel en vigueur |
mercredi 04 septembre 2019 | |
Dernière mise à jour |
lundi 20 avril 2020 | |
In English, this breed is said |
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Small Munsterlander |
Auf Deutsch, heißt diese Rasse |
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Kleiner Münsterländer |
En español, esta raza se dice |
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Pequeño Münsterländer |
In het Nederlands, wordt dit ras gezegd |
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Kleine Munsterlander |
Utilisation |
Chien de chasse polyvalent. |
Bref aperçu historique |
L’élevage de cette race est documenté dans la région de Münster, au Nord de l’Allemagne, depuis les années 1870. Le petit épagneul de Münster est issu de races séculaires de chiens leveurs de gibier et de chiens d’arrêt. En 1912, fut créée l’Association des Petits Chiens d’arrêt de Münster (« Heidewachtelhunde » « Epagneuls de la Lande ») en Allemagne, pays d’origine, afin d’opérer une sélection pour une race de chiens de chasse pure et de promouvoir celle-ci. L’objectif était de remettre entre les mains des chasseurs un chien d’utilité de moyenne taille, passionné, intelligent, affectueux et complet, pour chasser en plaine, en forêt et dans les zones humides. En 1921, le Dr Friedrich Jungklaus put établir le premier standard de la race, qui n’a depuis cessé d’être régulièrement amélioré. De nos jours, le petit épagneul de Münster est un chien de chasse polyvalent, que les chasseurs apprécient dans le monde entier pour son efficacité. |
Aspect général |
Chien de taille moyenne, à la construction puissante et harmonieuse, pleine de noblesse et d’élégance, et aux proportions équilibrées. Tête noble. Quand il se redresse, il présente des lignes fluides et la queue est portée horizontale. Les antérieurs sont bien frangés ; le poil forme culotte sur les postérieurs et la queue est garnie d’une longue frange. Le poil brillant devrait être lisse ou légèrement ondulé, épais et pas trop long. Les allures sont harmonieuses et couvrent bien le terrain. L’aspect général du chien doit refléter son utilité cynégétique. |
Proportions importantes |
La longueur du corps, mesurée de la pointe du sternum à la pointe de la fesse doit être plus importante que la hauteur au garrot. On recherche un rapport de 1 à 1.1. La longueur du crâne, de la protubérance occipitale au stop, est égale à celle du museau du stop à la truffe. La distance du sol au coude doit être sensiblement égale à la distance entre le coude et le garrot. |
Comportement / caractère |
Le Petit Epagneul de Münster est intelligent et il apprend vite ; il est plein de tempérament et équilibré, avec un caractère stable ; il se montre attentif et amical envers l’homme (c’est un bon chien de famille) ; facile à sociabiliser, il entretient naturellement une relation étroite avec son conducteur (il est capable de faire équipe). Chien de chasse polyvalent, il possède un instinct de prédation passionné et inépuisable, des nerfs solides et une bonne réactivité à l’égard du gibier. Il doit être créancé pour chasser le gibier en étroite collaboration avec son/sa conducteur/conductrice et lui permettre de capturer le gibier traqué (polyvalence), et ce, en plaine, forêt ou dans les zones humides. |
Tête |
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Région crânienne |
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Tête |
Le type est défini par la tête et l’expression. | |
Crâne |
Noble, sec, plat ou légèrement bombé. | |
Stop |
Peu marqué mais nettement visible. |
Région faciale |
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Truffe |
Marron unicolore. | |
Museau |
Puissant, long. | |
Lèvres |
Courtes, bien jointives, bien pigmentées – marron unicolore. | |
Chanfrein |
Chanfrein droit. | |
Mâchoires et dents |
Dents fortes et blanches ; mâchoires puissantes ; articulé en ciseaux ; denture régulière et complète ; les incisives supérieures viennent recouvrir les incisives inférieures sans perte de contact et elles sont implantées d’équerre par rapport aux mâchoires. 42 dents selon la formule dentaire, avec une tolérance de plus ou moins 2 P1. | |
Joues |
Fortes, bien musclées. | |
Yeux |
De grandeur moyenne, ni saillants ni enfoncés dans les orbites ; de préférence marron foncé. Les paupières épousent bien le globe oculaire et recouvrent bien la conjonctive. | |
Oreilles |
Larges, attachées haut, bien accolées à la tête, elle se terminent en pointe et ne dépassent pas la commissure des lèvres. |
Cou |
De longueur en harmonie avec l’ensemble du chien, il s’élargit progressivement vers le tronc. La nuque est très musclée et légèrement galbée. Aucun fanon. |
Corps |
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Ligne du dessus |
Droite, légèrement tombante. | |
Garrot |
Marqué. | |
Dos |
Ferme, bien musclé. L’épine dorsale doit être bien recouverte par la musculature. | |
Rein |
Court, large, musclé. | |
Croupe |
Longue et large, bien musclée, elle ne doit pas être avalée mais s’incliner très légèrement vers la queue. Bassin large. | |
Poitrine |
Plus haute que large, aussi longue que possible. | |
Côtes |
Côtes bien cintrées. | |
Ligne du dessous |
Elle se relève légèrement vers l’arrière en dessinant une courbe élégante, sèche. |
Queue |
Attachée haut, garnie d’une longue frange, dans le prolongement de la ligne du dos, de longueur moyenne, elle est forte au niveau de l’attache puis va en s’amincissant. Portée tombante au repos et horizontale en mouvement, elle ne doit pas trop dépasser la ligne du dos, ni trop s’incurver vers le haut, et seulement dans son dernier tiers. |
Membres |
Membres antérieurs |
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Généralités |
Vus de face, droits et aussi parallèles que possible ; vus de profil, venant bien se placer sous le corps. La hauteur du sol aux coudes devrait être à peu près équivalente à celle des coudes au garrot. | |
Epaules |
Omoplates bien appliquées et fortement musclées. Elle forment avec le bras un angle bien marqué d’environ 110°. | |
Bras |
Aussi long que possible, bien musclé. | |
Coudes |
Appliqués correctement au corps, ni tournés en dehors, ni en dedans. Le bras forme avec l’avant-bras un angle marqué. | |
Avant-bras |
Forte ossature, vertical. | |
Carpe |
Fort. | |
Métacarpe |
Légèrement incliné vers l’avant. |
Membres postérieurs |
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Généralités |
Droits et parallèles vus de derrière. Angulations du genou et du jarret correctes. Forte ossature. | |
Cuisses |
Longue, large et musclée. Le bassin et la cuisse forment un angle marqué. | |
Grassets |
Fort. La cuisse et la jambe forment un angle marqué. | |
Jambes |
Longue, musclée et nerveuse. | |
Jarret |
Fort. | |
Métatarse |
Court, vertical. |
Pieds |
Ronds et cambrés, aux doigts serrés ; coussinets suffisamment épais, robustes et résistants ; le poil ne doit pas être trop abondant. Parallèles à l’appui, en statique et aux allures, ni cagneux, ni panards. |
Allures |
Couvrantes, avec une bonne poussée des postérieurs et une prise de terrain des antérieurs en rapport. Les antérieurs et les postérieurs sont parallèles et se portent droit devant ; le chien se tient bien droit. L’amble n’est pas souhaité. |
Peau |
Bien tendue, sans plis. |
Robe |
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Qualité du poil |
Epais, de longueur moyenne, lisse à légèrement ondulé, bien couché sur le corps, imperméable. Les contours du corps ne doivent pas être masqués par un poil trop long. Il doit, par son épaisseur, offrir la meilleure protection possible contre les intempéries, le milieu environnant et les blessures. Un poil court et lisse sur les oreilles est un défaut. Les antérieurs sont frangés, sur les postérieurs le poil forme culotte jusqu’à la pointe du jarret. La queue, dont la pointe est blanche, porte une longue frange. Un poil trop abondant sur le poitrail n’est pas souhaité. | |
Couleur du poil |
Marron et blanc, rouanné de marron avec de larges plages marron, un manteau, des mouchetures ; liste admise ; les marques fauves (feu) sont autorisées au museau, à l’oeil et autour de l’anus ainsi qu’aux oreilles, sur la queue et les pattes (marques de Jungklaus). |
Taille et poids |
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Hauteur au garrot |
Pour les mâles 54 cm et pour les femelles 52 cm. Tolérance de plus ou moins 2 cm. |
Défauts |
• Tout écart par rapport à ce qui précède doit être considéré comme un défaut qui sera pénalisé en fonction de sa gravité et de ses conséquences sur la santé et le bien-être du chien et sa capacité à accomplir son travail traditionnel. • Les défauts doivent être listés en fonction de leur gravité. |
Défauts graves |
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Défauts entrainant l’exclusion |
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NB : |
• Tout chien présentant de façon évidente des anomalies d'ordre physique ou comportemental sera disqualifié. • Les défauts mentionnés ci-dessus, lorsqu'ils surviennent à un degré très marqué ou fréquent, sont éliminatoires. • Les mâles doivent avoir deux testicules d'aspect normal complètement descendus dans le scrotum. • Seuls les chiens sains et capables d’accomplir les fonctions pour lesquelles ils ont été sélectionnés, et dont la morphologie est typique de la race, peuvent être utilisés pour la reproduction. |
Bibliographie |
https://www.fci.be/ |
Historique détaillé |
Quand on dit chiens d'arrêt germaniques, on pense d'abord aux Braques, Allemand, de Weimar, à poil dur (Drahthaar). Il ne faudrait pas oublier qu'il existe outre-Rhin de beaux et bons Epagneuls. Entre la fin du XIXe et le début du XXe siècle, il est vrai, la plupart des chasseurs d'outre-Rhin se sont orientés vers les Braques et ont quelque peu délaissé leurs Epagneuls ancestraux. Les Epagneuls de Mûnster, Grands ou Petits, évoquent indéniablement l'Epagneul Français ou l'Epagneul Breton, mais il ne faudrait pas en déduire qu'ils en sont issus. En effet, les chasseurs allemands n'ont jamais pratiqué la chasse à courre. Aussi, depuis des siècles, se sont-ils consacrés exclusivement à la chasse à tir, aux filets ou aux panneaux; leurs Epagneuls, d'abord connus comme « chiens d'Oysel » et « chiens couchants », sont donc incontestablement très anciens. Comme en France, il en existait une grande variété, des petits et des plus grands, dont les robes étaient de teintes diverses. Plusieurs croisements, en particulier avec des Setters Anglais ou des Braques Allemands, avaient rendu ces chiens assez hétérogènes. En Westphalie, région très giboyeuse et aussi très cynophile, deux types locaux furent sélectionnés. Vers 1870, cependant, les cynophiles germaniques se préoccupèrent de fixer les caractéristiques des différents chiens d'arrêt allemands, et c'est ainsi que, en 1878, il fut recommandé d'éviter les robes panachées de noir pour la reproduction du Langhaar ; elles furent même interdites en 1908. Cette exclusion est à l'origine de la naissance du Grand Mûnsterlânder. En effet, quelques éleveurs de Münster et de ses environs décidèrent alors d'élever ce type d'Epagneul comme race distincte. En 1919, pour le promouvoir et le sélectionner, ils créèrent une association du nom de « Verein für die Reinzucht des langhaarigen grossen Schwarzweissen Mùnsterlânder », et, en 1922, les Grands Mûnsterlânder commencèrent à être enregistrés officiellement en Allemagne. Quant au Petit Mûnsterlânder, c'était un chien typique de la région de Münster, mais, au début de ce siècle, on constata qu'il était en passe de disparaître : quelques exemplaires tout au plus purent être recensés. Plusieurs éleveurs s'attachèrent à le faire renaître, parmi lesquels il faut citer principalement Edmond Lons. Entre 1925 et 1935, ce cynophile obstiné réussit à stabiliser les caractéristiques du Petit Münsterlânder, non sans quelques apports d'autres races. On dit souvent que ce chien fut créé à partir d'Epagneuls Bretons installés dans la région dès 1910. Cette affirmation souffre pourtant d'un grave défaut, car, à cette époque, l'Epagneul Breton commençait tout juste à sortir de sa Bretagne natale et ne pouvait donc avoir déjà franchi le Rhin. Petit et Grand Mûnsterlânder ont indéniablement du sang Langhaar dans les veines, et cela est tout à fait explicable : tous les deux sont issus de sélections locales de l'Epagneul Allemand, qui, lui, jouissait d'une diffusion nationale, et il est compréhensible que les éleveurs l'aient utilisé pour régénérer et perfectionner leurs chiens favoris. En tout cas, il ne faudrait pas croire que le Grand Münsterlânder est un avatar de la sélection du Petit, apparu lors d'accouplements entre Epagneul Breton et Langhaar, et n'a pu, du fait de sa grande taille, être enregistré comme Petit Münsterlânder. Son existence est attestée avant la période 1925 - 1935. Les deux races furent finalement reconnues par la Fédération cynologique internationale en 1936. Depuis, elles se sont répandues dans bien des régions d'Allemagne, mais aussi en Suisse, aux Pays-Bas, en Belgique ainsi qu'en Alsace. Le Petit, surtout, commence à être connu dans toute la France, où des amateurs découvrent ses qualités. Les chasseurs français disposent d'excellentes races d'Epagneuls : le choix d'un Mùnsterlândcr ne serait-il qu'affaire de snobisme, ou tout au moins une manifestation d'originalité? Certes, ces deux races profitent de la réputation de qualité de tout ce qui est made in Germany, et il faut dire que, en ce qui les concerne, cette réputation est parfaitement justifiée. Les chasseurs allemands, qui sont relativement peu nombreux, sont très motivés, très passionnés et aussi fort exigeants. Leurs chiens d'arrêt ne peuvent être médiocres. D'abord, ils doivent savoir tout faire: l'arrêt sur la plume ou le poil, évidemment, mais aussi le rapport en plaine, le pistage du lièvre. Ce sont des broussailleurs très réputés, mais leurs utilisateurs s'attachent encore tout spécialement à leurs prestations en milieu aquatique, en particulier la recherche et le rapport, y compris en eau profonde. Nager est pour ces chiens une seconde nature. Le Petit peut mener à voix le lièvre, le Grand est utilisé pour la quête du gros gibier. Certes, ces deux dernières spécialités n'ont que peu d'intérêt pour les chasseurs français; elles permettent cependant d'affirmer que les Mûnsterlânder sont réellement des chiens de chasse parfaitement polyvalents. Dotés d'un odorat subtil, menant une quête très active et méthodique sans s'éloigner beaucoup du chasseur ni imposer un train d'enfer, spécialistes de la recherche du gibier blessé, ces chiens sont potentiellement d'excellents retrievers. En bref, ce sont des chiens « sérieux », modelés par un milieu très varié (la Westphalie offre des paysages très divers où alternent cultures, prés, bois, marais) et une rigoureuse sélection, qui ne peuvent qu'être appréciés en France. Le Petit Mûnsterlânder, notamment, qui chasse sous le fusil, est devenu en quelques années, dans le midi de la France, un spécialiste de la chasse du lapin, où il montre les qualités d'un Spaniel, en arrêtant de surcroît. Les Mûnsterlânder ont du tempérament; c'est-à-dire qu'il leur faut un maître sans faiblesse. Non qu'ils soient durs ; la « dureté » des races allemandes est une légende, et, de toute façon, un Épagneul ne saurait être un chien difficile ; mais leur intelligence aiguisée leur fait rapidement déceler la moindre faille dans l'éducation qui leur est dispensée. D'une extrême résistance aux intempéries et à la fatigue, ils n'en ont pas moins de la classe et de l'élégance : on admirera, par exemple, leur tête au chanfrein allongé, sans lourdeur, finement ciselée. Le Grand est réputé être un chien très dévoué, gentil, brave, même, de joyeuse humeur. Le Petit est aussi doté d'un bon naturel, mais son tempérament est souvent plus incisif. Certains font des gardiens très sûrs. Tous deux sont d'excellents chiens de maison, affectueux et attachés à leur famille. Si, à tort, on a prétendu qu'ils manquaient de passion, c'est parce que ce sont avant tout deux chiens sages et naturellement soumis. En France, actuellement, le Petit Mûnsterlânder, qui est présent dans les expositions et qui participe à certains concours de travail, est déjà favorablement accueilli par les amateurs. Le Grand, quant à lui, bien qu'encore discret, devrait également trouver sa place. Ce succès grandissant n'est pas dû à une mode passagère, mais à de solides qualités pratiques. même si le style de ces chiens est bien différent de celui des races françaises. |