Cocker Spaniel anglais |
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Standard FCI Nº 5 |
Origine |
Grande-Bretagne | |
Traduction |
Professeur R. Triquet. Mise à jour : Valerie Degeeter / Version originale: (EN) | |
Groupe |
Groupe 8 Chiens rapporteurs de gibier - Chiens leveurs de gibier - Chiens d'eau | |
Section |
Section 2 Chiens leveurs de gibier et broussailleurs | |
Epreuve |
Avec épreuve de travail | |
Reconnaissance à titre définitif par la FCI |
mercredi 10 avril 1963 | |
Publication du standard officiel en vigueur |
lundi 08 octobre 2012 | |
Dernière mise à jour |
jeudi 06 décembre 2012 | |
In English, this breed is said |
English Cocker Spaniel | |
Auf Deutsch, heißt diese Rasse |
Englischer Cocker Spaniel | |
En español, esta raza se dice |
Cocker spaniel inglés | |
In het Nederlands, wordt dit ras gezegd |
Engelse Cocker Spaniel |
Utilisation |
Chien leveur de gibier. |
Bref aperçu historique |
Les Cocker Spaniels ont été reconnus en tant que race à part entière des Field et Springer Spaniels juste après la fondation du Kennel Club en 1873. Il était originalement connu sous le nom de ‘cocking spaniel’, dérivé de sa capacité de lever les bécasses. Comme nombre de leveurs de gibier, il existe actuellement une différence entre les sujets d’exposition et ceux destinés au travail: les Cockers d’exposition sont plus robustes et plus lourds que ceux utilisés au travail. |
Aspect général |
Chien de chasse gai et vigoureux, harmonieux et compact. |
Proportions importantes |
La distance du garrot à la naissance de la queue doit être approximativement égale à la hauteur au garrot. |
Comportement / caractère |
Naturel gai ; avec sa queue qui remue constamment, le cocker est typiquement grouillant dans son action, en particulier lorsqu’il suit une piste, sans craindre les fourrés épais. Doux et affectueux ; cependant plein de vie et d’exubérance. |
Tête |
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Région crânienne |
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Crâne |
Bien développé, nettement ciselé, ni trop fin ni trop lourd. | |
Stop |
Bien marqué ; situé à mi-distance de l’extrémité de la truffe et de l’occiput. |
Région faciale |
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Truffe |
Suffisamment large pour permettre la finesse du flair. | |
Museau |
Bien carré. | |
Mâchoires et dents |
Les mâchoires sont fortes et offrent un articulé parfait, régulier et complet en ciseaux, c’est-à-dire que les incisives supérieures recouvrent les inférieures dans un contact étroit et sont implantées à l’aplomb des mâchoires. | |
Joues |
Les zygomatiques ne sont pas proéminents. | |
Yeux |
Les yeux remplissent bien les orbites mais ne sont pas saillants. Ils sont bruns ou brun foncé. Ils ne sont jamais clairs, mais chez les chiens marron, marron rouanné et marron et blanc, les yeux sont noisette foncé pour s’harmoniser avec la robe. Ils expriment l’intelligence et la douceur tout en ayant un air bien éveillé, vif et gai. Les paupières épousent bien la forme du globe oculaire. | |
Oreilles |
Les oreilles sont en forme de lobe, attachées bas, au niveau des yeux. Le cuir est fin et peut atteindre l’extrémité de la truffe. Les oreilles portent de belles franges de poils longs, droits et soyeux. |
Cou |
De longueur modérée et musclé ; l’encolure est attachée à des épaules fines et obliques. Il est exempt de fanon. |
Corps |
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Généralité |
Fort et compact. | |
Ligne du dessus |
Ferme et droite, allant en pente douce vers la queue, de la fin du rein à l’attache de la queue. | |
Rein |
Court et large. | |
Poitrine |
Bien développée, la région sternale bien descendue, ni trop large, ni trop étroite dans sa partie antérieure. | |
Côtes |
Les côtes sont bien cintrées. |
Queue |
La queue est attachée légèrement plus bas que la ligne du dos. Elle doit frétiller en action. Elle est portée horizontalement et jamais relevée. Auparavant la coutume était d’écourter la queue mais jamais trop courte au point de ne pas être visible, ni trop longue au point d’en gêner le frétillement incessant quand le chien travaillait. Queue non coupée : Légèrement courbée, de longueur moyenne, proportionnée à la taille du chien, elle participe à l’équilibre de l’ensemble. Idéalement, elle ne dépasse pas le jarret. Forte à la base, elle s’effile en une fine pointe, bien frangée en harmonie avec la robe. Animée d’un mouvement vif en action, elle est portée sur un plan qui ne dépasse pas le niveau du dos. Elle n’est jamais basse au point d’être le signe d’un naturel craintif. |
Membres |
Membres antérieurs |
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Généralités |
Les antérieurs ont une bonne ossature. Ils sont droits et suffisamment courts pour donner une puissance concentrée, mais pas au point de nuire aux efforts intenses que l’on attend de ce magnifique chien de chasse. | |
Epaules |
Obliques et fines. | |
Pieds antérieurs |
Les pieds sont fermes avec des coussinets épais. Ils sont « en pieds de chat ». |
Membres postérieurs |
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Généralités |
Larges, bien arrondis et très musclés. Les postérieurs ont une bonne ossature. | |
Grassets |
Bien angulé. | |
Métatarse |
Sous l’articulation du jarret, il est court pour donner beaucoup d’impulsion. | |
Pieds postérieurs |
Les pieds sont fermes avec des coussinets épais. Ils sont « en pieds de chat ». |
Allures |
Allures franches, avec beaucoup d’impulsion ; couvre bien le terrain. |
Robe |
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Qualité du poil |
Plat. Texture soyeuse, jamais « fil de fer » ni ondulé, pas trop abondant et jamais bouclé. Les membres antérieurs, le corps et les postérieurs au-dessus des jarrets sont bien garnis de franges. | |
Couleur du poil |
Unicolore : Noir; rouge; fauve; marron (chocolat); noir et feu; marron et feu; Il n’y a pas de blanc admis, à l’exception d’une petite tache sur la poitrine. Particolore : Bicolore; noir et blanc; orange et blanc; marron et blanc; citron et blanc. Toutes avec ou sans moucheture. Tricolore : Noir, blanc et feu; marron, blanc et feu. Rouanné : Bleu rouanné; orange rouanné; citron rouanné; marron rouanné; bleu rouanné et feu; marron rouanné et feu. Toute couleur ou marque autre que celles mentionnées ci-dessus n’est pas souhaitée. |
Taille et poids |
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Hauteur au garrot |
De 38 à 39 cm pour les femelles et de 39 à 41 cm pour les mâles. | |
Poids |
De 13 à 14,5 kg. |
Défauts |
• Tout écart par rapport à ce qui précède doit être considéré comme un défaut qui sera pénalisé en fonction de sa gravité et de ses conséquences sur la santé et le bien-être du chien et sa capacité à accomplir son travail traditionnel. • Les défauts doivent être listés en fonction de leur gravité. |
Défauts entrainant l’exclusion |
Agressif ou peureux. |
NB : |
• Tout chien présentant de façon évidente des anomalies d'ordre physique ou comportemental sera disqualifié. • Les défauts mentionnés ci-dessus, lorsqu'ils surviennent à un degré très marqué ou fréquent, sont éliminatoires. • Les mâles doivent avoir deux testicules d'aspect normal complètement descendus dans le scrotum. • Seuls les chiens sains et capables d’accomplir les fonctions pour lesquelles ils ont été sélectionnés, et dont la morphologie est typique de la race, peuvent être utilisés pour la reproduction. |
Bibliographie |
https://www.fci.be/ |
Historique détaillé |
L'English Cocker Spaniel, communément appelé le Cocker Spaniel et, en France, le Cocker, appartient à la grande famille des Spaniels et des Epagneuls continentaux, ces Chieps d'Oysel et chiens couchants connus dès le Moyen Age pour s'être substitués aux chiens courants, aux limiers et aux Brachets, jugés peu efficaces pour la chasse aux oiseaux. C'est à cette époque, en effet, que l'on commença à recourir à l'Epagneul pour lever le gibier à plume, de façon que le seigneur puisse lâcher son faucon ou que les valets lancent leurs filets plombés. Depuis fort longtemps, le nom même d'Epagneul - Spaniel pour les Anglais - a suscité d'interminables débats au sein des cynologues. Est-il lié à une origine espagnole, comme l'affirmait Gaston Phébus au Moyen Age, « pour que cette nature vient d'Espagne, combien il y en ait en d'autres pays ? » Cela paraît peu vraisemblable dans la mesure où il n'y a jamais eu, semble-t-il, le moindre Epagneul dans la péninsule Ibérique. Max Siber, lui, surmonte cette difficulté en estimant que la référence à l'Espagne ne concerne pas les origines du chien mais les méthodes de chasse pour lesquelles on l'utilisait, méthodes qui auraient été, de l'autre côté des Pyrénées, un legs des Romains, pour la chasse au filet, et des Arabes pour la fauconnerie. Une autre hypothèse, peut-être plus convaincante, repose sur le verbe « s'espagner », un vieux synonyme de « se coucher », utilisé pour désigner l'action des chiens qui s'aplatissent à terre pour ne pas gêner les chasseurs jetant leurs rêts. A l'évidence, donc, les origines du Spaniel, comme celles de beaucoup d'autres races, nourrissent bien des controverses. Ce qui est avéré, en revanche, c'est l'ancienneté de la présence de tels chiens en Grande-Bretagne. Edouard de Langley (1344-1412), grand maître des chasses et des chiens d'Henri IV dd'Angleterre, fait l'éloge des qualités de chasse des Spaniels dans son Mayster if Came publié en 1406; le poète Chaucer, auteur des célèbres Contes de Cantorbéry, compare hardiment le comportement de la femme à l'égard de l'homme à celui du Spaniel, car ainsi qu'un Spaniel, elle veut sauter après lui, et d'assurer, pour faire bonne mesure, que le Spaniel est un chien très affectueux, autant que femme en quête d'un mari. Quant, au docteur Caius, médecin personnel de la reine Elisabeth Ire, il les désigne expressément dans son ouvrage De Canibus britannicis, paru en 1570 : On les appelle communément des Spaniels comme si ces chiens provenaient d'Espagne. On sait par ailleurs qu'Elisabeth Ire possédait, en plus de Lévriers, des Spaniels qui étaient considérés par P. Sidney comme « les gentlemen des meutes royales » Tous ces éléments confortent l'opinion de Paul Caillard - à qui l'on doit l'introduction de la race en France à la fin du XlX" siècle -, selon laquelle la présence des Spaniels Outre-Manche remonte au moins au XIVe siècle. Cet éminent spécialiste assure, en effet, que des peintures et des gravures de cette époque, notamment dans des châteaux écossais, mettent en scène des Spaniels. Pour ce qui est de l'apparition du Cocker Spaniel proprement dit, elle est bien sûr beaucoup moins ancienne. Il faut savoir en effet que, pendant fort longtemps, les amateurs se contentèrent de la seule appellation de Spaniel pour désigner toute une gamme de chiens, plus ou moins grands, lourds ou légers, de chasse ou de luxe, alors qu'il existait, à côté des Spaniels communs dont le descendant le plus direct est le Springer actuel, des Spaniels de taille plus réduite et des Spaniels véritablement miniatures (toys) et considérés comme des chiens d'agrément. Les cynophiles britanniques n'admettaient alors de distinguer que les Land Spaniels (employés sur terre) et les Water Spaniels (travaillant à l'eau). Si ce dernier type n'est plus aujourd'hui représenté que par une seule race (irlandaise), le Land Spaniel n'allait cesser de se diversifier jusqu'au XXe siècle. A partir de 1859, en effet, les choses allaient se préciser : nombre d'amateurs, tout au moins dans les expositions, séparèrent les Land Spaniels en deux groupes : les Land Spaniels proprement dits et les Field Spaniels. Il fallut cependant attendre 1883 pour que le Cocker fût reconnu comme une race à part entière. Le critère de poids joua alors un rôle fondamental, puisque celui du Cocker Spaniel devait être inférieur à 25 livres, alors que celui du Field Spaniel ne pouvait être que supérieur. Mais il existait un autre élément de différenciation : tandis que le Cocker, grâce à sa petite taille, pouvait pénétrer dans les fourrés et les haies les plus épais, au Field étaient dévolus les terrains découverts. Subissant les effets d'une mode croissante en Grande-Bretagne où les expositions devenaient des événements mondains, le Field Spaniel devait ainsi rapidement évoluer vers un type bas sur pattes et long de corps, ressemblant davantage à un Basset qu'à un Spaniel, une morphologie qui le rendait inapte à la chasse tout en ne faisant pas de lui un animal de compagnie, si bien qu'il faillit disparaître au lendemain de la Première Guerre mondiale, le Kennel Club en suspendant même les inscriptions en 1919. Parallèlement, le Cocker allait, lui, se faire une belle place au soleil: chasseur très actif, passionné, eridurant, « grouillant » - pour employer l'expression qui caractérise le mieux son tempérament -, il fut rapidement apprécié par de nombreux Britanniques, tant pour traquer le gibier que pour être un charmant compagnon à la maison. Il est clair que le Cocker a bénéficié du gros travail effectué par des éleveurs britanniques à la fin du siècle dernier et au début du nôtre, afin d'accentuer et de fixer les caractéristiques différenciant nettement chaque Spaniel. Certains reproducteurs jouèrent un grand rôle dans cette œuvre de sélection, notamment Ted Obo, né en 1879 et appartenant à Mr. Farrow, lequel fjt beaucoup pour l'épanouissement de la race. Aux Etats-Unis, où un club fut fondé en 1881, de nombreux sujets furent importés, parmi lesquels figuraient en bonne place des descendants du déjà célèbre Obo. La rapidité et l'ampleur du succès du Cocker aux Etats-Unis et au Canada suscitèrent d'ailleurs quelques désaccords sur l'évolution de la race entre éleveurs anglais et américains, ces derniers voyant dans le Cocker exclusivement un chien d'exposition et de compagnie. Récusant le point de vue américain, les Britanniques voulurent laisser au Cocker son double rôle de chasseur et de compagnon. Pour ce faire, ils durent lui assurer une solide position officielle, en faisant appel, notamment, aux autorités qui veillaient sur le devenir du monde canin: en 1893, le Kennel Club commença donc à enregistrer des représentants de la race, et, vers 1900, un standard fut défini. Le Cocker fit vite la démonstration de ses qualités, trustant les succès dans les premiers field-trials, où tous les Spaniels concouraient. Un club fut fondé en 1904. Parmi les premiers inscrits figuraient Bebbe, l'ancêtre présumé des Cockers rouges, et les sujets de l'éleveur H. S. Lloyd dont l'affixe « of Ware » est resté célèbre. La France ne fut pas en reste pour adopter le petit Cocker: les premiers spécimens furent inscrits au LOF dès 1885. Puis, en 1898, autour de Paul Caillard, fervent promoteur de la race, le Spaniel Club français fut créé (lequel se révèle ainsi une des plus anciennes associations de races existant encore de nos jours), et, en 1904, un standard fut rédigé. Les amateurs de l'époque, très anglophiles, ne tarissaient pas d'éloges sur les races anglaises, avec quelque raison puisque que, dans les premiers field-trials organisés en France, elles démontraient de façon éclatante d'évidentes qualités, notamment une quête rapide et une très grande finesse de nez. Par son caractère polyvalent, le Cocker a séduit ainsi bon nombre de chasseurs français qui, à la différence de leurs collègues d'Outre-Manche, ne peuvent en général se permettre d'avoir à la fois un chien d'arrêt et un autre pour le rapport, voire un chien pour la plaine et un autre pour le bois. Pendant longtemps, les Cockers les plus répandus sur notre sol furent blanc et marron ou blanc et noir, tout d'abord parce que la robe blanche était la plus visible (détail d'importance pour un chien destiné, durant les périodes de chasse, à évoluer dans les fourrés). Les bleu et noir étaient en revanche très appréciés des amateurs d'exposition, ce qui ne les empêchait pas de participer aux field-trials. Ces chiens étaient en outre de fort petite taille, le célèbre cynologue Paul Mégnin écrivant en 1923 qu'ils ne dépassaient pas 30 centimètres au garrot (ce qui correspond d'ailleurs aux 25 livres déjà indiquées !). Le gabarit du Cocker allait cependant peu à peu s'agrandir, en particulier en Grande- Bretagne, grâce à une alimentation plus complète mais aussi par souci d'efficacité dans les field-trials. A telle enseigne que, après la Seconde Guerre mondiale, les éleveurs français qui voulurent importer des sujets britanniques pour remonter leur cheptel décimé constatèrent que ces chiens faisaient 45 centimètres au garrot, voire plus. Le président du Spaniel Club français, le docteur Paul, demanda alors aux instances britanniques de revoir le standard de la taille (à la baisse), pour que le Cocker pût mériter vraiment sa réputation de « plus petit Spaniel de chasse ». Ce qui fut fait, évitant ainsi au Cocker de devenir, comme le craignait René Gravigny, un Setter en réduction. Aujourd'hui, le Cocker a conquis le monde entier: populaire dans tous les pays d'Europe occidentale, il l'est également à l'est, et même en Union soviétique. J. Guerville-Sevin, appelée souvent à juger à l'étranger, a pu noter que, lors d'expositions organisées à Moscou et en Pologne, les classes de Cockers comptaient entre 100 et 300 sujets - c'est-à-dire autant sinon plus que dans nos pays ! Le Cocker s'est même parfaitement adapté en des contrées lointaines, puisqu'il fait partie des deux ou trois races préférées en Argentine et en Australie. |