English Springer Spaniel

Standard FCI Nº 125

Origine
Grande-Bretagne
Traduction
Prof. R. Triquet
Groupe
Groupe 8 Chiens rapporteurs de gibier - Chiens leveurs de gibier - Chiens d'eau
Section
Section 2 Chiens leveurs de gibier et broussailleurs
Epreuve
Avec épreuve de travail
Reconnaissance à titre définitif par la FCI
mercredi 29 décembre 1954
Publication du standard officiel en vigueur
mardi 28 juillet 2009
Dernière mise à jour
lundi 23 novembre 2009
In English, this breed is said
English Springer Spaniel
Auf Deutsch, heißt diese Rasse
English Springer Spaniel
En español, esta raza se dice
Springer Spaniel inglés
In het Nederlands, wordt dit ras gezegd
Engels Springer Spaniel

Utilisation

Chien leveur et rapporteur de gibier.

Bref aperçu historique

Race d’origine pure et ancienne. A l’origine, il était utilisé dans le but de trouver et de faire partir le gibier destiné au filet, au faucon ou au lévrier, mais à l’heure actuelle, sa fonction est de trouver, de lever et de rapporter le gibier pour le compte du chasseur.

Aspect général

Chien harmonieux, compact, fort, gai et actif. Il est le plus haut sur pattes et le plus enlevé de tous les spaniels britanniques de chasse en plaine et au bois.

Comportement / caractère

Amical et facile à vivre, de nature docile. Les sujets craintifs ou agressifs sont à rejeter.

Tête

Région crânienne

Crâne
De longueur moyenne, assez large, légèrement arrondi, montant à partir du chanfrein, en marquant le stop divisé par un sillon longitudinal entre les yeux. Ce sillon s’efface graduellement en remontant le front dans la direction de l’occiput qui ne doit pas être proéminent. 

Région faciale

Truffe
Les narines sont bien développées.
Lèvres
Assez carrées et descendues.
Chanfrein
La longueur du chanfrein est en proportion avec celle du crâne ; le chanfrein est large et haut, bien ciselé sous les yeux.
Mâchoires et dents
Les mâchoires sont fortes et présentent un articulé parfait, régulier et complet en ciseaux, c’est-à-dire que les incisives supérieures recouvrent les incisives inférieures dans un contact étroit et sont implantées à l’aplomb des mâchoires.
Joues
Plates.
Yeux
De dimension moyenne, en amande, ni saillants ni enfoncés, mais bien logés dans les orbites. Les conjonctives ne sont pas visibles. L’expression est vive et douce. La couleur est noisette foncée. L’oeil clair est un défaut.
Oreilles
En forme de lobe, placées plutôt contre la tête, de bonne longueur et de bonne largeur, attachées au niveau des yeux. Elles portent de jolies franges.

Cou

Fort et musclé, de bonne longueur, sans fanon, légèrement galbé et s’amenuisant vers la tête.

Corps

Généralité
Fort, ni trop long ni trop court.
Rein
Musclé, fort, légèrement harpé et bien attaché.
Poitrine
Bien descendue et bien développée.
Côtes
Les côtes sont bien cintrées.

Queue

Auparavant la coutume était d’écourter la queue.
Queue coupée : Attachée bas et jamais portée plus haut que le niveau du dos, elle est bien frangée et animée d’un mouvement vif.
Queue non coupée : Attachée bas, jamais portée plus haut que le niveau du dos, elle est bien frangée et animée d’un mouvement vif.
Proportionnée au reste du corps.

Membres

Membres antérieurs

Généralités
Les membres antérieurs sont droits et offrent une bonne ossature.
Epaules
Bien inclinées en arrière.
Coudes
Bien au corps.
Métacarpe
Fort et flexible.
Pieds antérieurs
Les pieds sont serrés, compacts, bien arrondis avec des coussinets forts et bien remplis.

Membres postérieurs

Généralités
Les membres postérieurs sont bien descendus.
Cuisses
Larges, musclées, bien développées.
Grassets
Le grasset et le jarret sont modérément coudés. Les jarrets épais sont un défaut.
Pieds postérieurs
Les pieds sont serrés, compacts, bien arrondis avec des coussinets forts et bien remplis.

Allures

L’allure du Springer lui est bien particulière. Ses antérieurs se portent en avant, directement à partir de l’épaule, en lançant les pieds bien en avant dans une allure facile et franche. Il doit bien engager ses postérieurs sous la masse, dans la ligne des antérieurs. Aux allures lentes, il peut aller l’amble, ce qui est typique de la race.

Robe

Qualité du poil
Le poil est serré, droit et résistant aux intempéries, jamais grossier. Présence de franges modérées aux oreilles, membres antérieurs, corps et membres postérieurs.
Couleur du poil
Foie et blanc, noir et blanc ou l’un de ces deux robes avec des marques feu.

Taille et poids

Hauteur au garrot
Approximativement de 20 pouces, soit 51 cm.

Défauts

• Tout écart par rapport à ce qui précède doit être considéré comme un défaut qui sera pénalisé en fonction de sa gravité et de ses conséquences sur la santé et le bien-être du chien et sa capacité à accomplir son travail traditionnel.
• Les défauts doivent être listés en fonction de leur gravité.

Défauts entrainant l’exclusion

 Agressif ou peureux.

NB :

• Tout chien présentant de façon évidente des anomalies d'ordre physique ou comportemental sera disqualifié.
• Les défauts mentionnés ci-dessus, lorsqu'ils surviennent à un degré très marqué ou fréquent, sont éliminatoires.
• Les mâles doivent avoir deux testicules d'aspect normal complètement descendus dans le scrotum.
• Seuls les chiens sains et capables d’accomplir les fonctions pour lesquelles ils ont été sélectionnés, et dont la morphologie est typique de la race, peuvent être utilisés pour la reproduction.

Bibliographie

https://www.fci.be/

Historique détaillé

L'English Springer Spaniel (Springer Anglais) est sans doute le plus ancien représentant de la famille des Spaniels, c'est-à-dire des Epagneuls revus et corrigés par les Britanniques.

L'appellation Spaniel pose évidemment le problème des origines espagnoles de la race, question qui a fait l'objet de nombreuses controverses sur lesquelles il n'est pas question de revenir ici. Ce qui est certain, en revanche, c'est que les Spaniels étaient bien présents en Grande-Bretagne dès la fin du Moyen Age. A la fin du XIVe siècle, le poète Chaucer citait le Spaniel, qu'il appréciait pour son comportement affectueux. Quelque deux siècles plus tard, en 1570, le docteur Johannes Caius inclut le Spaniel dans son panorama des chiens britanniques en le classant parmi les chiens de gentilshommes. Le savant exprimait déjà ses doutes quant à l'origine ibérique du chien : « Les gens du commun les appellent généralement spaniels, disait-il, comme si ces chiens venaient d'Espagne à l'origine. »

Les Spaniels furent très tôt utilisés par les seigneurs dans la chasse du gibier à plume, laquelle nécessitait des capacités que les limiers et autres chiens courants de Grande-Bretagne étaient loin de posséder. Et ils excellaient dans les diverses pratiques, dans la chasse au filet comme dans la fauconnerie ou dans la chasse avec les Lévriers, très répandue dans le pays. Les gentilshommes appréciaient d'autant plus les nombreuses aptitudes du Spaniel qu'ils n'avaient pas toujours les moyens d'entretenir de vastes et coûteuses meutes de chiens courants.

Pendant fort longtemps, les Spaniels sont restés des chiens de taille moyenne, malgré, sans doute, certaines variations locales. Et, parmi tous les types actuels de Spaniels, c'est assurément le Springer qui est le plus fidèle à cette stature originelle. Il a d'ailleurs également conservé la couleur de la robe, blanc tacheté de brun ou de roux, que décrivait déjà le docteur Caius. On rencontre pour la première fois la mention du Springer ou plutôt du Springing Spaniel dans l'ouvrage de Markham, Hunter's Prevention, publié en 1621. Depuis, la permanence de ce type canin a toujours été attestée, notamment à travers les illustrations de Philipp Reinagle, parues en 1803 dans The Sportsman Cabinet, qui nous montrent un chien ressemblant en tout point au Springer Spaniel moderne.

La situation des Spaniels s'est trouvée bouleversée dans le courant du XlXe siècle avec l'apparition de la cynologie. En effet, les spécialistes commencèrent à modifier la conformation de ces chiens « bons à tout faire », qui étaient jusque-là utilisés dans toutes les phases de la chasse, pour n'importe quel type de gibier et quelque soit le terrain, car il s'agissait désormais de les adapter en vue d'une utilisation plus spécialisée.

Cependant, dans les premiers temps, les Britanniques manquèrent beaucoup de vigilance, ou de rigueur. Comme le note Gérard Desjeux, ancien président du Spaniel Club français, ils n'hésitèrent pas à croiser les différentes variétés de Spaniels, qui ne se distinguaient d'ailleurs que par leur poids ou leurs couleurs ; distinctions qui n'étaient pas forcément sans équivoque, comme ce fut le cas avec les premiers spécimens appelés Cockers, lesquels étaient définis comme des Field Spaniels de moins de 28 livres : ainsi, le jeune chiot classé comme Cocker devenait par la suite un Field Spaniel, car son poids et sa stature ne correspondaient plus aux caractéristiques du Cocker. Par la suite, on fixa définitivement la taille de ces chiens, par croisement avec les Toy Spaniels, ce qui fit d'excellents sujets pour traquer la bécasse, voire le lapin, et c'est ainsi que l'on allait enfin connaître l'authentique Cocker. On créa également, pour satisfaire les chasseurs peu sportifs, des Spaniels lourds, qui furent très prisés des têtes couronnées.

Les Anglais songèrent aussi à faire du Spaniel un chien de compagnie. Son caractère bon et affectueux, sa robe soyeuse et sa taille le prédestinaient à ce genre d'emploi, et, quant à son esthétique, elle fut bien affinée en vue des expositions. Cependant, cette sélection se révéla parfois néfaste, comme ce fut le cas avec le Field Spaniel, dont l'élevage s'orienta vers le développement d'un Spaniel basset, au corps lourd et très long : présenté en extension, le ventre de l'animal touchait presque terre. Il n'était, bien sûr, plus question d'utiliser ce chien pour la chasse; ce nouveau type n'intéressa qu'un petit cercle de passionnés, au point que le Field faillit bien disparaître.

Le Springer, en revanche, n'allait cesser d'affirmer sa personnalité parmi les Spaniels. Sa taille ni son poids ne furent guère modifiés, et il resta exclusivement un chien de chasse pratique, avant de devenir, avec l'avènement des field-trials, un chien de sport. Cette spécificité très originale, source de son immense succès, est due au fait que, curieusement, la race a été longtemps tenue à l'écart des benches d'exposition, ce dont elle a profité finalement, car elle se présente à nous en ayant conservé intactes toutes ses qualités cynégétiques. En 1902, le Kennel Club reconnaissait officiellement l'existence du Springer Anglais, en le distinguant du Springer Gallois (même l'histoire des Springers n'est pas si simple.). Dès lors, les amateurs de beaux chiens finirent par lui faire honneur, et, aujourd'hui, le Springer Anglais est très présent dans les expositions canines, de même qu'il talonne le Cocker dans les statistiques de naissances outre-Manche, ce qui en dit long sur sa popularité comme chien de compagnie.

Aux Etats-Unis, le Springer fit une première apparition dès le milieu du XIXe siècle, mais son implantation officielle date de 1932. Depuis, la race a fait une honorable carrière dans le pays, aussi bien comme chien de chasse pratique qu'en tant que concurrent aux field-trials ou comme chien d'agrément.

En France, le Springer Anglais est mieux connu depuis une trentaine d'années, grâce à l'activité d'éleveurs passionnés qui ont importé et élevé des sujets d'excellente qualité dont ils n'ont négligé ni l'esthétique ni l'éducation au travail.

Qu'il soit chasseur ou non, l'heureux propriétaire d'un English Springer Spaniel ne peut que se féliciter d'avoir choisi un chien au caractère si agréable. Gai, actif, docile, sociable, coopératif, le Springer est, parmi les chiens, l'un des plus malléables et faciles à vivre. Il comprend vite et bien, de même qu'il agrée immédiatement les désirs de son maître. S'il paraît moins cajoleur qu'un Cocker, il est également moins taquin et têtu que lui. Bon sportif, ce n'est pas un animal exubérant ou sujet à une grande nervosité, pourvu qu'il puisse bénéficier d'un minimum d'exercice physique. Excellent compagnon, calme à la maison, aimant les enfants, son regard doux et serein exprime parfaitement l'équilibre de son tempérament.

C'est bien évidemment comme chien de chasse que le Springer est principalement apprécié. Son exceptionnelle endurance est la conséquence de sa constitution robuste et compacte, qui reste toutefois exempte de toute lourdeur, ce que traduit bien la juste proportion entre sa taille et son poids. Si le Springer n'est pas à proprement parler un spécialiste, ses qualités sont néanmoins au-dessus de la moyenne pour toutes les phases de la chasse. C'est le très bon élève, qui peut rivaliser avec les meilleurs dans chaque matière sans jamais obtenir une note médiocre ou moyenne. Une seule discipline lui est étrangère : comme tous les Spaniels, le Springer n'est pas un chien d'arrêt.

Mais il excelle en particulier dans le rapport au gibier, où il se place au premier plan autant par la facilité de son dressage que par son ardeur ou son goût de l'eau. Et, s'il faut lui décerner une mention spéciale, c'est assurément pour son aptitude au travail en terrains difficiles et variés. Aucune forme de végétation, qu'il s'agisse de bosquets, de bois, de ronciers ou de terres en friche, ne saurait refréner son allant, pas plus d'ailleurs qu'une pluie diluvienne ou qu'un froid exceptionnel, dont il se moque éperdument dès lors qu'il est au travail.

L'English Springer-Spaniel est bien le fleuron de l'excellente famille des Spaniels, et il est le plus à même de pouvoir soutenir la comparaison avec les meilleurs chiens de chasse actuels. Cela posé, il peut aussi convenir au chasseur sans grande expérience du dressage, qui manierait avec moins d'aisance l'incomparable pur-sang dont les spécialistes lui auraient vanté la valeur. D'ailleurs, ce chien s'est acquis une clientèle très fidèle au fil des ans. Les bécassiers, notamment, le tiennent en haute estime, sa prudence et sa sûreté sur l'émanation étant fort appréciées.

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