Chien de berger de la Serra de Aires |
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Standard FCI Nº 93 |
Origine |
Portugal | |
Traduction |
R. Triquet et J. Mulholland | |
Groupe |
Groupe 1 Chiens de berger et de bouvier (sauf chiens de bouvier suisse) | |
Section |
Section 1 Chiens de berger | |
Epreuve |
Sans épreuve de travail | |
Reconnaissance à titre définitif par la FCI |
mardi 16 novembre 1954 | |
Publication du standard officiel en vigueur |
mardi 04 novembre 2008 | |
Dernière mise à jour |
mercredi 05 mai 2010 | |
In English, this breed is said |
Portugese Sherpdog | |
Auf Deutsch, heißt diese Rasse |
Portugiesischer Schäferhund | |
En español, esta raza se dice |
Perro de pastor portugués | |
In het Nederlands, wordt dit ras gezegd |
Herdershond Serra de Aires | |
Cette race est aussi connue sous |
Cão da Serra de Aires |
Utilisation |
Chien de berger pour la conduite et la garde des troupeaux. |
Bref aperçu historique |
Chien de berger de la région de l’Alentejo, utilisé pour la conduite et la garde des troupeaux d’ovins, caprins, porcins, bovins et équins. Parfaitement adapté aux grandes variations de température de cette région et d’une grande résistance lui permettant de couvrir de longues distances dans la conduite des troupeaux du bétail à travers la plaine de l’Alentejo. |
Aspect général |
Chien de taille moyenne, sub-longiligne, d’une rusticité et d’une sobriété appréciables, extrêmement agile et rapide, aux allures amples et élastiques au poil long et de texture semblable au poil de chèvre, sans sous poil. Il a des attitudes et un aspect simiesques, raison pour laquelle, dans sa région d’origine, on le connaît sous le nom de « chien-singe ». |
Proportions importantes |
La longueur du corps est supérieure à la hauteur au garrot d’environ 10%. La hauteur de la poitrine est inférieure à la moitié de la hauteur au garrot La longueur du museau est égale aux 2/3 de la longueur du crâne. La largeur du crâne est légèrement inférieure à sa longueur. |
Comportement / caractère |
Exceptionnellement intelligent et très vif. D’un dévouement extrême au berger et au troupeau qui lui est confié; il est distant vis-à-vis des étrangers et vigilant la nuit. De nos jours, c’est également un excellent chien de compagnie, de sport et de garde. Il se distingue par l’habilité avec laquelle il conduit et maintient le bétail dans les pâturages et recherche les animaux égarés. Toujours attentif, il donne l’alerte efficacement à l’approche des prédateurs. Il accomplit son travail avec plaisir. |
Tête |
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Région crânienne |
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Tête |
De taille moyenne (mesocéphale), forte, large, ni longue ni massive. | |
Crâne |
Sa forme tend vers le carré, la largeur étant cependant légèrement inférieure à la longueur; les axes longitudinaux du crâne et du chanfrein sont divergents. Il est bombé sur les deux axes mais davantage latéralement. Les arcades sur-orbitaires ne sont pas saillantes. Le sillon frontal est prononcé et s’étend jusqu’au milieu du front. La région entre les oreilles est presque plate et la protubérance occipitale est apparente. | |
Stop |
Bien marqué. |
Région faciale |
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Truffe |
Bien visible, légèrement retroussée, aux narines bien ouvertes, arrondie vue de face, cylindrique et tronquée presque verticalement. De préférence noire; couleur marron (foie) chez les chiens jaunes et les chiens marron mais la truffe est toujours plus foncée que la robe. | |
Museau |
Court; sa longueur est égale aux deux tiers de la longueur du crâne; presque cylindrique. Sa largeur est proportionnelle à sa longueur et à sa forme. Son profil est rectiligne ou légèrement concave. | |
Lèvres |
Bien jointives et non couvrantes, presque droites, fines, fermes; de la même couleur que la truffe. | |
Mâchoires et dents |
Développement normal avec opposition parfaite des mâchoires. Denture complète; 42 dents blanches et solides. Articulé en ciseaux; articulé en pince (bout à bout) accepté. | |
Yeux |
De dimensions moyennes, arrondis, de préférence de couleur foncée mais les chiens marron ou fauve peuvent avoir les yeux de couleur noisette ou ambre. Ils sont bien à fleur de tête. L’expression est vive, intelligente mais docile. Les paupières sont ouvertes horizontalement, pigmentées de noir ou toujours plus sombres que la couleur de la robe, en accord avec la couleur de la truffe. | |
Oreilles |
Attachées haut, pendantes et non pliées; triangulaires, fines et lisses. De dimension moyenne, de longueur et de largeur égales (à peu près 10 cm). |
Cou |
Harmonieusement uni à la tête et au tronc, de longueur moyenne, droit et légèrement montant, d’épaisseur moyenne et bien musclé, sans fanon. |
Corps |
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Ligne du dessus |
Horizontale ou légèrement plongeante. | |
Garrot |
Fort et harmonieusement uni au cou et au dos. | |
Dos |
Droit ou légèrement plongeant et long; sa longueur est presque le double de celle du rein. Sa musculature est forte. | |
Rein |
Court, large et voussé, bien musclé et bien uni au dos et à la croupe. | |
Croupe |
Légèrement proéminente et inclinée en pente douce, de longueur et de largeur moyennes. Forte musculature. | |
Poitrine |
Bien descendue au niveau des coudes; de hauteur et de largeur moyennes. Les côtes sont légèrement cintrées, obliques vers l’arrière; le sternum est saillant, large, bien descendu vers l’arrière. Région sternale ample. | |
Ligne du dessous |
Montante, ventre moyennement volumineux; flancs légèrement remontés. |
Queue |
Attachée haut; en pointe; atteignant le jarret. Elle va en s’effilant depuis la racine; le poil est long et abondant. Au repos, elle tombe entre les cuisses plus au moins arquée et se courbe à l’extrémité. En action, elle peut s’étendre au-dessus du dos, être légèrement courbée au-dessus du dos mais ne doit jamais retomber sur le dos. |
Membres |
Membres antérieurs |
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Généralités |
Forts, bien d’aplomb vus de face et de profil et bien écartés. La distance du coude au garrot est légèrement inférieure à celle du coude au sol. | |
Epaules |
De longueur moyenne, inclinées à 45%; bien musclées. Angle scapulo-huméral de 90°. | |
Bras |
Forts, de longueur moyenne, avec inclinaison de 45°. Bien musclés. | |
Coudes |
Parallèles, contre la poitrine. Angle huméro-radial de 135°. | |
Avant-bras |
Longs, verticaux et bien musclés; ossature moyenne. | |
Carpe |
Secs et non saillants. | |
Métacarpe |
De longueur moyenne et d’épaisseur régulière; ni inclinés ni parfaitement d’aplomb. |
Membres postérieurs |
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Généralités |
De largeur moyenne, bien d’aplomb vus de derrière. Forts, ils donnent une parfaite impression de puissance et d’agilité. | |
Cuisses |
De longueur et de largeur moyennes, bien musclées. Angle de l’articulation coxo-fémorale de 105° environ. | |
Grassets |
Vus de derrière dans l’axe du corps, ni dérivés en dehors ni en dedans. L’articulation tibio-fémorale forme un angle d’environ 130°. | |
Jambes |
Longues, peu inclinées, bien musclées; ossature forte. | |
Jarret |
De largeur moyenne, placés plus bas que haut, forts et secs. Angle du jarret d’environ 120°. | |
Métatarse |
De longueur et d’épaisseur moyennes, mais forts; pas très inclinés vers le bas ni vers l’avant; peuvent présenter des ergots simples ou doubles. |
Pieds |
Arrondis, non écrasés; doigts longs et serrés, bien cambrés. Ongles longs, forts et de couleur noire ou plus foncée que celle de la robe. Coussinets épais et durs. |
Allures |
Principalement un trot léger et élastique; allures de grande amplitude. Le galop, lorsque le travail l’exige, est énergique. |
Peau |
Epaisse, élastique, pas très tendue. Les muqueuses sont, de préférence, pigmentées. |
Robe |
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Qualité du poil |
Lisse ou légèrement ondulé; long; texture légèrement rude et de préférence « poil de chèvre ». Il forme une longue barbe, une moustache et des sourcils mais ne couvre pas les yeux. Dense et également réparti sur tout le corps, y compris les espaces interdigitaux. Le poil est d’épaisseur moyenne. Absence de sous-poil ou de poil laineux. Poil très long sur la tête, le tronc et les membres, y compris les espaces interdigitaux. | |
Couleur du poil |
Jaune, marron, gris, fauve et gris de loup (fauve charbonné), avec les variantes claire, moyenne et foncée et noire (Robe plus ou moins marquée de fauve (feu) mais jamais panachée de blanc à l’exception d’une petite tache sur le poitrail. |
Taille et poids |
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Hauteur au garrot |
De 45 à 55 cm pour les mâles et de 42 à 52 cm pour les femelles. | |
Poids |
De 17 à 27 kg. |
Défauts |
• Tout écart par rapport à ce qui précède doit être considéré comme un défaut qui sera pénalisé en fonction de sa gravité et de ses conséquences sur la santé et le bien-être du chien et sa capacité à accomplir son travail traditionnel. • Les défauts doivent être listés en fonction de leur gravité. |
Défauts graves |
Sujets nerveux et déséquilibrés. Mauvaise implantation des dents; manque de deux prémolaires, sauf PM1. Stop peu marqué. Nez pointu. Lèvres couvrantes ou pendantes. Yeux clairs, petits, non arrondis ou obliques. Oreilles pliées ou en rose. Poitrail manquant d’amplitude. Poitrine au-dessus du coude; côtes plates. Dessus ensellé ou trop plongeant. Croupe horizontale ou trop avalée. Ligne du dessous retroussée. Pieds antérieurs ou postérieurs déviés, jarrets de vache, angulation arrière trop droite. Queue attachée bas, courte ou enroulée sur le dos au repos. Ongles blancs. Poil pas assez rude ou pas assez long. Tache blanche trop large au poitrail; feux trop clairs. Allures manquant d’amplitude, pas élastiques, avec les coudes légèrement en dehors, et/ou les jarrets rapprochés. |
Défauts entrainant l’exclusion |
Sujet agressif ou peureux. Sujet lymphatique, ossature légère, écarts graves par rapport aux proportions importantes. Tête étroite et longue. Crâne plat, massif ou étroit. Oreilles attachées bas ou trop écartées, dressées ou semi-dressées. Chanfrein au profil convexe. Prognathisme inférieur ou supérieur; manque de plus de deux prémolaires (sauf PM1). Absence totale de pigmentation sur la truffe, les paupières et les lèvres (albinisme). Queue coupée ou anourie. Poil court, frisé, bouclé ou présence de sous-poil. Blanc aux extrémités des membres ou robe panachée de blanc (pie). Absence de marques de couleur feu chez les chiens adultes à robe marron, grise ou noire. Allures trop raccourcies et lourdes ou grave déviation des aplombs, fragilité. Sujets trop grands ou trop petits. |
NB : |
• Tout chien présentant de façon évidente des anomalies d'ordre physique ou comportemental sera disqualifié. • Les défauts mentionnés ci-dessus, lorsqu'ils surviennent à un degré très marqué ou fréquent, sont éliminatoires. • Les mâles doivent avoir deux testicules d'aspect normal complètement descendus dans le scrotum. • Seuls les chiens sains et capables d’accomplir les fonctions pour lesquelles ils ont été sélectionnés, et dont la morphologie est typique de la race, peuvent être utilisés pour la reproduction. |
Bibliographie |
http://www.fci.be/ |
Historique détaillé |
Bien que son nom fasse référence à des reliefs montagneux du centre-nord du pays, le chien de berger portugais est établi dans les régions de l'Alentejo et du Ribatejo, plateaux arides et rocailleux situés à l'est de Lisbonne. Ces zones de diffusion correspondent à celles où se pratique l'élevage extensif des moutons et des chèvres en vastes troupeaux. La thèse, souvent formulée, qui le ferait descendre de Bergers de Brie importés au début du XXe siècle par le comte de Castro Guimares, est aussi étonnante que peu crédible si l'on remarque que, entre 1932, date à laquelle il a été reconnu officiellement, et 1957, ce chien n'a fait l'objet d'aucun élevage de sélection : il paraît inconcevable qu'une race venant d'être créée à partir de quelques sujets importés et laissée livrée à elle-même pendant près de trente ans ait pu survivre. De fait, le Berger de la Serra des Aires ne ressemble guère au Briard, et, s'il fallait lui trouver un « cousin » originaire de France, c'est plutôt le petit Berger des Pyrénées qu'il faudrait choisir. Et, justement, des chiens qui semblent, du moins pour l'apparence, fortement apparentés au Berger des Pyrénées, il n'en manque pas dans la péninsule Ibérique. Certes, la Fédération cynologique internationale n'en reconnaît qu'un, le Gos d'Atura catalan, mais, depuis plusieurs années, la cynophilie espagnole, en plein renouveau, a recensé ses richesses canines ; aussi nombreuses que délaissées ; et, ce faisant, a retrouvé plusieurs chiens régionaux ou locaux qui présentent un air de famille certain avec le petit Berger portugais (et avec le Berger des Pyrénées), à savoir le Berger du Val d'Aran, le Berger Basque (Euskal Artzai), le Berger de Galice, ceux du Leon et des deux Castille, et, enfin, le Berger du Haut Aragon. Il ne s'agit, bien entendu, pas de races, mais ce sont des populations canines assez homogènes et dont on a tout lieu de penser qu'elles sont fort anciennes. Elles sont d'ailleurs sur le point de disparaître ou déjà disparues, du fait de l'évolution actuelle des structures agraires en Espagne. Selon toute vraisemblance, le Berger de la Serra des Aires doit être rattaché à ces chiens, ainsi qu'au Gos d'Atura, plutôt qu'au Berger de Brie, lequel, de l'avis des spécialistes portugais, ne paraît guère adapté aux terrains et au climat du plateau de l'Alentejo (ni au porte-monnaie des bergers portugais). Comme cette importation de Briards au Portugal n'a pas été inventée de toutes pièces, on peut supposer (la cynophilie portugaise n'a jamais rien publié à ce sujet) que le comte de Castro Guimares y eut recours afin d'améliorer le type de berger autochtone. Force est de constater que cet apport a été rapidement « oublié », tant en ce qui concerne la taille du Berger portugais (qui est restée tout à fait comparable à celle des autres petits Bergers à poil long) que pour sa morphologie générale. Cela dit, le passé lointain du Cao da Serra des Aires garde tout son mystère. En effet, on ne sait pas avec certitude d'où sont issus tous ces petits Bergers, si tant est, comme leur similitude d'apparence le suggère, qu'ils aient une origine commune. D'après ce qu'en disent les Espagnols, plus précisément les spécialistes du Gos d'Atura et des autres chiens du même type de leur pays, il semblerait qu'il faille se tourner vers le Bergamasque, et qu'ils descendraient donc des chiens de berger à poil long qui auraient suivi les légions romaines. De l'autre côté des Pyrénées, surtout si l'on se réfère à l'existence du Schapendoes aux Pays-Bas et du Nizinny en Pologne, on pense qu'ils sont arrivé en compagnie des grands chiens de montagne et qu’ils viendraient donc, comme eux, d'Asie centrale. il faut, en effet, savoir que grand chien de montagne et petit berger à poil long se complètent parfaitement, Le premier, chargé de protéger les troupeaux contre les grands prédateurs, s'est maintenu partout où ces prédateurs ont pu survivre, d'où son nom de chien « de montagne ». Le second était spécialisé dans le rassemblement et la conduite des animaux, et son utilité est liée exclusivement à l'existence de grands troupeaux paissant sur de vastes espaces. Sans vouloir opter pour l'une ou pour l'autre hypothèse, on peut constater qu'il existe dans l'Atentejo un imposant chien de montagne, le Rafeiro de Alentejo, qui a pu compléter le travail du petit Berger portugais. En tout état de cause, la seule affirmation possible en ce qui concerne ses origines est qu'il s'agit d'une très ancienne race portugaise et non d'une création moderne. Son histoire récente (autrement dit cynophile) est mieux connue. Sa reconnaissance eut lieu l'année même de la mise en place de la Société canine portugaise, ou plutôt de son ébauche: en 1932, en effet, fut fondée, au sein du Club des chasseurs portugais, une section « Canicultura », qui allait devenir le Club portugais de caniculture. Mais, entre 1932 et 1957, date à laquelle fut enregistré le premier champion homologué de la race, il ne se passa rien, ou presque. D'ailleurs, ce premier champion, du nom de Alentejo né en 1954 comme le spécimen qui servit de modèle pour la rédaction du standard, un certain Montemor, étaient d'origine inconnue. A cette époque, la race fut sauvée d'une extinction probable grâce au travail du docteur Filipe Morgado Romeiras ; propriétaire de ces deux chiens, notamment ; et du docteur Antonio Cabro, qui présida pendant de longues années la Société canine portugaise, ainsi que de quelques éleveurs et experts. Aujourd'hui, c'est-à-dire depuis le début des années quatre-vingt, la race sort heureusement de l'anonymat et devient de plus en plus populaire dans son pays. On dénombre une dizaine d'éleveurs réputés, ayant affixe « sur rue », ainsi que plusieurs producteurs occasionnels. Quelques spécimens ont d'ores et déjà été exportés aux Pays-Bas et en Belgique, ce qui augure peut-être d'une prochaine diffusion internationale. Bien qu'il soit de plus en plus fréquemment chien d'expositions' et de compagnie, le Berger de la Serra des Aires reste dans l'âme un rustique travailleur. Il est né pour évoluer sans se fatiguer sur des terrains secs et difficiles, même s'ils ne sont pas à proprement parler montagneux; il se contente d'une nourriture frugale et peut dormir à la belle étoile par n'importe quel temps. Un tel animal est donc fait pour vivre le plus possible au grand air et ne saurait s'accommoder facilement d'une vie sédentaire et trop confortable. Son caractère est celui d'un chien qui évolue en liberté sur de vastes espaces, à savoir qu'il est particulièrement indépendant, assez peu docile, rude, décidé, fier, tout en étant préoccupé d'accomplir au mieux la tâche qui lui est impartie. Très alerte et vif dans ses mouvements, infatigable, il a besoin de « travailler » ou, tout au moins, d'avoir une activité de remplacement. Traditionnellement, il avait pour tâche de rassembler et de conduire d'importants troupeaux de moutons; mais on lui a également confié la surveillance de chèvres, de bovins, de chevaux, voire de porcs. Ce chien a donc l'esprit d'initiative et un tempérament assez fort pour, par exemple, s'imposer face aux bestiaux. De plus, il était très apprécié pour sa faculté de pressentir orages et tempêtes plusieurs heures à l'avance, ce qui permettait au berger, ainsi averti, de se mettre en sécurité avec son troupeau. Enfin, ce chien est très vigilant, méfiant et ne se montre guère amène à l'égard des étrangers. D'ailleurs, on lui prête toutes les qualités lui permettant de devenir un chien de garde et de défense, en dépit de sa taille modeste. (La société canine portugaise met actuellement au point un programme de dressage destiné à ses races nationales.) Mené d'une main assez ferme, il se révèle tout à fait réceptif au dressage, car il a une grande faculté d'adaptation. Son caractère indépendant ne l'empêche pas de s'attacher à son maître et de lui témoigner un dévouement sans limites. On notera que sa nature expansive et alerte, ses mimiques et ses allures l'ont fait surnommer « chien-singe » dans les campagnes de son pays. On pourrait penser qu'un chien aussi rustique et resté proche de la nature s'élève sans problème. Il est exact que les chiots sont très robustes et exigent peu de soins, mais il faut aussi observer que de nombreuses femelles ont des chaleurs tout à fait irrégulières et que la prolificité de la race est réduite. Quelques détails physiques, qui n'apparaissent peut-être pas clairement à la lecture du standard officiel, sont à préciser: son pelage, contrairement à celui du Gos d'Atura, par exemple, est dépourvu de sous-poil ; les couleurs les plus fréquentes sont le gris, le noir et le marron (ce dernier coloris s'accompagnant d'une truffe marron) avec des marques feu pâle à la tête, au poitrail, aux membres et au ventre; aujourd'hui, les oreilles ne sont plus taillées, mais grandes et bien tombantes. Sans doute, notre petit et valeureux Berger des Pyrénées, dont les qualités et la physionomie sont assez semblables, mérite-il son succès actuel. Mais pourquoi n'y aurait-il pas une petite place pour un rude et sobre petit travailleur portugais? |