Braque de Weimar

Standard FCI Nº 99

Origine
Allemagne
Traduction
Dr. J-M. Paschoud et Prof. R. Triquet
Groupe
Groupe 7 Chiens d'arrêt
Section
Section 1.1 Chiens d’arrêt continentaux, type « braque »
Epreuve
Avec épreuve de travail
Reconnaissance à titre définitif par la FCI
samedi 27 novembre 1954
Publication du standard officiel en vigueur
jeudi 19 mars 2015
Dernière mise à jour
jeudi 09 juillet 2020
In English, this breed is said
Weimaraner
Auf Deutsch, heißt diese Rasse
Weimaraner
En español, esta raza se dice
Braco de Weimar
In het Nederlands, wordt dit ras gezegd
Weimarse staande hond

Utilisation

Le braque de Weimar doit posséder toutes les qualités requises à son usage en tant que chien de chasse polyvalent et pouvoir travailler en plaine, au bois ou à l'eau avant et après le coup de feu.

Bref aperçu historique

Il existe plusieurs théories sur l’origine du Braque de Weimar. La seule chose certaine est que, dès le premier tiers du 19e siècle, le Braque de Weimar était élevé à la cour du duc de Weimar et employé comme limier. Vers le milieu du XIXe siècle, avant le début de l’élevage en pure race, l’élevage de cette race était presque exclusivement dans les mains de chasseurs professionnels et de forestiers en Allemagne centrale, principalement dans la région de Weimar et en Thuringe. Les jours de gloire des limiers étant passés, ils procédèrent à des croisements avec des chiens d’oysel et poursuivirent l’élevage avec des produits de ces croisements. Depuis 1890 environ, la race est soumise à un élevage planifié et contrôlé par l’inscription dans un livre des origines. A côté du chien d’arrêt de Weimar à poil ras, apparaît dès le début du XXe siècle une variété à poil long qui n’est cependant pas très répandue. Depuis que le Braque de Weimar est inscrit dans un livre des origines et élevé en race pure, des croisements avec d’autres races, tout spécialement avec des pointers, ont été évités.

Aspect général

Chien de chasse de taille moyenne à grande, dont le type est adapté au travail de chien d’arrêt, sec, bien musclé, mais beau dans ses formes. Le caractère sexuel des mâles et des femelles doit être nettement marqué.

Proportions importantes

• Longueur du corps / hauteur au garrot : 12/11.
• Proportions de la tête : un peu plus longue de la pointe du nez au stop que du stop à la protubérance occipitale.
• Proportions du membre antérieur : la distance du garrot au coude est à peu près égale à celle du coude au milieu du métacarpe.

Comportement / caractère

Chien de chasse polyvalent, docile, d’un caractère bien équilibré, passionné pour la chasse et persévérant dans la quête systématique, sans cependant manifester du tempérament en excès. Flair d’une qualité remarquable. S’attaque aussi bien aux nuisibles qu’au gibier ; également bon gardien mais toutefois, sans agressivité. Sûr à l’arrêt et au travail à l’eau. Qualités remarquables dans le travail après le coup de feu.

Tête

Région crânienne

Crâne
En harmonie avec la taille du chien et avec les dimensions de la région faciale. Chez le mâle plus large que chez la femelle, mais dans les deux sexes, la largeur du crâne reste dans une bonne proportion avec la longueur de la tête. Front avec sillon médian. Protubérance occipitale peu à modérément développée. A l’arrière des yeux, l’arcade zygomatique est bien visible. 
Stop
Très peu marqué.

Région faciale

Truffe
Grande, surplombant la mâchoire inférieure, de couleur chair-foncé, vers l’arrière tirant graduellement sur le gris.
Museau
Long, et en particulier chez les mâles, puissant ; vu de profil, le museau donne l’impression d’être presque carré. La partie de la mâchoire qui porte les canines et celle qui porte les carnassières sont d’une même puissance.
Lèvres
Moyennement couvrantes, de même couleur chair que le palais. Repli labial peu marqué.
Chanfrein
Rectiligne, souvent légèrement busqué, jamais concave.
Mâchoires et dents
Mâchoires puissantes. Denture complète, régulière et puissante. Articulé en ciseaux.
Joues
Bien musclées et nettement marquées ; tête sèche.
Yeux
De couleur ambre clair à ambre foncé, d’expression intelligente. Les chiots ont des yeux de couleur bleu ciel. Ronds, placés très légèrement en position oblique, les paupières épousent parfaitement la forme du globe oculaire.
Oreilles
Larges et assez longues, elles atteignent approximativement la commissure des lèvres. Attachées haut, étroites à leur base, elles sont légèrement arrondies à leur extrémité. Quand le chien est attentif, elles sont légèrement tournées vers l’avant et plissées.

Cou

D’aspect et de port noble, sa ligne de dessus est galbée. Musclé, presque cylindrique, pas trop court, sec, il devient plus fort vers les épaules et se fond harmonieusement avec le poitrail.

Corps

Ligne du dessus
Du cou galbé, par un garrot bien prononcé, elle atteint le dos qui est relativement long et ferme.
Garrot
Bien prononcé.
Dos
Ferme et musclé, sans ensellure ; n’est pas surbâti à l’arrière. Un dos un peu long n’est pas un défaut, mais fait partie des caractères spécifiques de la race.
Croupe
Bassin long et moyennement oblique.
Poitrine
Puissance, mais pas exagérément large ; suffisamment descendue - elle atteint presque le niveau du coude - et suffisamment longue. Bien cintrées sans être en tonneau, les côtes sont longues et la région sternale est bien marquée.
Ligne du dessous
Elle remonte légèrement, mais le ventre n’est pas levretté.

Queue

Attachée un peu bas, en dessous de la ligne du dos, plus bas que chez d’autres races comparables, elle est puissante et bien fournie de poils, pend au repos, est portée à l’horizontale au travail ou lorsque le chien est attentif, ou même plus haut.
Dans les pays où la législation l'autorise, la queue peut être écourtée chez les sujets à poils ras lorsqu’il s’agit de braques de Weimar destinés à la fonction de chien de chasse.

Membres

Membres antérieurs

Généralités
Membres « hauts », secs, droits, parallèles, mais pas trop écartés.
Epaules
Longue, oblique, bien appliquée sur la paroi thoracique et bien musclée. Bonne angulation de l’articulation scapulo-humérale.
Bras
Oblique, suffisamment long, puissant.
Coudes
Dégagés, droits, tournés ni en dedans, ni en dehors.
Avant-bras
Long et droit.
Carpe
Puissant, ferme.
Métacarpe
Sec, légèrement obliques.
Pieds antérieurs
Puissants, parallèles à l’axe du corps. Doigts bien serrés et cambrés. Les doigts médians, plus longs, sont caractéristiques de la race et ne constituent donc pas un défaut. Ongles de couleur gris clair à gris foncé. Coussinets bien pigmentés, fermes.

Membres postérieurs

Généralités
Membres « hauts », secs et bien musclés. Parallèles, tournés ni en dedans, ni en dehors.
Cuisses
De longueur suffisante, puissante et bien musclée.
Grassets
Puissant et ferme.
Jambes
Longue, tendons bien visibles.
Jarret
Puissant et ferme.
Métatarse
Sec, en position presque verticale.
Pieds postérieurs
Puissants avec des doigts bien serrés. Pas d’ergots. Le reste correspond aux pieds antérieurs.

Allures

Beaucoup d’aisance et d’amplitude dans le mouvement à toutes les allures. Membres antérieurs et postérieurs parallèles. Au galop, foulée longue et rasante. Au trot, le dos reste horizontal. L’amble est indésirable.

Peau

Ferme, bien adhérente mais sans excès.

Robe

Qualité du poil
Poil ras. Poil de couverture court (mais plus long et plus dense que chez la plupart des autres races de chiens comparables), dru, très épais, bien couché. Sans ou avec peu de sous-poil.
Poil long .Poil de couverture souple et long, avec ou sans sous-poil. Lisse ou légèrement ondulé. Poil au point d’attache des oreilles long et bien tombant. A l’extrémité des oreilles, le poil velouté est admis. Longueur du poil sur les côtés de 3 à 5 cm, sous le cou, au poitrail et sur le ventre un peu plus long. Bonne culotte et franges dont la longueur diminue vers le bas. Beau panache à la queue. Espaces interdigitaux poilus. Poil à la tête moins long. Un poil rappelant le poil double avec un poil de couverture de longueur moyenne serré, bien couché, sous-poil fourni et des franges moyennement développées avec culotte se manifeste chez des chiens avec patrimoine héréditaire mixte.
Couleur du poil
Gris argenté, gris brunâtre, gris souris ainsi que toutes les nuances intermédiaires entre ces teintes. La tête et les oreilles sont en général d’une couleur un peu plus claire. Des marques blanches ne sont autorisées que dans une faible mesure au poitrail et aux doigts. Parfois, sur le milieu du dos, il y a une raie foncée plus ou moins marquée dite « raie d’anguille ». Les chiens qui présentent des marques feu rouges à jaunes ne peuvent obtenir en exposition au maximum que le qualificatif « bon ». Des marques feu de couleur brune constituent un défaut grave.

Taille et poids

Hauteur au garrot
Pour les mâles de 59 à 70 cm, taille idéale de 62 à 67 cm et pour les femelles de 57 à 65 cm, taille idéale de 59 à 63 cm.
Poids
Pour les mâles de 30 à 40 kg et pour les femelles de 25 à 35 kg.

Défauts

• Tout écart par rapport à ce qui précède doit être considéré comme un défaut qui sera pénalisé en fonction de sa gravité et de ses conséquences sur la santé et le bien-être du chien et sa capacité à accomplir son travail traditionnel.
• Les défauts doivent être listés en fonction de leur gravité.

Défauts graves

 Poil laineux largement répandu dans la variété à poil ras.
 Poil manifestement bouclé ou peu abondant dans la variété à poil long.
 Marques blanches en dehors du poitrail et des pieds.
 Oreilles manifestement trop courtes ou trop longues, pas tournées vers l’avant.
 Dos nettement ensellé ou carpé, surbâti à l’arrière.
 Fanon très prononcé.
 Jarrets de vache ou en tonneau.
 Défauts importants de position, p ex angulation insuffisante, coudes tournés en dehors, pieds affaissés.

Défauts entrainant l’exclusion

 Chien agressif ou peureux.
 Déviation nette par rapport au type ou aux caractères sexuels.
 Ecart important dans les proportions.
 Ecart important de taille (p ex plus de 2 cm en plus ou en moins par rapport à la norme).
 Absolument atypique, lourdaud ou faiblard.
 Totalement mal proportionné.
 Démarche fortement contrainte dans toutes les allures.
 Malformations ou défauts de peau.
 Absence partielle ou totale de poil.
 Absence de poil sur le ventre et aux oreilles.
 Couleur s’écartant des tons de gris, p ex jaunâtre ou brunâtre ; marques feu de couleur brune.
 Couleur autre que gris.
 Couleur bleue.
 Crâne absolument atypique.
 Région faciale : Défauts importants, comme p ex lèvres très développées, museau court ou pointu, très atypique, p ex chanfrein fortement concave.
 Entropion, ectropion, défauts légers et unilatéraux des paupières.
 Absence de plus de 2 prémolaires M1 ou molaires M3.
 Malformation de la poitrine, poitrine en tonneau, insuffisamment descendue ou trop courte.
 Ventre trop levretté.
 Membres malformés.
 Toutes autres malformations.
 Trop agressif envers les chiens et les personnes ; trop peureux.
 Signes évidents d'anomalies d'ordre comportemental.

NB :

• Tout chien présentant de façon évidente des anomalies d'ordre physique ou comportemental sera disqualifié.
• Les défauts mentionnés ci-dessus, lorsqu'ils surviennent à un degré très marqué ou fréquent, sont éliminatoires.
• Les mâles doivent avoir deux testicules d'aspect normal complètement descendus dans le scrotum.
• Seuls les chiens sains et capables d’accomplir les fonctions pour lesquelles ils ont été sélectionnés, et dont la morphologie est typique de la race, peuvent être utilisés pour la reproduction.

Bibliographie

http://www.fci.be/

Compléments apportés par les visiteurs

This popular German breed was originally much more massive and stockier than its present-day incarnation and was used as a large game hunter and property guardian. The early Weimaraner is believed to had been developed from old Schweisshunds and Leithunds, as well as Bloodhounds and the Italian Cane Corso. The ghost-gray colouring is thought by some to come directly from the Cane Corso. Through selecting the gray specimens and crossing them with English and Spanish pointers and Hungarian Vizslas, the hunters improved the Weimaraner's scenting and retrieving abilities, making it an excellent bird dog. The appearance was also modified and these new, much lighter Weimaraners were no longer used to hunt boars and bears.
Karl August, the Grand Duke of Thueringia's capitol Weimar was a great fancier of the breed and he started a dedicated breeding programme in order to standardize and promote the Weimar Pointer. By the end of the 1800's, the type was fully established and the breed standards were set. During the 20th century the Weimaraner's popularity increased and this is a common show breed, gun dog and family pet today. It responds well to obedience training which is needed to control its stubborn personality and confrontational nature. The Weimaraner also makes a capable watchdog. The coat comes in two variants, the smooth shorthaired type being more common and popular than the longhaired variety. Ghost-gray is the only colouring accepted, coming in a range of silver shades. Average height is around 26 inches.

Historique détaillé

Est-ce un hasard si les Américains ont surnommé le Braque de Weimar (le Weimaraner dans son pays) The Crey Chast? Peut-être pas, si l'on sait que ce chien, tel un fantôme, surgit puis disparaît depuis le Moyen Age.

Si ce chien doit son nom aux grands-ducs de Saxe-Weimar qui l'élevèrent et le gardèrent jalousement au XVIIIe siècle, il semble en y regardant d'un peu plus près que ses origines soient plus spécifiquement françaises que germaniques. Elles remontent en fait au XIIIe siècle, lorsque Saint Louis entreprit la 7e croisade Pour libérer les lieux saints de l'emprise du sultan d'Egypte. Louis IX, on le sait, fut fait prisonnier et dut rester de 1250 à 1254 en Palestine, à la suite de quoi il ramena en France quelques couples de mystérieux chiens gris qui se révélèrent pendant trois siècles les plus beaux sujets des meutes royales.

Nul ne sait vraiment quel était l'aspect des Chiens Gris de Saint-Louis (hormis bien sûr leur robe caractéristique). Certains disent qu'il s'agissait de Griffons tartares de haute taille et à poil gris loup ; qui passent pour être à l'origine de quelques-uns des plus anciens chiens courants français, tel le Griffon du Nivernais ; alors que d'autres pensent plutôt que ces chiens résultèrent de croisements effectués par le souverain pendant sa captivité entre des sujets proches des Saint-Hubert et des Lévriers arabes de Palestine, en vue de donner aux premiers plus d'ardeur et de vitesse. Quoi qu'il en soit, ces chiens furent adoptés par une bonne partie de la noblesse française.

Nous commençons à mieux connaître leur apparence dès la fin du Moyen Age, mais dans un lieu qui peut paraître à première vue bien insolite : les îles Canaries. Sur le parvis de la cathédrale de Las Palmas se trouvent en effet deux statues canines dont la ressemblance avec le Weimaraner actuel est pour le moins troublante. A la suite de quelles circonstances sont-ils arrivés dans l'archipel méditerranéen? Personne ne le sait réellement, ou bien, comme certains ont pu l'avancer, leur représentation a-t-elle eu pour but de célébrer la découverte des îles en 1402 par le gentilhomme normand Jean de Béthencourt?

Il n'empêche, les ancêtres des Braques de Weimar ne faisaient plus partie des meutes royales au XVIe siècle. Charles IX, pourtant fort passionné de cynophilie, tenait ces chiens en piètre estime : « Ce sont, pour dire vrai, des chiens enragés, car il faut se rompre le cou et les jambes pour les tenir ». Le monarque allait leur préférer les chiens blancs, et jusqu'au XVIIIe siècle nous n'en avons plus aucune trace) si ce n'est un tableau de Van Dyck peint vers 1630 et qui représente des chiens gris proches du Weimaraner. C'est en Allemagne qu'ils firent de nouveau leur apparition, à la cour de Carl-August, grand-duc de Saxe-Weimar, protecteur des arts et grand ami de Goethe, qui sut, comme il est mentionné dans le livre du docteur Lansard-Oudard, « sélectionner ce chien et fixer ses caractères génotypiques et phénotypiques tels que nous les voyons aujourd'hui ».

Certains auteurs, toutefois, mettent en doute la parenté entre les Chiens Gris de Saint-Louis et les Braques de Weimar. Ils estiment soit que le duc de Weimar créa ses lignées à partir d'un Pointer blanc et orange et d'une chienne de race inconnue, soit que l'élevage en consanguinité étroite de Braques Allemands entraîna chez certains chiots des chenils de Weimar un défaut de pigmentation. C'est notamment la thèse défendue par le cynologue allemand Strebel. Si l'on retient cette hypothèse, force est pourtant de constater que le Pointer n'avait pas encore acquis à cette époque la réputation dont il jouit aujourd'hui et qu'il n'était pas connu en dehors des îles Britanniques. Il paraît donc peu probable que l'on ait songé à l'utiliser en Allemagne. Par ailleurs, avancer que la coloration grise est due à une consanguinité excessive ne correspond à aucune vérité scientifique, le gris ne pouvant en aucun cas être la conséquence d'une quelconque dégénérescence.

Ce qui semble moins contestable, en revanche, c'est que, à la suite de la dissolution du Saint Empire romain germanique par Napoléon 1er et de la mort du prince Carl-August en 1828, les chiens gris de Weimar tombèrent peu à peu dans l'oubli et que seuls quelques chasseurs poursuivirent la sélection. M. André Harmand affirme en effet « qu'on retrouve leurs traces dans les archives et récits cynégétiques du XIXe siècle, quand ils furent utilisés pour rechercher et tenir au ferme les sangliers et détruire les loups et lynx encore nombreux en Europe ». Ces mêmes chasseurs tentèrent ainsi d'allier aux caractéristiques de ces chiens courants ; notamment la finesse de nez ; les qualités propres aux chiens d'arrêt (comme le Pointer et le Braque Allemand), pour en faire des chiens de chasse polyvalents. On dit aussi qu'ils cherchèrent à faire du Braque de Weimar un animal capable de se montrer bon retriever en milieu aquatique. Ces chiens faillirent cependant bien disparaître dans la seconde moitié du XIXe siècle, à telle enseigne que l'empereur Guillaume 1er n'autorisa leur possession qu'aux membres de la cour pouvant justifier de quatre quartiers de noblesse. Ainsi, Bismark lui-même, pourtant Premier ministre de Prusse, fut jugé de trop petite extraction pour être autorisé à se doter d'un tel chien.

L'exposition d'un couple de; Braques de Weimar au zoo de Berlin fut à l'origine d'un regain d'intérêt. Dès lors, plusieurs amateurs allaient se préoccuper de sauver la race. La première initiative consista à la faire reconnaître officiellement en Allemagne, reconnaissance qui intervint en 1896. Puis, le 20 juin 1897, les propriétaires de Braques de Weimar se réunirent à Erfurt pour fonder le premier club. Ils se mirent d'accord sur un ensemble de règles draconiennes, portant tant sur l'élevage que sur les moyens de sauver définitivement la race. Ainsi, nul ne pouvait posséder un Weimaraner sans faire préalablement partie du Club. Quant à l'élevage proprement dit, il était sévèrement réglementé, tout géniteur devant être confirmé par un spécialiste mandaté par l'association pour être autorisé à reproduire.

Durant l'entre-deux-guerres, et malgré le premier conflit, la population de Braques de Weimar était estimée à un millier de sujets. Les directives du Club, sous la présidence du Major Herber, demeuraient toujours aussi strictes, et, bien qu'élaborées dès 1925, les bases du standard actuel ne furent pas officialisées avant 1969, ce qui témoigne de la politique de fermeture systématique suivie par le Club, qui souhaitait d'abord améliorer les qualités et préserver la pureté de la race, dont la diffusion n'était que secondaire.

C'est l'Américain Howard Knight (de Providence) qui permit aux Braques de Weimar de franchir les frontières. Ce cynophile éclairé eut en effet l'occasion de chasser en Allemagne en compagnie de propriétaires de Braques de Weimar, et il fut impressionné par l'allure et les qualités de chasse de ces chiens, ce qui l'incita à en acquérir plusieurs spécimens ; pour ce faire, il réussit, vraisemblablement non sans mal, à se faire élire membre du Club. Ayant donc emmené un couple de chiens dans le Rhode Island, Knight découvrit très vite que ces chiens avaient été stérilisés, mais il n'abandonna pas pour autant. En 1938, il importa un mâle non castré, Mars aus der Wolfsweide, une reproductrice, Dorle von Schwarzen Kamp, et une chienne pleine, Aura von Guilberg, qui, tous les trois, furent à la base de l'élevage américain.

Howard Knight ne vendait pas ses Braques de Weimar, il les donnait à des amis chasseurs. Puis, peu avant la guerre, il remit son chenil aux établissements Gafmar, appartenant à-Mr. et Mrs. A. F. Horn, qui contrôlèrent les premiers propriétaires et éleveurs américains. En 1941, le Weimaraner Club of America fut créé, avec H. Knight pour président; deux ans plus tard, l'American Kennel Club reconnut officiellement la race, qui, tout au moins au départ, adopta les règles dictées par le Club allemand. Bien vite, toutefois, en raison notamment de la très grande superficie des Etats-Unis, il se trouva dans l'incapacité de maîtriser la situation. Il était pourtant devenu en quelques années l'un des clubs les plus prospères d'outre-Atlantique, se permettant même de nombreuses publicités dans les revues spécialisées. Le Braque de Weimar était désormais un animal très recherché, adulé par la police pour les services qu'il était à même de rendre et brillant concurrent dans les épreuves d'obéissance, et certains sujets atteignirent des prix faramineux.

Ainsi, grâce à Howard Knight, la race ne fut pas touchée par la Seconde Guerre mondiale. En 1945, elle avait quasiment disparu d'Allemagne. Quelques sujets seulement se trouvèrent ensuite disséminés en Europe. A partir de 1950, en effet, les premiers de ces chiens venant des Etats-Unis commencèrent à arriver, plus particulièrement outre-Rhin. A. - L. Blatt précise notamment qu'il reçut un Weimaraner en 1955, grâce à un amateur de chien de chasse qui le tenait d'un militaire américain. En France, toutefois, le Braque de Weimar resta longtemps confidentiel, alors que son élevage se développait parallèlement dans les pays anglo-saxons. En 1969, le Livre des origines français n'enregistra que 16 naissances. L'élevage français, en fait, demeura très modeste jusqu'en 1975. Trois ans plus tard naquit le Cercle des amateurs du Braque de Weimar, dont le but était de promouvoir la race comme chien de chasse, et, le 1er juin 1980, ce club fut définitivement affilié à la SCC. Depuis, le Braque de Weimar poursuit dans l'Hexagone une carrière ascendante, où, outre ses aptitudes pour la chasse, sont reconnues ses qualités de chien de compagnie. Ainsi, tous les deux ans, le Cercle des amateurs du Braque de Weimar organise une exposition nationale, permettant de faire le point sur l'orientation de l'élevage. La première édition, qui se déroula à Chantilly en 1983, rassembla 152 sujets; la deuxième, à Beauvais, 186; la troisième, à Chambord, 196.

Le Braque de Weimar est tout d'abord un chien de chasse, que d'aucuns jugent excellent après le coup de fusil, c'est-à-dire qu'il est un admirable retriever, rapportant le gibier sans l'abîmer, en toutes circonstances et sur tous territoires. Le Club de la race tient d'ailleurs à cette caractéristique de rapporteur, qui fait actuellement partie des qualités de base exigées par le test d'aptitudes naturelles (TAN) qu'il a mis sur pied. C'est dans le milieu aquatique, notamment, que ce chien se montre un retriever de premier ordre, n'hésitant pas à plonger pour se saisir d'un canard, d'autant que son poil court mais épais le protège du froid comme de l'humidité, ce qui lui permet d'être un chasseur efficace au marais. Le Braque de Weimar peut être utilisé pour la recherche du gibier blessé, mais aussi comme chien de rouge (discipline qui commence à se développer en France). A. Hermand note que « son coulé est très caractéristique et lui donne une allure toute particulière. A la longue, il se comporte comme un bon limier pour rembucher cerf et sanglier. »

Est-ce à dire qu'il est moins bon chien d'arrêt? Certes non. Son flair est excellent, son arrêt ferme, tant sur le poil que sur la plume; il s'adapte à la chasse devant soi, particulièrement appréciée en France, comme aux battues. En fait, il a une prédilection sans borne pour la chasse, passion qu'il a conservée intacte, en dépit de sa grande élégance, qui l'a conduit tout naturellement vers les salons. Il est également facile à dresser. Contrairement à ce que certains cynophiles affirment d'ailleurs sans fondement sur les races allemandes, le Braque de Weimar est un chien soumis, qui se plie sans difficulté aux souhaits de son maître. Il n'est pas pour autant dénué de caractère, en particulier le mâle qui nécessite un minimum de fermeté. Il est par ailleurs ; et les cynophiles allemands insistent sur ce point ; un excellent chien de garde, qui veillera sur le carnier ou sur la voiture, sans jamais abandonner son poste. Dans certains Etats américains, notamment le Wisconsin, il est en outre employé comme chien policier.

Le Braque de Weimar n'est toutefois pas encore très répandu parmi les chasseurs ni très connu des dresseurs professionnels, même si aucun spécialiste ne met en doute ses grandes qualités cynégétiques. Pour K. -G. Le Moing, « il arrête fort bien, le travail à l'eau lui est familier », tandis que A.-L. Blatt affirme « qu'aucun des chiens qui lui ont été soumis au dressage ne lui a posé de problèmes ».

Toutes les qualités qu'il déploie auprès du chasseur se retrouvent dans la vie de famille. Son caractère doux et soumis en fait un compagnon agréable, et, malgré son physique assez imposant, il sait se faire discret et calme à la maison. Il s'entend en outre merveilleusement bien avec les enfants; la femelle accepte la compagnie des tout petits sur lesquels elle veillera jalousement; et, lorsqu'ils auront grandi; elle deviendra leur partenaire de jeu idéale, tout comme le mâle d'ailleurs. L'intégration du Braque de Weimar dans une famille est donc très facile, dans la mesure où il n'a pas tendance à vouloir dominer son entourage.

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